La production de contenu d’Electronic Arts et DICE pour Battlefield 1 est étrangement différente par rapport aux jeux précédents. À ce stade du cycle de vie, deux packs de DLC (China Rising et Second Assault) avaient été lancés pour Battlefield 4, et trois cartes gratuites ont été offertes pour Star Wars Battlefront. Battlefield 1 n’a pas vu de nouveau contenu depuis l’ajout de la carte l’Ombre du Géant en décembre dernier. En mars, la première des quatre extensions prévues pour Battlefield 1 vise à remédier à cette situation avec un tas de nouveaux contenus ainsi qu’un patch. Tout cela est-il suffisant pour renouveler l’intérêt pour Battlefield 1, ou ce contenu devrait-il tout bonnement aller aux oubliettes ? Arborant notre plus belle moustache, nous allons directement au front tester comme il se doit l’extension Battlefield 1 – They Shall Not Pass. Aux armes citoyens !
Battlefield 1 – They Shall Not Pass, un peu de poils dans ce monde de brute
Place aux nouveaux champs de bataille
Ils ne passeront pas suit une structure similaire aux DLC des précédents Battlefield. Vous obtenez quatre nouvelles cartes multijoueur, une poignée de nouvelles armes, un nouveau mode de jeu, un nouveau véhicule, et quelques goodies supplémentaires. Ce qui accompagne la venue du DLC est une nouvelle mise à jour, qui produit des changements assez drastiques pour le jeu.
Le thème de Battlefield 1 – They Shall Not Pass est la France. Un titre qui n’est pas choisi aux hasard, car lors de le Première Guerre Mondiale, nos poilus ont eu pour mot d’ordre « Ils ne passeront pas« , s’adressant directement à l’Empire Germanique qui tentait de percer les lignes françaises à Verdun. La France était dans l’obligation de ne pas les laisser passer. Toutes les cartes sont fondées sur des sites célèbres de la bataille en France. Les armes et véhicules de conception française sont désormais inclus dans le jeu d’origine. Considérant l’importance de l’effort fourni dans la guerre par la France, ce fut une gifle monumentale au pays quand il a été révélé qu’il n’y aurait pas d’armée française dans le jeu de base. Cette injustice est donc réparée, car la France peut enfin briller avec son propre DLC dédié. Cela n’excuse pas leur absence au lancement du jeu, tout en sachant que la majorité des cartes sont basées en France dans le jeu de base.
Les quatre cartes portent sur les deux nouvelles opérations. Hauteurs de Verdun et Fort de Vaux forment une bataille d’infanterie endiablée dans l’opération Enclume du Diable. Vous retrouvez les cartes de Soissons et Rupture dans l’opération Au-delà de la Marne avec la possibilité de mobiliser quelques véhicules. Ces quatre cartes sont excellentes. Elles sont amenées par une conception véritablement terrible par DICE.
Hauteurs de Verdun est la carte la plus frappante au niveau visuel. Nous nous situons sur des collines ratiboisées, où se trouve au centre un bâtiment en ruine, le tout sur un décor dominé par un incendie de forêt… Verdun est le symbole de ce qu’est l’enfer de la guerre. Cette carte offre également la promesse de la guerre des tranchées. Les joueurs parcourent les nombreux couloirs pour livrer bataille, la mort est inévitable à ceux qui s’aventurent trop longtemps hors des tranchées. Au contraire, la carte Rupture, contrairement à ce que son nom peut faire penser, est d’une incroyable poésie. Vos yeux sont émerveillés par la beauté des champs de coquelicots, la petite rivière qui scinde la carte, son petit village paysan. Soissons est également une carte plaisante à parcourir, fourmillant de détails comme le niveau de la rivière qui augmente lorsqu’il pleut. Fort de Vaux sera grandement apprécié par les amateurs de combats rapprochés dans l’opération qui lui est dédiée. En Conquête, jamais le placement des drapeaux n’a été aussi intelligemment placé. C’est sans doute les cartes les plus équilibrées. Avec suffisamment de tranchées, un pont géant, et quelques bâtiments bien placés.
Tout n’est pas rose. Probablement le plus gros problème avec les cartes de Battlefield 1 – They Shall Not Pass est qu’il y a une forte impression de déjà-vu. Il y a beaucoup de recyclage dans les modèles architecturaux, les textures et les environnements par rapport au jeu de base, car il y avait déjà des cartes françaises. Nous le ressentons parfaitement sur la carte de Soissons par rapport la carte de la Balafre de Saint-Quentin. Vous avez un château, un village immaculé, des ruines boueuses et une pente très raide. Aucun des éléments de Soissons n’est aussi grand que les autres cartes (le château est minuscule par rapport à la salle de Bal Funeste au Château), mais il est difficile de ne pas les regarder et de penser que c’est juste une fusion d’autres cartes. Malgré cela, elles sont toujours aussi amusantes à jouer et parcourir.
Des poilus armés jusqu’aux dents
Ces quatre nouvelles cartes accompagnent le nouveau mode de jeu, Ligne de Front. Il s’agit d’un mode hybride entre Conquête et Ruée jouable jusqu’à 32 joueurs. Deux équipes s’affrontent pour la capture des drapeaux de façon assez linéaire pour repousser l’adversaire, puis détruire les deux postes télégraphiques. L’équipe attaquante doit détruitre ces deux appareils avec le nombre de billets alloués, qui déterminent le nombre de vies disponible. Quant aux défenseurs, ils doivent repousser les assaillants dans leur conquête de drapeau. C’est un mode amusant et dynamique, mais il peut aussi devenir une énorme souffrance si une équipe est plus qualifiée que l’autre. Si vous aimez le mode, cependant, vous aurez besoin de l’extension. Puisque DICE rend ce mode exclusif à un DLC payant, Lignes de Front est destiné à mourir rapidement, comme tous les autres modes de jeu en DLC des Battlefield.
Ensuite, nous avons les nouvelles armes. La classe Assaut obtient le Sjögren Inertial et le Ribeyrolles 1918. La classe Médecin obtient RSC M1917 en version usine et optique. La classe Soutien peut compter sur le Chauchat Léger et à lunette. La classe Éclaireur profitera du Lebel 1886 en version infanterie et tireur d’élite. De plus, il y a un nouveau pistolet pour la classe des pilotes. DICE a fait un excellent travail pour équilibrer ces nouvelles armes. Chacune a ses forces et faiblesses distinctes qui remplissent des niches au sein de chacune de leurs classes. Par exemple, le SRC 1917 est le premier fusil de la classe Médecin qui peut faire tomber un ennemi en deux coups, mais son temps de rechargement vous handicapera grandement lors des combats rapprochés. Ils sont tous agréables à utiliser si vous avez la patience de les obtenir. En effet, contrairement aux DLC des précédents Battlefield, l’obtention des armes ici ne se déverrouille pas automatiquement : elles doivent être gagnées par des défis arbitraires. Cela a été fait pour créer un sens de progression du joueur dans le jeu. Mais c’est un coup dur pour les plus impatients qui ont l’habitude d’acheter directement l’arme comme c’est le cas dans le jeu de base. Les défis sont accessibles, mais peuvent s’avérer compliqués selon vos affinités.
Enfin, Battlefield 1 – They Shall Not Pass propose également une nouvelle classe élite, le Commando des Tranchées, le char d’assaut Saint-Chamond et un nouveau mastodonte, le Char 2C. Disponible uniquement sur deux des cartes, le Char 2C est une bête de combat, et, entre les mains d’un joueur compétent, peut vraiment changer le cours de la bataille. Ceci est le premier mastodonte qui donne une réelle sensation de puissance. Bien que puissant, il peut être difficile à manœuvrer, et lorsqu’il est placé entre les mains d’un joueur novice il peut être abattu rapidement. Le Char 2C reste exclusif aux cartes du DLC. Il serait bienvenu de le voir arriver sur les autres cartes du jeu, mai ceci a peu de chances d’aboutir.
Conclusion de Battlefield 1 – They Shall Not Pass
Battlefield 1 – They Shall Not Pass renouvelle considérablement l’expérience offerte par le jeu de base. Enfin l’armée française a droit à son heure de gloire, bien qu’elle reste cantonnée à ce DLC. Le travail de DICE sur les nouvelles cartes est remarquable. Les nouvelles armes apportent leur lot de fraîcheur et modifient le gameplay. Cependant, on ne peut pas passer à côté du sentiment d’avoir un DLC fainéant. Il a fallu attendre quatre mois pour le voir débarquer pour avoir un contenu qui aurait pu être disponible bien avant, sinon au lancement du jeu. Grosse absence également, le manque d’un nouveau chapitre pour la campagne solo : une histoire de guerre incluant les Français n’aurait pas été du luxe.