On l’oublierait presque déjà, mais Starfield est sorti il y a quelques mois après des années d’attente. Après tout, il s’agit de la dernière production de Bethesda, l’un des mastodontes dans le domaine des RPG, et Starfield devait non seulement poser les fondations d’une nouvelle franchise aux côtés des vénérables The Elder Scrolls et autre Fallout, mais également démontrer que le studio Californien a su apprendre de ses égarements passés.
Pari réussi ? On a presque envie de comparer la sortie de Starfield à celle de Cyberpunk 2077, car même si Starfield n’a pas eu un lancement terni par des bugs majeurs le rendant injouable, il n’a cependant pas su se montrer à la hauteur des attentes. Pas un échec cuisant, mais pas un chef-d’œuvre non plus, or ce jeu doit être le porte-étendard de Bethesda pour plusieurs années avant que le prochain TES ne montre le bout de sa truffe de Khajiit, et, de fait, ne pas être une réussite incontestable et mémorable est un échec en soi quand on s’appelle Bethesda.
Si les problèmes sont multiples et subjectifs, il semble que la qualité d’écriture de l’histoire, l’écriture des compagnons (associée à une mentalité de paladin de l’espace pour la majorité d’entre eux, limitant la dimension RP) et le choix d’une génération procédurale du monde quelque peu répétitive et vide, au détriment d’un univers explorable de plus petite dimension mais mieux rempli, plus vivant et donnant l’envie de s’y perdre au cours d’un détour lors d’une mission, soient les principales fautes de Starfield. Des fautes surprenantes, puisque ces points faibles étaient les points forts de Skyrim et de Fallout 4.
Des fautes néanmoins lourdes de conséquences, car le titre n’est pas parvenu à remporter le label GOTY lors du Game Awards, au grand dam de Todd Howard.
Néanmoins, le jeu n’est pas condamné à rester figé dans cet état, et Bethesda compte bien bâtir sur les fondations posées le 6 septembre 2023. Par le biais d’un article publié hier sur leur site, l’équipe derrière Starfield a partagé quelques statistiques sur les performances des joueurs dans le jeu, mais aussi, et surtout, levé le voile stellaire sur le contenu à venir pour 2024. En voici les principales informations :
- À partir de février 2024, Starfield recevra des mises à jour régulières tous les six mois. Celles-ci apporteront des améliorations de l’expérience de jeu, mais aussi du nouveau contenu.
- Une branche de jeu bêta va être disponible pour essayer les nouveautés en avance.
- Parmi les nouveautés qui arriveront prochainement se trouvent des moyens inédits pour voyager, une carte pour les villes, des options de personnalisation pour les vaisseaux, incluant des décorations et des possibilités de construction.
- Une personnalisation plus poussée du niveau de difficulté, allant des dégâts infligés aux vaisseaux, à l’argent possédé par les PNJ vendeurs, en passant par « de nouvelles mécaniques de survie ».
- Support pour les mods disponible début 2024, nommé Créations, avec un nouveau Creation Kit à destination des moddeurs.
- L’arrivée de la première expansion majeure pour Starfield en 2024. Nommée Shattered Space, cette expansion va introduire une nouvelle histoire, de nouveaux lieux à visiter et de nouveaux équipements.
On espère que le DLC sera l’occasion d’introduire une histoire plus sombre et des personnages nettement moins manichéens. Cependant, l’engagement à sortir des mises à jour tous les six mois et l’arrivée des mods constituent une très bonne nouvelle pour la (sur)vie du jeu. Quand on voit le chemin parcouru par des titres comme No Man’s Sky et Cyberpunk 2077, partant d’une sortie chaotique et désastreuse, et devenant de très bons jeux grâce aux efforts des studios, on peut légitimement s’attendre à un destin similaire pour Starfield.
D’autant plus lorsque l’on s’appelle Bethesda et qu’il va falloir défendre la réputation du studio avant l’arrivée, certes lointaine, mais réelle, de TES VI et Fallout 5. Et à cette fin, il va falloir rectifier la trajectoire de voyage du vaisseau-amiral Starfield, sous peine de le voir disparaître silencieusement dans le néant spatial.
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Léo Delacroix
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