La série Dead or Alive revient sur le ring pour en découdre, et aussi loin que nous puissions nous en souvenir, les jeux de cette licence ont toujours su nous apporter le petit côté décalé que les autres ne parvenaient pas intégrer. Dans la même veine nous pourrions par ailleurs citer les Bloody Roar, qui nous apportaient aussi ce petit quelque chose de différent, et sur lesquels nous prenions beaucoup de plaisir.
Si la série Dead or Alive a toujours été un peu pointée du doigt pour son apparence sulfureuse, Dead or Alive 6 compte bien prouver que l’habit ne fait pas le moine, et que sous ses déshabillés aguicheurs, se cache une vraie science du jeu de combat.
Pour quelques personnages de plus
Dead or Alive 6 vient prendre la relève d’un cinquième opus en fin de carrière après tout de même un paquet d’années à tenir la barre, et ce dans sa version payante tout d’abord, puis dans sa version gratuite. En réponse aux critiques régulières sur le côté ultra sexualisé des personnages (surtout féminins), la Team Ninja a souhaité adoucir cet aspect et le résultat est dans un premier temps sans appel. La version de base du jeu contient beaucoup moins de tenues « provocantes », même s’il y en a toujours quelques-unes ne vous inquiétez pas. Les atouts des demoiselles sont toujours bien mis en avant, mais peut-être de façon plus classe, après ce sera à vous d’en juger.
Nous disions donc, « dans un premier temps », car nous savons que les vagues successives de DLC qui arriveront proposeront des nouvelles tenues dans des thèmes surement plus sexy, mais il était vraisemblablement important pour l’équipe de proposer une expérience de base plus centrée sur le fond, que sur l’échancrure des maillots de bain. Tout cela bien entendu dans le but de faire en sorte que Dead or Alive 6 soit propulsé plus aisément dans le cercle fermé des jeux de combat intensivement joués sur la scène eSport.
On notera par ailleurs que le casting s’est bien réduit par rapport à l’opus précédent. Cependant, comme nous l’avons notifié, l’épisode précédent a eu une très longue durée de vie, mais Dead or Alive 5 à sa sortie ne bénéficiait pas de plus de personnes que nous n’en avons ici, c’est à dire 24, ou 26 si vous faites partie des joueurs ayant pré-commandé le jeu. Il faudra donc attendre pour voir arriver de nouvelles têtes, et en ce qui nous concerne, le roster de base est déjà fort bien fourni pour un jeu du genre, même si Dead or Alive 5 possédait 35 personnages en fin de vie.
Graphiquement, le saut en avant n’est pas immense, mais il y a tout de même un gap plaisant donnant plus de relief aux personnages. Malgré tout, si le jeu est vraiment splendide lors des combats, c’est lors des cutscenes que des ralentissements et qu’un aliasing très prononcé s’invitent à la fête sans que l’on ne comprenne trop pourquoi.
Le gameplay fait le show
Ce qui a toujours fait la force de Dead or Alive mises à part ses tenues, c’est son système de contre, permettant au joueur en difficulté de ne pas rester bêtement emprisonné dans la boucle d’un combo, mais bien de réussir à trouver la faille pour s’en dépêtrer. Il est donc possible lors d’un coup reçu, de tenter d’intercepter ce dernier, afin de contre-attaquer l’adversaire. Cela peut se faire de manière standard en ayant le bon timing, ou alors à l’aide d’une petite nouveauté : la barre de rupture. Grâce à cette dernière, il vous sera possible de réussir un contre à coup sûr, ce qui vous coûtera la moitié de la barre.
Cette barre permet par ailleurs d’asséner des coups immobilisants, mais aussi des combos dévastateurs sur base de 3 ou 4 grosses frappes successives, se terminant par un coup briseur, qui comme son nom l’indique, va briser la défense adverse, déclenchant une animation façon bullet time pour intensifier l’impact. Bien entendu cela à un coût, et le prix à payer sera l’entièreté de votre barre de rupture, donc attention à ne pas l’utiliser dans le vide, car après ça, votre défense sera un peu moins solide face à la réplique adverse.
Pour le reste, le jeu garde les mêmes bases de gameplay et les habitués ne seront pas perdus, loin de là, même si quelques ajustements ont été faits bien entendu. La liste des coups par personnages est vraiment impressionnante, et malgré ce que beaucoup peuvent parfois penser, Dead or Alive 6 bénéficie d’un gameplay sacrément riche et complet, qui vous demandera de pas mal bourlinguer avant d’avoir la sensation de le connaître sur le bout des doigts. Les personnages possédant des styles martiaux qui leur sont propres, nous vous conseillons de prendre pour commencer un personnage qui vous plait par rapport à son style de combat, plus que par rapport à son esthétique, car dans ce jeu, et peut-être même plus qu’ailleurs, le feeling est vraiment très important.
Dans cet opus, les arènes ont encore gagné en interactivité, et il faudra vraiment que vous preniez l’habitude de toujours bien suivre vos déplacements dans la zone de combat, afin de ne pas vous retrouver dos à un éléments interactif du décors. Il est comme toujours possible de passer au travers de tout un tas de choses si l’on reçoit un coup trop puissant, mais la nouveauté ce sont les PNJ présents dans certains environnements. Ceux-ci pourront vous intercepter lors d’une chute et vous renvoyer brutalement en piste, octroyant alors une ouverture pour votre adversaire, qui se fera une joie de vous en décrocher une bonne sans ménagement.
Un tutoriel qui rime avec perfection
Si le gameplay se veut simple à la base, vous proposant uniquement un bouton pour les poings, un pour les pieds et un pour les prises, c’est en variant les directions et les diagonales que vous allez découvrir une large palette de possibilité qui s’offriront à vous. Et si vous êtes évidement bien familier des avant avant triangles et autres combinaisons basiques, vous verrez que les techniques les plus avancées vous demanderont pas mal d’entraînement. Pour ne pas vous laisser dans la panade, Dead or Alive 6 s’est offert le meilleur tuto que l’on ait jamais vu dans un jeu de combat, même si Guilty Gear nous avait déjà proposé de très bonnes choses par le passé.
Complètement omniprésent, le tutoriel se trouve être intégré partout dans le jeu, des pages de chargement au mode histoire, en passant par un menu dédié où vous pourrez retrouver absolument tous les coups du jeu, classés du plus simple au plus complexe. Mais la manière la plus simple pour découvrir toutes les possibilités de gameplay, c’est de faire le mode Quête DOA, qui vous demandera de combattre tout en réalisant des actions particulières lors des affrontements. Si le jeu voit que vous n’arrivez pas à faire un mouvement particulier, il vous proposera directement de vous montrer comment l’exécuter, en vous projetant dans le mode entraînement. Ce système permet, sur un peu plus d’une centaine de quêtes, de parfaitement s’acclimater au gameplay, et l’on a adoré.
Cependant, ce que l’on a moins aimé, c’est que ce mode Quête DOA est aussi là pour vous faire déverrouiller les tenues de vos combattants préférés, mais de manière totalement aléatoire. Une fois tous les objectifs d’une quête remplis, vous recevez des pièces de tenue, pour un personnage random, sans que vous ne puissiez décider par lequel débuter. Ce point est très frustrant, car avec des tenues aussi cool, la première chose que vous aurez envie de faire c’est de déverrouiller celles de votre personnage favori. Mais non, pas de bol, il faudra faire avec.
L’autre point qui nous a un peu déçu, c’est que l’on peut retrouver les modes de jeu habituels comme la survie ou le contre la montre, mais pas de Tag Battle à l’horizon pour le moment, en espérant que cela finisse par arriver par le biais d’un DLC (gratuit s’il vous plait). On passera aussi sur un mode histoire complètement anecdotique et brouillon. C’est bien dommage, car cela permettait de faire de la mise en scène facile pour mettre en avant tous les personnages.
Enfin, terminons par une dose de positif, ce qui convient bien pour un jeu qui nous a beaucoup séduit dans l’ensemble. Le jeu en ligne est ici très convaincant, et permet de mettre en application tout ce que l’on a appris, contre d’autres joueurs. Assez classique sur la forme, c’est avant tout la richesse et l’accessibilité du gameplay qui donne toute sa dimension au mode online, le rendant vraiment très addictif. Avec un classement se faisant comme toujours par l’attribution d’une lettre (F,E,D, etc.), la difficulté relative au jeu en ligne ne nous a pas dégoûté, nous proposant toujours des joueurs de notre niveau, pour des combats accrochés, mais pas frustrants.
Malgré une connexion moyenne, nous n’avons jamais connu aucun souci lors de nos matchs en ligne. Les serveurs se sont révélés très stables, ce qui a été très appréciable, surtout dans un jeu ou les timings des contres sont si importants. Seuls les matchs classés étaient disponibles pour le moment, mais nul doute qu’il sera prochainement possible de s’inviter pour faire des parties entre amis par exemple.
Dead or Alive 6 reprend le flambeau à un cinquième opus à bout de souffle après des années de bons et loyaux services (et de DLC payants), et relance la machine sur de nouvelles bases. Un peu moins osé, plus carré, la Team Ninja a tenu à adoucir le fan service et ça se ressent, mais cela ne gâche en rien l’expérience, prouvant pour de bon que la série ne tient pas que sur des personnages féminins sexualisés à outrance, et des maillots de bain de plus en plus serrés.
Derrière les apparences, un gameplay accessible, mais néanmoins riche et technique se révèle, procurant d’excellentes sensations. Les quelques nouveautés, à commencer par la barre de rupture, apportent du dynamisme au jeu, et le contenu s’avère globalement très fourni. Mais c’est bien connu, quantité ne rime pas toujours avec qualité, et il faut bien le dire, le mode histoire s’avère décevant, sans parler de la manière de débloquer les tenues, qui se trouve être vraiment mal pensée.