Si vous ne connaissez pas la saga Fire Emblem, sachez que celle-ci est une licence emblématique de tactical-RPG du géant japonais Nintendo, développée par Intelligent Systems. Chaque jeu représente une histoire, avec des personnages différents, des lieux différents, des intrigues différentes, et le point commun des opus réside surtout au niveau du gameplay. En 2008 sortait Fire Emblem: Shadow Dragon sur Nintendo DS, le remake du premier opus de la licence. Nous pouvons penser que les éditeurs souhaitent s’occuper de redonner une seconde jeunesse à l’intégralité de la licence car en effet, Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia, tout récemment sorti sur Nintendo 3DS, est le remake du second jeu de la licence. Ce dernier est sorti uniquement dans le Pays du Soleil Levant sous le nom de Fire Emblem: Gaiden, en 1992 sur Famicon. Oui, vous ne rêvez pas, il a fallu 25 ans au jeu afin de rejoindre l’Occident. Évidemment, nous nous sommes interrogés sur ce remake que Nintendo proposait, et il est l’heure de dévoiler les réponses de nos interrogations.
Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia : un vent de renouveau sur des bases d’il y a 25 ans
C’est la guerre, allez chercher le vieux paysan
Ce qui nous a d’abord plu, dans Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia, c’est la présence d’un scénario qui, sans rentrer dans des éléments capillotractés, va présenter plusieurs mystères en les élucidant les uns après les autres au fil de l’aventure. Au début de l’aventure, vous incarnez Alm, un jeune garçon vivant à Ram, un village du pays de Zofia, avec son grand-père Mycen, et Celica, jeune fille mystérieuse qui vit avec eux. Après qu’un soldat est venu à Ram et a reconnu la jeune fille, Mycen, ancien général des armées Zofiennes, prend la décision d’envoyer cette dernière loin du village. Les années passent, et une guerre se prépare car l’armée de Rigel, la nation voisine, a pris possession du château de Zofia.
Mycen est alors appelé pour revenir à son poste, mais refuse. Alm, s’étant entraîné avec son grand-père, sent qu’il se doit de remplacer celui qui s’est occupé de lui, et part donc avec la Délivrance, une armée se battant pour la libération de Zofia. De son côté, Celica, qui a grandi dans un prieuré, part pour le Temple de Mila, la déesse du pays et sœur de Duma, le dieu de Rigel, afin que Zofia retrouve la paix qu’elle a autrefois connue. Bien des mystères sont alors écrits et résolus autour des conditions de chacun et de leur rôle à jouer dans la guerre qui se prépare. Tout ce que l’on sait au début du jeu, c’est que les destinées d’Alm et Celica sont liées, et qu’elles se croiseront pour le meilleur… ou pour le pire.
L’exploration d’un monde jusqu’alors inconnu
Alm n’avait jamais quitté son village avant de rejoindre la Délivrance. Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia lui offre alors la chance de découvrir son pays et celui de Rigel. En effet, les anciens opus de la licence Fire Emblem se contentait de batailles entrecoupées d’éléments narratifs, et désormais on a dans le jeu de vraies phases d’exploration. En effet, il est possible de déplacer votre troupe à travers une carte du monde, de point en point. Chaque déplacement emmène aussi le déplacement des ennemis. Il est donc de votre devoir de faire attention à toutes les troupes, alliées comme ennemies, et à leur placement sur la carte afin de ne pas vous retrouver dans une bataille que vous ne pourriez gagner.
Il est aussi possible d’entrer dans des villages ou des lieux clés dans des phases point and click où vous pourrez interagir avec les objets et les personnages. Il vous sera également possible d’explorer des donjons où vous verrez votre personnage à la troisième personne et où vous pourrez trouver de multiples pièces d’équipement ainsi que des fontaines augmentant les caractéristiques des personnages de votre troupe. Cet aspect, qui n’était auparavant pas présent dans la saga Fire Emblem, vient améliorer l’expérience de jeu du joueur, et aussi augmenter la difficulté et la durée de vie de Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia malgré l’inconstance de la caméra qui peut être agaçante lors des phases d’exploration de donjon. Le point faible de ces phases d’exploration consiste néanmoins en leur grande linéarité, appauvrissant ainsi un peu l’univers du jeu.
À l’assaut !
Si vous êtes un habitué de Fire Emblem, vous êtes sans doute adepte du système de combat de la licence. Ces combats se font sur des champs de bataille en vue de dessus. Vous contrôlez chaque personnage en vue de dessus, à la manière de pions dans un jeu d’échecs, où chaque personnage, rôle et classe a ses points d’attaque, de défense, de résistance, de mouvement, etc. Il faudra être stratégique, et privilégier le cerveau aux muscles afin de passer à travers l’armée ennemie sans commettre d’erreur. Car il faut le savoir : en mode Classique dans Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia, la moindre mort d’un personnage, contrairement au mode Débutant, est définitive, excepté si vous trouvez une fontaine redonnant la vie à vos personnages, mais c’est très rare et le nombre de personnages qu’il est possible de ressusciter est limité.
En clair, une erreur peut vous coûter très cher, et il est vite possible d’en faire. En effet, les bonus ou malus d’esquive suivant la case où vous vous trouvez sont la plupart du temps à prendre en compte, ainsi que chaque caractéristique de vos personnages afin de ne pas se faire prendre au piège. Mais ce qui est valable pour vous est aussi valable pour vos adversaires, à qui vous pourrez tendre des pièges et embuscades afin d’atteindre vos objectifs. Le système de combat est prenant car il vous oblige à réfléchir à chaque mouvement avant de vous lancer, là où un RPG classique n’y parviendrait pas.
Comme dans les précédents Fire Emblem, vos personnages évoluent selon leur classe, qu’il est possible de choisir pour certains d’entre eux et qui peut évoluer. Par exemple, un Villageois peut changer de classe pour devenir un Chevalier ou un Mage, mais un Chevalier ne pourra devenir qu’un Paladin, et un Mage ne pourra devenir qu’un Sage. À vous de voir ce que vous voulez dans votre armée. Des classes uniques, celles de Prêtresse et de Combattant, ne sont accessibles respectivement qu’à Celica et Alm, et évoluent au fur et à mesure de l’histoire. Ce système de classes est amusant, et amène souvent à la tentation de réaliser un perfect game, afin d’avoir les meilleurs caractéristiques possibles pour chaque personnage.
La beauté des Terres de Zofia et Rigel
Qu’est-ce que le jeu a à nous vendre niveau artistique ? Eh bien, au niveau des couleurs tout d’abord, on a une palette assez évoluée. Les character designs sont agréables à l’œil et la couleur de chaque champ de bataille reflète le paysage dans lequel il se trouve. Les animations, quant à elle, sont sympathiques mais certains bugs de texture peuvent être dérangeants : des personnages fusionnant avec des escaliers lors des animations de combat entre deux unités, des tremblements d’image, des superpositions d’unités, etc. Du point de vue des graphismes en eux-mêmes, quelques détails en plus n’auraient pas été de trop mais ceux présents dans Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia font le travail, surtout dans les cinématiques qui sont tout simplement magnifiques.
Niveau sonore, l’ambiance musicale vient ravir l’oreille, mais c’est dommage que l’on trouve beaucoup trop peu de thèmes. En effet, la bande-son est répétitive, et on a tendance à se lasser trop rapidement des thèmes, surtout que dans un jeu aussi long que Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia, ça compte.
Conclusion sur Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia
Le point final de tout cela, c’est que Fire Emblem Echoes: Shadows of Valentia est une excellente expérience concernant le tactical-RPG, mais aussi un très bon Fire Emblem en général. En effet, il arrive à pallier le manque de profondeur, niveau exploration, de ses prédécesseurs. Le direction artistique est sympathique, surtout durant les cinématiques, même si on regrette le manque de détails de certains écrans en jeu, et la répétition de certains thèmes. Les batailles en vue de dessus sont toujours aussi stratégiques et intenses que les précédents opus de la saga, et on apprécie cette touche de fraîcheur concernant l’exploration ajoutée à des bases anciennes de vingt-cinq ans. Les personnages sont attachants et charismatiques, et l’histoire, pleine de mystères, est un scénario bien rôdé mais pourtant simple à comprendre. Nous espérons ainsi que Intelligent Systems restera sur cette lancée pour nous proposer un aussi bon, voire meilleur, opus pour un remake du troisième épisode de la licence : Fire Emblem: Monshou no Nazo.