Mine de rien, cela faisait déjà sept ans que les fans de la licence la plus mignonne de Nintendo attendaient ce Animal Crossing: New Horizons, et ce n’est pas la version mobile faisant surtout figure d’amuse-bouche qui aura su étancher leur soif d’aventure.
Avec ce nouvel opus, terminé le petit camping 2 étoiles au Cap d’Agde, et bonjour la petite bicoque de luxe sur une île paradisiaque. Avec cette montée en gamme, votre nouvelle vie insulaire ne manquera pas de vous apporter tout ce dont vous aviez toujours rêvé et bien plus encore. Mais avant d’en arriver là, laissez-nous vous faire découvrir ce que renferme ce nouvel opus, que vous ayez une vision plus précise de ce que propose la Formule Évasion proposée par Tom Nook.
(Test de Animal Crossing: New Horizons réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Passeport en poche, décollage immédiat !
On ne va rien vous cacher, il s’agit là de notre tout premier Animal Crossing, il ne faudra donc pas y voir un test de puriste fier de ses 4 500 heures de jeu sur la licence, mais bien celui d’un néophyte, emporté par la hype d’un titre qu’il pouvait conspuer allègrement au détour d’une conversation par le passé. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et Animal Crossing: New Horizons n’aura jamais aussi bien porté son nom, puisqu’il a élargi notre horizon vidéoludique, nous propulsant dans un monde que notre cécité de borné nous occultait jusqu’à présent. Comment cet épisode a-t-il réussi à nous rallier à sa cause ? Eh bien, vous allez voir que le bougre avait de sacrés bons arguments à faire valoir.
Alors qu’une vague de froid recouvre la France en ce tout début de saison printanière, et que d’autres soucis liés à un certain virus se bousculent à l’extérieur, Animal Crossing: New Horizons nous propose de nous évader, de prendre un bol de pixels frais, en décollant pour une nouvelle vie, loin des tracas et du tumulte, sur une île aussi belle que luxuriante.
Avant le décollage, petit contrôle d’identité en règle qui vous permettra de créer votre passeport sur l’instant, en choisissant parmi un panel de caractéristiques physiques. Ni trop ni trop peu, certaines seront de toute façon modifiables par la suite, et vous pourrez même obtenir de nouvelles coupes de cheveux par exemple, histoire de changer de look au fil des saisons.
Une fois que vos papiers sont en règle, vous pouvez enfin décoller pour l’île que vous aurez préalablement choisie parmi 4 modèles, se distinguant par une disposition différente du relief et de la rivière. Cela n’aura pas vraiment d’incidence au final sur votre partie, alors choisissez ce qui vous plaît le plus, sachant que les affluents ne pourront pas être modifiés via le terraforming plus tard.
Une fois l’amerrissage effectué à l’aéroport de votre nouveau lieu de vie, vous rencontrerez immédiatement deux personnages qui ne seront autres que vos voisins, et vous serez accueilli en grande pompe par l’équipe de Tom Nook. Ce dernier n’est autre que le gestionnaire de tout le programme de la Formule Évasion dont nous parlions en introduction, et son rôle sera donc de gérer les différentes îles. Cela représentant une charge de travail conséquente, il n’hésitera pas à faire de vous son bras droit pour que vous vous occupiez de toutes les tâches relatives à l’installation des nouveaux arrivants, ou encore à l’aménagement de l’île de manière générale.
Premier objectif, planter sa tante !
Mais avant de vous occuper des autres, il est de bon ton que vous trouviez un emplacement pour poser votre tente, qui vous servira à vous mettre à l’abri le temps de vous construire une maison à votre image. Car qui dit île déserte, dit surtout que vous allez débuter à la façon d’un Robinson, mais sans pour autant entamer une relation amoureuse avec la première noix de coco venue, ne vous inquiétez pas. Les premières heures de jeu seront donc un grand tuto qui mettra entre vos mains tous les outils de base afin que vous puissiez commencer à aménager votre environnement facilement.
Passé le « tuto » vous pourrez démarrer pleinement votre aventure, et si vous vous prenez au jeu, il se pourrait bien qu’il devienne l’expérience la plus addictive que vous ayez vécue en termes de jeu vidéo. Avant de nous laisser tenter par cet opus, nous regardions les chasseurs de tarentules, et autres pêcheurs de limandes avec dédain, mais à présent, c’est nous qui cherchons les meilleurs spots à papillons. En plus d’être absolument adorable visuellement, ce jeu est une douceur si grande, que lorsqu’on lance une partie, on n’a qu’une envie, c’est d’y rester.
Il y a ce on ne sait quoi dans Animal Crossing, une extrême bienveillance qui prend par la main, et qui nous réchauffe le cœur autant qu’elle colore nos pensées. Si vous cherchiez un anti-dépresseur, alors sautez à pieds joints dans ce jeu, car vous n’auriez pas pu trouver mieux.
Cependant l’envie d’y revenir ne sera pas seulement dictée par l’aspect mignon du jeu, mais plutôt par son système de progression au jour le jour. Comme il s’agit de notre premier titre de la licence, nous avons découvert que le temps est une notion importante, puisque les bâtiments par exemple demandent un délai de construction avant que nous puissions y accéder. Cette attente se retrouve dans tous les recoins du jeu, de la commande d’objets à la boutique, que vous recevez le lendemain dans votre boîte aux lettre façon colis Amazon, à l’installation de nouveaux habitants sur l’île.
Mais si habituellement dans les jeux, l’attente est synonyme de frustration, Animal Crossing parvient à rendre ce moment de suspension temporelle plus excitant qu’à l’accoutumée. De cette manière chaque nouvelle journée vous donne une bonne raison d’allumer votre console pour récupérer quelque chose ou découvrir le nouveau bâtiment dont vous aviez lancé la construction la veille. On ne va pas y aller par quatre chemins, cette idée de game design est tout simplement géniale.
Vous l’aurez donc compris, Animal Crossing: New Horizons fonctionnant au jour le jour, il va falloir laisser du temps au temps comme on dit, tout du moins, si comme nous vous souhaitez jouer à la régulière, sans modifier l’horloge interne de la console. Il ne faut pas voir Animal Crossing comme une expérience instantanée qui se consomme en une semaine et ensuite on passe à autre chose. On parle plutôt d’un jeu qui pourrait bien être votre meilleur compagnon, une sorte de jeu de chevet qui vous suivra au fil du temps, des saisons, et que vous pourrez sans mal intégrer à votre routine quotidienne. Surtout que le jeu continue de vivre même si vous ne vous connectez pas pendant un moment, vous aurez d’autant plus de coquillages à ramasser, les mauvaises herbes reprendront du terrain, les habitants demanderont de vos nouvelles, etc.
Pour autant, ce qui est bien avec cet opus, c’est qu’il devrait pouvoir contenter tous les joueurs, que vous vouliez jouer huit heures par jour, ou vous contenter d’une petite session journalière en rentrant du travail, il y en a pour tous les goûts. Si vous jouez peu, alors pas de souci, vous avancerez à votre rythme, mais si vous êtes un farmer chinois qui souhaite passer sa vie sur le jeu, vous devez légitimement vous demander ce qu’il peut bien y avoir à faire sur ce dernier une fois que tout ce que vous pouviez faire dans la journée a déjà été fait. C’est là qu’entrent en compte les deux monnaies du jeu, à savoir les Clochettes, et les Miles Nook.
Animal Crossing: New Horizons ou Capitalism Simulator, un jeu développé par Tom Nook
La Clochette est la monnaie de base de la licence, elle est au centre du commerce insulaire, et va vous permettre de rembourser chaque emprunt contracté auprès de Tom Nook. Car on ne vous l’a pas dit, mais dans certaines circonstances, monsieur Nook devra vous avancer de l’argent pour que vous puissiez mener à bien certains projets, et c’est en Clochettes sonnantes et trébuchantes que vous devrez le rembourser avant de continuer d’avancer dans l’amélioration de votre île. Ensuite, vous avez les Miles Nook, une monnaie spéciale qui vous permettra d’acheter des améliorations diverses, comme le fait de pouvoir stocker plus d’objets dans votre inventaire, certains plans de crafting, de nouvelles coupes de cheveux, ou encore certains objets rares.
Peu importe la monnaie, il faut savoir que vous n’êtes jamais à court d’activités vous permettant de vous enrichir. Dans le cas des Clochettes, c’est assez simple, étant donné qu’il suffit de récolter divers matériaux, des insectes, du poisson, et vous aurez, en fonction de leur rareté, de quoi vous faire un joli petit pactole en revendant le tout à la boutique, qui rachètera absolument toutes vos trouvailles, de la vieille godasse au plus beau des papillons.
Dans le cas des Miles Nook, c’est un peu différent puisqu’il s’obtiennent la majeure partie du temps en accomplissant des objectifs que vous pourrez retrouver dans votre carnet accessible via le Nook Phone. Vous avez les objectifs de complétion qui vous récompenseront au fur et à mesure, mais vous avez aussi une série de 5 objectifs qui se renouvellent en permanence, demandant par exemple d’aller capturer un insecte donné, ou de planter un nombre d’arbres précis. Cela va permettre aux joueurs les plus acharnés d’avoir toujours des choses à faire, et d’être récompensés pour ça.
Avec une telle omniprésence de la monnaie dans le jeu, il aurait tout aussi bien pu s’appeler Capitalism Simulator, mais pour autant, tout ne tourne pas autour de l’argent dans le jeu, et il vous sera aussi possible de partir à la recherche des différentes espèces d’insectes/poissons afin de les offrir au musée de l’île, pour l’amour de l’avancement culturel. En creusant à des endroits bien précis, vous pourrez aussi trouver des fossiles qu’il sera possible de faire expertiser et d’offrir au musée, sauf si encore une fois, vous préférez vous faire un joli paquet de Clochettes.
Mais même si l’appât du gain est souvent intéressant, il faut bien avouer que nous avons été totalement conquis par l’intérieur du musée, qui se trouve être beaucoup plus grand qu’on ne pourrait l’imaginer. Ce dernier est divisé en autant de parties qu’il y a de types de biens à offrir, et contrairement à beaucoup de jeux, ce n’est pas une gifle que l’on s’est pris devant le magnifique spectacle offert par la scénographie du musée, mais une caresse d’une douceur incroyable. Cela peut sembler assez fou, mais avant ce jeu, nous n’aurions jamais cru que nous aurions envie de nous installer devant un aquarium afin d’y admirer nos prises, bercés par une ambiance aquatico-lunaire.
Mais revenons à des choses plus palpables que la beauté d’un instant, et parlons un peu crafting, que nous n’avons pas encore réellement détaillé. Il vous faudra avant toute chose récolter les matériaux nécessaires à la fabrication de l’objet convoité, et vous devrez ensuite trouver un établi pour entamer la fabrication, le tout à partir d’un plan qu’il vous faudra trouver, acheter, ou recevoir. Sans plan répertorié dans votre Nook Phone, pas de fabrication.
Il ne faudra donc pas perdre une occasion d’en acquérir des nouveaux, d’autant plus que la boutique propose de racheter chaque jour un objet précis au double du prix, alors si vous pouvez fabriquer cet objet facilement, autant dire que vous allez pouvoir vous mettre à l’aise en termes de Clochettes. Une fois vos fabrications réalisées, il vous sera par ailleurs possible de les décorer avec des motifs spéciaux que vous pourrez créer par vous-même. Il s’agit ni plus ni moins d’un petit module dans le Nook Phone, permettant de réaliser du pixel art sur une petite planche carrée. Pas si simple à prendre en main, il vous faudra prendre votre mal en patience au départ pour réaliser quelque chose qui finisse par vous plaire vraiment, surtout si vous avez la mauvaise idée de regarder sur internet les œuvres de certains joueurs talentueux.
Malheureusement, vous ne pourrez pas vous contenter bien longtemps des ressources de votre île, puisque premièrement elles ne sont pas illimitées et se restaurent en gros chaque jour, et que deuxièmement tout ne peut pas se trouver sur votre île de départ. Le jeu étant encore une fois parfaitement bien réalisé, pour 2000 Miles Nook, vous pourrez prendre un billet d’avion afin de vous rendre sur une île mystère dont la faune et la flore locale pourraient bien différer de ce que vous pouvez trouver par chez vous. Le jeu pousse donc à voyager afin de récupérer de nouvelles ressources, mais ce sera aussi l’occasion de rencontrer d’autres personnages que vous pourrez inciter à venir sur votre île pour qu’ils s’y installent.
De plus, vous pourrez carrément rapporter de nouvelles espèces végétales afin de les mettre en terre chez vous, et qui dit nouvelles fleurs, dit aussi nouveaux insectes.
Avec cet exemple, il est donc simple de comprendre que tous vos actes auront une incidence sur votre île, et ce fait devrait déjà vous laisser imaginer la richesse absolument folle du jeu. Si encore une fois, comme nous, vous jouez à la régulière, chaque jour sera synonyme de nouvelles découvertes. Vous observerez qu’en faisant telle chose, vous obtenez tel résultat, et petit à petit, vos expérimentations feront de vous une vraie encyclopédie du jeu, et si vous avez des amis sur ce dernier, vous allez retrouver ce plaisir simple, lorsque vous jouiez au même jeu, mais que l’absence d’internet permettait d’avoir une expérience radicalement différente.
Et en parlant d’amis, vous allez bien entendu pouvoir les inviter à venir sur votre île pour leur faire découvrir votre petit univers et inversement. Vous pourrez aussi en profiter pour vous échanger des ressources que vous n’avez pas sur vos îles respectives, et plus simplement passer du temps ensemble. Pas de tchat vocal disponible, même si les alternatives ne sont pas ce qui manquent. Cependant, pour communiquer, vous aurez accès à tout un panel d’émotes qui s’agrandira en multipliant les interactions sociales.
Enfin, Animal Crossing: New Horizons introduit une fonctionnalité plus qu’intéressante : le terraforming. Pour faire simple, cela permet non plus d’aménager l’espace de votre île, mais bien d’en modifier les reliefs et les cours d’eau. Cette fonctionnalité ne se débloque qu’après plusieurs jours de jeu, et ce n’est pas plus mal, puisqu’avant ça, nous avons déjà eu beaucoup de choses à assimiler. Loin d’être anecdotique pour le coup, cette fonctionnalité nous a semblé indispensable à nous qui découvrons le jeu, alors nous imaginons bien que les fans de la licence ont dû attendre cela depuis toujours.
Exceptés les affluents comme nous l’avons dit plus haut, vous pourrez modifier tout ce que vous voulez, et changer tout ce qui pouvait vous embêter jusqu’à cet instant, pour continuer d’améliorer l’environnement. De plus, pas d’inquiétude, si vous avez placé les habitations de certains personnages, ou même la vôtre, à des endroits qui ne vous facilitent pas la vie, vous pourrez aussi changer la disposition de tout ceci, ce qui, si nous ne disons pas de bêtises, n’était jusqu’à présent pas possible non plus dans la licence.
Pour notre première expérience dans la licence, il faut bien avouer que nous aurions du mal à trouver des défauts à Animal Crossing: New Horizons tant l’expérience fut bonne. De plus, ce titre se place vraiment en marge de la plupart des jeux vidéo qui sortent aujourd’hui, pas de microtransaction, pas de but réel mis à part le fil rouge des améliorations architecturales, juste le plaisir de vivre une tranche de vie virtuelle dans un cadre idyllique, serein, et coloré.
Non conventionnel et fort de très bonnes idées de game design, ce jeu ne manquera pas de vous éblouir à bien des égards, que ce soit par certains de ses visuels nous prouvant encore une fois que le photoréalisme n’est pas une fin en soi, ou par certains instants de poésie qui vous laisseront sans voix, que ce soit seul, ou accompagné. Si vous êtes encore un peu réfractaire à l’idée de partir chasser des papillons un air béat sur le visage, alors nous ne pouvons que vous conseiller de prendre le risque de vous tromper en faisant l’acquisition d’Animal Crossing: New Horizons, car il pourrait bien s’agir d’une expérience qui vous marquera de façon indélébile.