Ils sont légion, ces constructeurs qui inondent le marché (particulièrement chinois) de pseudo-consoles, à la fois de salon ou portables, lesquelles embarquent des dizaines de merveilles de vos jeunes années, si tant est que vous soyez né avant Final Fantasy XIII. Une belle occasion de retrouver ces titres qui avaient bercé notre enfance, le tout enveloppé de nostalgie, mais aussi parfois, d’une pointe de déception. Votre Humble Narrateur ayant reçu à l’occasion de son anniversaire un des représentants de ces produits rétro-exotiques, made in Data Frog celui-là, il s’agirait de déterminer si l’achat en vaut la chandelle ou non.
Console rétro Data Frog – Un coffre à jouets parmi lesquels il faudra trier
Y’a quoi dans l’emballage ?
Allez, mini-séance unboxing, sans vidéo hélas.
Comme souvent avec ces produits chinois (car oui, Data Frog est une entreprise chinoise), l’emballage, à la fois bien protecteur et sommaire, ne fait pas tellement dans le luxueux. Une boîte coulissante austère avec quelques images et tout un tas de mots traduits en anglais parfaitement incompréhensibles, un polystyrène cheap, du gros scotch autour, et tac, on se retrouve devant la chose. On soulève le couvercle avec, en tête, la mélodie des Zelda quand Link ouvre un coffre. Et si la puissance de cette image n’est pas vraiment identique, on découvre son cadeau avec curiosité et intérêt.
On a alors affaire à :
– Un câble HDMI pour relier la console au téléviseur
– Un chargeur secteur (avec un petit embout pour les prises européennes, merci zizi)
– Un câble AV pour ceux qui n’aimeraient pas l’autre câble (sorties blanche, jaune, rouge)
– Une notice cheap succincte en anglais approximatif, mais néanmoins compréhensible car illustrée
– Deux pads USB typés PlayStation dans l’idée, mais en version transparente et munis de LED (bleu et vert)
– La console en elle-même (qui ressemble à une LiveBox antique et qui ne pèse guère plus) avec mini-carte SD incluse
Lancement
Au lancement, vous voilà face à un écran-menu vous permettant de choisir parmi l’un des 5 systèmes présents sur la console : la NES, la Super NES, la Mega Drive, la GameBoy Advance et la Neo Geo (en théorie), cette bonne vieille princesse des consoles d’époque avec ses tarifs élitistes. Comme d’habitude, ne vous fiez pas aux visuels affichés sur cet écran de sélection, vous ne trouverez pas forcément ici les jeux dont sont tirées ces images, même si l’un des titres concernés (Contra, Mario, Sonic, Castlevania, Street Fighter) sera forcément présent sur la machine choisie.
Une fois votre décision prise, GAME ON ! Il est temps de parcourir la liste des oeuvres présentes sur chaque machine, et de s’y atteler. Le roster avance 154 jeux NES, 140 jeux GBA, 60 jeux SNES, 113 jeux Neo Geo et 134 jeux Mega Drive.
Encore une fois : en théorie.
Pourquoi « en théorie » ? Parce que la liste de jeux affiche des titres qui n’ont jamais existé sur certaines des machines d’origine concernées. Vous avez déjà joué à du Angry Birds sur NES, vous ?
Contenu : y’a du moyen…
Autant mettre les choses au clair dès le début : la machine Data Frog qui nous concerne n’est qu’une boîte pleine de vide ne contenant que 5 émulateurs et quelques centaines de ROMs, dont on connait tous la portée légale comme c’est le cas pour tout ce type d’appareils chinois. LightninGamer ne saurait donc vous inciter à pratiquer ce genre de gaming, et se contentera simplement de vous décrire la console.
Même si le nombre des titres présents sur la console est impressionnant, tous ne sont pas des chefs-d’oeuvre, et l’on se demande souvent, en abordant une de ces consoles asiatiques, comment s’est effectué le choix de jeux. Cependant, si vous êtes amoureux de retro-gaming, nul doute que vous y trouverez votre compte, tout en délaissant probablement une grande partie du casting. Car si l’on trouve la plupart des best-sellers de chaque système, beaucoup d’autres ne vous accapareront que quelques secondes de votre temps, histoire de voir de quoi il retourne avant de les oublier pour toujours. Et selon les goûts de chacun, on déplorera parfois l’absence de titres qui nous auraient délectés. Mais ça, c’est la règle du jeu ; dans une compil’, tout gamer aurait effectué ses propres choix au détriment de ceux de son voisin selon ses affinités, et remettra en question la sélection du développeur.
Et l’on en vient à notre « en théorie » évoqué plusieurs fois. Émulation oblige, certains jeux ne seront que des hacks d’autres titres plus obscurs auxquels on aura collé un skin et un nom qui fait bien sur le papier. Genre Mario ou Angry Birds. On vous prie de croire que vous allez toucher à des jeux que vous n’aviez jamais connus, genre Mario World 9, Mario 14 ou un Pokémon Mega Drive (what ?).
… et y’a du bon !
Outre ces pseudo-licences qui vous laisseront peut-être de marbre, on ne va pas bouder notre plaisir. On pourra ainsi retrouver des oeuvres de notre jeunesse, telles que Mario RPG, certains Pokémon, quelques Sonic ou encore 2 Donkey Kong Country, pour n’en citer que quelques uns. Et puis, il y a cette histoire de Neo Geo.
La Neo Geo, c’est à la fois une console de salon de luxe, mais aussi un machine d’arcade. Ceci dit, elle a essentiellement accueilli des jeux de baston type King of Fighters ou Fatal Fury. Mais ici, si vous cliquez sur Neo Geo, vous aurez également droit à une tripotée de jeux d’arcade purs et durs qui n’étaient jamais sortis sur la machine en question, tels que Final Fight, The Punisher ou Cadillacs and Dinosaurs. Et ça, c’est le Bien ! Car la plupart de ces jeux sont des grandes oeuvres. Et que, comme pour tout émulateur arcade, appuyer sur la touche Select vous rajoutera des crédits comme si vous mettiez une pièce dans la borne.
Niveau maniabilité, les deux controlers un peu cheaposs font parfaitement le job sur la plupart des jeux, et vous aurez même l’opportunité, sur certains titres, de choisir vos positionnements de touches ou encore d’avoir des boutons dédiés au mode turbo. Rien à redire là-dessus.
La GBA à l’honneur (on va dire)
Comme énoncé en début d’article, la console de Data Frog comporte une mini-carte SD déjà insérée dans la machine. Celle-ci ajoute aux quelques 600 jeux précédemment évoqués une tripotée de jeux GameBoy Advance, dont certains vraiment indispensables (même si cette console a accueilli elle aussi un bon paquet de bousins infâmes). Mais le souci, c’est que tous ne sont pas vraiment jouables.
Da fait, si vous pourrez savourer sans souci les excellents Castlevania de la GBA ou encore le très fun Astro Boy, par exemple, plusieurs jeux seront ralentis d’une manière telle qu’ils seront proprement imbuvables, et donc, vous ne saurez guère en profiter. Dommage, pour de l’émulation, quand même…
Conclusion console rétro Data Frog
Comme toutes ces machines chinoises, la console axée rétro de Data Frog souffle le chaud et le froid. D’un côté, elle offre une belle palette d’excellentes antiquités que l’on redécouvrira avec nostalgie, le tout doté d’un maniement très bien calibré, et d’un autre, elle vous déversera des vagues de titres inutiles qui auraient pu facilement être remplacés par d’autres jeux indispensables. Difficile d’en conseiller l’achat, surtout qu’elle se base sur un système d’émulation pas bien légal, mais si vous êtes fan de rétro et que quelqu’un cherche à vous offrir ce qui vous plait, vous la trouverez entre 45 et 70 euros sur bon nombre de sites chinois, tels que Wish ou Aliexpress.