Série un peu atypique, dite « de niche » parfois, les EDF (on va passer rapidement sur le jeu de mots lié à notre fournisseur d’électricité) n’en finissent plus de nous gratifier de jeux terriblement addictifs, et ce n’est pas ce Earth Defense Force 5 qui viendra casser la routine exterminatrice.
Le principe de base reste le même, mais à vous de déterminer si le « on ne change pas une formule qui fonctionne » vous convient toujours, ou si un gros remaniement aurait été appréciable. D’ailleurs on se demande ce que nous réservera EDF: Iron Rain en avril (nouveau tournant ou copie conforme ?), mais en attendant, le cinquième opus canonique de la saga est entre nos mains, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’aventure risque de s’avérer très peu végane.
Alors on charge les lance-roquettes et les mitrailleuses lourdes, et c’est parti pour un aperçu de la série EDF en général pour les néophytes, et de ce Earth Defense Force 5 plus particulièrement.
Un peu d’entomologie pour s’ouvrir l’appétit
Depuis les tout premiers opus, la saga EDF reprend calmement le même précepte de base, à savoir, celui d’une invasion extraterrestre massive composée de créatures et robots atteints de gigantisme, ainsi que de surpopulation, visiblement. Face à cette horreur venue d’ailleurs, seule une poignée de valeureux soldats se montre capable de mettre tout en oeuvre pour exterminer les milliers d’intrus, nid après nid, essaim après essaim, robot après robot, inlassablement : la Force de Défense Terrestre (EDF, quoi, en anglais abrégé).
Les forces adverses sont généralement composées d’une poignée de formes différentes en dépit de leur grand nombre : les insectes géants (araignées, fourmis, frelons…), les robots eux aussi géants (et lourdement armés), les kaijus (oui, de temps en temps on tombe sur un dragon en train de détruire toute la ville, à qui on va mettre une peignée pour lui apprendre le respect), et les soucoupes volantes diverses chargées généralement du transport de tout ce petit monde.
Earth Defense 5, on l’a dit, reprend à la lettre ce concept tout en s’autorisant l’ajout de certaines créatures, tels que les cancrelats géants (hein, ça fait dans la démesure chez les mecs de cette planète-là) ou encore les guerriers crapauds, qui viennent remplacer certains des immenses robots habituels. Pour le reste, on a droit à du EDF, c’est à dire des jeux de tir à la troisième personne tout autant méconnus que jouissifs (sinon, on n’en serait pas à 5 sans compter les dérivés).
Les classes à Dallas (et un peu partout, en fait, mais ça rimait)
Vous y incarnez, on l’a dit, un soldat que vous aurez à choisir parmi quatre classes bien distinctes, dont dépendront à la fois votre capacité propre, l’armement qui vous sera proposé, ainsi que les avantages et inconvénients qui vous aideront ou vous pourriront la vie en plein combat.
Le Ranger est un fantassin classique et équilibré, le Fencer est un gros tank très lent mais furieusement équipé (quatre armes au lieu de deux seront utilisables), le Air Raider se sert essentiellement, et comme son nom l’indique, de ressources venues du ciel (largages d’armes, d’éléments de soin, de véhicules d’assaut…). Et enfin, la dernière classe, la petite préférée de Votre Humble Narrateur, les Wing Divers, plus fragiles mais capables de voler pour prendre un peu de distance si besoin est en se perchant sur un bâtiment.
Notez que ces dernières (oui, c’est une classe uniquement composée de fifilles) se sont vu consacrer un shoot’em up en vue de dessus à l’ancienne, que nous vous évoquions au cours de notre article sur l’actualité de la série EDF.
Mais revenons un peu sur l’armement sus-mentionné, et sur ce qui fait la marque de fabrique que les fans de la série EDF recherchent au sein de chaque nouvelle entrée dans la saga. Concrètement, un stage se déroule de la manière suivante : vous choisissez votre personnage, puis son armement, et c’est parti pour une nouvelle mission de déglingage d’E.Ts.
Au fil de votre massacre, les ennemis laisseront sur leur cadavre 3 types de loot : de la santé immédiatement absorbée pour vous guérir, de l’énergie pour augmenter votre barre de vie en fin de mission, et des armes. Un aspect bien sympa, surtout au vu de la façon dont il est amené.
L’arme fatale 5. Ou plutôt, LES armes fatales
Car les EDF, une de leurs grandes forces, c’est le nombre incalculable d’armes qu’ils vous proposent pour mener à bien votre croisade. Et ces armes, vous l’aurez compris, on ne les trouve pas en magasin, mais en dézinguant le plus grand nombre d’envahisseurs possible par stage afin d’améliorer toujours plus son attirail. Seulement le petit truc fun qui fait tout le sel de la chose, c’est que Earth Defense Force 5, fidèle à ses ancêtres, offre pas moins de 5 niveaux de difficulté.
Et le jeu joue énormément sur ce détail. Car plus vous ferez des missions faciles, plus votre loot contiendra des armes pourries, et plus vous prendrez le taureau par les cornes en vous risquant dans des difficultés plus élevées, plus vous ramasserez des armes balaises, et ainsi de suite, ce qui crée chez le joueur une vraie volonté de progression et de dépassement de soi. Et de revenir faire d’anciens stages échoués avec un éventail de flingos revu à la hausse.
Et des flingos, vous en aurez pour tous les goûts, croyez-le bien… Mitrailleuses, fusils longue portée, grenades, lance-roquettes, lance-missiles chercheurs, fusils à pompe, avec temps plus ou moins long de rechargement, débit plus ou moins sporadique, obus divers et variés…
Commencer un niveau dans Earth Defense Force 5, c’est comme fouiller dans son coffre à jouets quand on est bambin, avec tous ces nouveaux joujoux fraîchement acquis parmi lesquels choisir et avec lesquels essayer de s’amuser, juste pour voir s’ils nous plaisent. Clairement un gros point fort de la série, et que ce cinquième volet n’aura pas oublié de sublimer.
Quel est le cri de la fourmi ? Elle crohonde. La fourmi crohonde… Pardon…
Surtout qu’il y a matière à bien guerroyer, ici, voyez-vous ? Et à faire bon usage de cet arsenal évoqué plus haut comme il se doit. De fait, ce ne sont pas moins de 110 missions qui s’offrent à vous en solo, un chiffre jamais atteint pas les campagnes précédentes.
En plus de cela, vous aurez l’opportunité, si tant est que vous aimiez les gens (ce qui serait dommage ; ils vous déçoivent souvent), de vous taper de bonnes petites excursions salvatrices en mode online comme en écran splitté, à l’ancienne. Des copains, des bestioles à poutrer, des armes en veux-tu en voilà, un gameplay simple et propre, que demander de plus à part une bonne grosse pizza 4 fromages supplément chorizo ? De la qualité technique, peut-être ?
Bon, là, les connaisseurs de notre saga très axée série B (ou Z) le savent, on ne vient pas sur un EDF pour ses prouesses visuelles ou audio. Ici, vous retrouverez les traditionnelles discussions en anglais incessantes entre personnages (et leaders éventuellement), les chants patriotiques très clichés mais bien sympas, ainsi que les bruitages divers bien connus des fans.
Niveau visuel, pareil, on est en terrain connu, ce n’est pas vraiment digne du standard actuel des jeux récents niveau textures, loin de là, même, mais on se demande si les développeurs n’en auraient pas fait une marque de reconnaissance propre à la série. Ce que corroborerait son aspect général kitsch très assumé. D’ailleurs, ne soyons pas bégueule : cet épisode 5 est quand même un cran au-dessus des autres, niveau graphismes…
Se plonger dans un nouveau EDF, on ne le fait pas pour découvrir un changement drastique de la formule éprouvée. Non, on le fait pour se retrouver dans un cocon (c’est le mot), dans quelque chose qu’on aime à retrouver encore et encore, et Earth Defense Force 5, c’est ce qu’il nous propose. Des affrontements titanesques contre des créatures géantes par milliers, un arsenal de grande envergure, un plaisir pad en main simple et terriblement fun… Ouais, on y est à nouveau !
Alors certes, le jeu apporte quelques modifications niveau ennemis et performances techniques, mais, qu’on en ait attendu du renouveau ou qu’on ait souhaité demeurer dans notre zone de confort, Earth Defense Force 5 reste un EDF dans la lignée de ses aïeuls, à vous donc de décider si le concept vous plaît toujours ou non. En tous cas, nous, on y retourne, faites péter le Baygon, y’a matière à !