S’il existe bien un genre qui se marie à merveille avec les jeux vidéo, ce sont les mangas. On ne compte plus le nombre d’adaptations apparues ces dernières années sur nos machines pour la plus grande joie, ou pas, des fans. Malgré tout, certaines œuvres n’ont toujours pas eu droit à leurs adaptations malgré leur succès. C’était notamment le cas de Kill la Kill, un animé du studio Trigger sorti en 2013.
Mais l’an dernier contre toute attente, Arc System Works et A+ Games ont annoncé le développement d’une adaptation vidéoludique basée sur l’anime. Le jeu nommé Kill la Kill IF se veut alors comme le jeu parfait pour les fans de la licence. Mais le jeu est-il a la hauteur des attentes des aficionados de l’œuvre ? Découvrez-le dans notre test du jeu sur PlayStation 4.
Dans un univers alternatif
Bien souvent, l’adaptation d’une œuvre en jeux vidéo implique pour le joueur de suivre la même trame scénaristique une nouvelle fois mais sous forme de jeu. Si cet aspect est agréable, il ne laisse que très rarement place à l’originalité. A+ Games n’a pas souhaité suivre la même voie que bien des studios avant lui, et a décidé d’offrir un scénario totalement inédit à Kill la Kill IF.
Supervisé par Kazuki Nakashima, le créateur de l’œuvre originale, cet épisode n’est certes pas canon à l’intrigue mais il possède malgré tout la même qualité d’écriture. Les fans ne seront donc pas dépaysés et prendront plaisir à découvrir ce nouveau scénario. Ce dernier débute alors au moment des élections générales, mais au lieu de suivre Ryuko Matoi c’est l’histoire de Satsuki Kiryuin qui va nous être mise en avant. Pas de panique pour les fans de Ryuko, le jeu est doté d’un second scénario qui remet la porteuse de la Scissor Blade en tant que personnage principale.
Le premier scénario nous fait donc suivre Satsuki dans une lutte l’opposant à sa mère et en particulier à l’entreprise Revoc, qui détient les fibres de vies. L’entièreté du scénario va donc tourner autour de cette lutte entre la mère et la famille afin d’imposer ou non le contrôle de Revoc sur l’académie. Divisé en dix chapitres, une fois ce premier scénario terminé, vous débloquerez alors le scénario consacré à Ryuko. L’histoire permet d’ailleurs de débloquer les différents modes du jeu, mais aussi des figurines à positionner comme vous voulez pour encore plus de fan service.
Fidèle à l’anime, le jeu possède une très bonne mise en scène avec un style très proche de ce que l’œuvre avait pu nous montrer. De plus, la présence d’une traduction française permet de profiter au mieux du scénario tout en bénéficiant du superbe doublage japonais. Mais là où le bât blesse c’est sur le contenu du mode histoire. Malgré deux scénarios distincts, il ne vous faudra pas plus de 4 heures pour venir à bout du mode histoire. Pire encore, alors que le mode histoire est déjà court les développeurs se sont permis de proposer plusieurs chapitres uniquement composés de cinématiques, ce qui donne parfois plus l’impression de suivre un épisode d’anime que de jouer réellement.
Concernant les phases de jeu, la plupart des chapitres proposent entre 1 et 2 combats avec diverses variations, tel que le nombre d’ennemis ou le mode de combat. Si nous reviendrons ultérieurement sur les combats, un aspect nécessite d’être soulevé concernant les combats du mode histoire, c’est la mauvaise gestion de la courbe de difficulté.
En effet, la difficulté est en total roue libre tout au long du scénario, oscillant entre l’absence totale de challenge et au contraire une trop grande difficulté. Et après une énième défaite sous prétexte que votre adversaire vous enlève la moitié de votre vie en 3 coups, la frustration va très vite prendre le pas sur l’amusement
Kill la Kill IF – Un jeu de combat qui fait mouiller la chemise
Outre cette difficulté en dents de scie, les combats de Kill la Kill IF ne sont pas en reste. Doté de plusieurs modes variés, le jeu propose une bonne diversité de gameplay même si la redondance des actions propres au jeu de combat ne permet pas d’y rester des heures. On y retrouve évidemment les basiques combats en versus (local ou en ligne) qui permettent d’affronter un ami. Ici rien d’incroyable, le jeu ne se démarque en aucune manière dans ce mode, se contentant du minimum syndical.
Il est toutefois important de noter que bien que le jeu ne soit pas avare en fan service, il l’est par contre beaucoup plus en ce qui concerne son roster. Seulement 8 personnages sont disponibles en jeu, ce qui est très en-dessous de la concurrence, notamment lorsqu’on sait que Jump Force en compte plus de 60 au moment de ce test.
Quelques variantes de personnages sont bien sûr présentes mais le changement de move list n’en fait pas des personnages à part entière pour autant. Même constat pour les arènes qui en plus de ne pas être très nombreuses, ne sont pas forcément criantes de beauté.
Malgré tout deux modes viennent modifier un peu la donne, ce sont les défis. Ces deux modes invitent les joueurs à s’opposer à plusieurs vagues de combattants ou à des hordes d’ennemis en costume. Bien que le gameplay ne change pas, il peut offrir un challenge conséquent pour ceux qui sont à la recherche d’une difficulté plus « juste ». Concernant le défi Cover, c’est à vous de voir combien d’ennemis vous souhaitez combattre, le jeu proposant un mode infini ou à 1 contre 100.
Concernant les combats en eux-mêmes, ces derniers sont plaisants. la force de ces affrontements vient avant tout de l’aspect dynamique et magistral qui en découle. Toujours dans l’optique de rester fidèles à l’anime, les combats sont nerveux, rapides, et avec beaucoup d’effets visuels. Cela est dû à un gameplay privilégiant l’esthétisme à la difficulté, ainsi les move lists n’ont rien de difficile.
Tout cela mène parfois à un manque de lisibilité de l’action, ce qui peut être gênant si vous affrontez plusieurs adversaires. Surtout que l’IA étant ce qu’elle est, elle n’aura aucun scrupule à vous frapper à terre et à enchaîner les techniques spéciales.
Petite particularité des combats de Kill la Kill IF, le Ketsui Burst. Le principe est simple, lorsque votre jauge d’énergie est à votre maximum, vous pouvez enclencher par la simple pression de deux touches le Ketsui Burst. Se met alors en place une phase de gameplay à base de pierre feuille ciseau, le tout accompagné de cinématiques.
Chaque fois que le joueur gagne un affrontement, il obtient un bonus (vie, dégât, SP), mais il risque de subir les mêmes effets en cas de défaite. S’il réussit à emporter 3 duels, il débloque alors une attaque spéciale mettant fin immédiatement à l’affrontement en déshabillant l’adversaire.
Si le principe est intéressant dans les faits, ce dernier est au final plus frustrant qu’autre chose. Alors que cette phase de gameplay devrait être la consécration d’un combat acharné permettant ainsi d’en finir avec un coup magistral, le tout est au final régi par le hasard. En effet, impossible de deviner ce que l’adversaire va jouer, et ce malgré les conseils du jeu vous invitant à penser aux besoins de l’adversaire.
Au final, Kill la Kill IF aura du mal à se faire une place dans le cœur des joueurs. Sans toutefois être mauvais, plusieurs défauts viennent rendre l’expérience pénible. Et bien que les combats soient réussis, ils ne peuvent à eux seuls effacer les défauts de cet opus. Le jeu saura malgré tout satisfaire les fans, ou les amateurs de jeux de combat peu exigeants, avec son univers et ses combats dynamiques.