Il semblerait qu’à trop vouloir en faire, Sony soit en train de perdre les bonnes grâces de la Justice Américaine au sujet de l’acquisition d’Activision par Microsoft. Alors que Sony fait valoir que l’acquisition serait, potentiellement, une atteinte à l’environnement compétitif libre du marché, le vent semble tourner. Ses pratiques quant aux contrats d’exclusivité sont visées par le FTC dans le cadre des audiences d’août prochain. En effet, c’est suite à la demande des avocats de Microsoft de faire valoir un subpoena que le statut de Sony, en tant qu’acteur majeur de l’industrie avec ses propres jeux exclusifs, s’est vu être mis en valeur.
Au début du mois, les avocats de Microsoft ont demandé à Sony de présenter au tribunal des documents liés à Lin Tao, Senior Vice President de la finance ainsi que du développement et de la stratégie de l’entreprise, et des documents relatifs à Hideaki Nishino, Senior Vice President des services de plateforme. Le directeur général de Sony Interactive Entertainment, Jim Ryan, a également été visé par la réclamation : on lui demandait des documents relatifs aux évaluations de performances.
De plus, d’autres demandes, relatives à des anciens employés de Sony, au sujet des contrats d’exclusivité pour les consoles de Sony, ont également été émises. Enfin, les avocats de Microsoft souhaiteraient avoir accès aux documents de Greg McCurdy, avocat spécialiste de la concurrence employé par Sony depuis huit mois.
Pour ce qui est de cette injonction, le juge D. Michael Chappell s’est partiellement aligné avec le refus de Sony. En effet, il a estimé que les documents réclamés ne devraient pas avoir plus de cinq ans, là où les avocats de Microsoft avaient réclamé des documents ayant plus de dix ans pour certains. De plus, les documents liés à Jim Ryan ont également été refusés, au motif que la demande était trop vague. De plus, ces documents, s’ils étaient rendus publics, mettraient en péril l’anonymat de leur personnel.
En revanche, le reste des demandes a été accordé : les avocats de Microsoft auront donc accès à la majorité des documents réclamés. Pour le grand public, le plus intéressant sera sans aucun doute les documents relatifs aux contrats d’exclusivité, au sujet desquels l’ordre du FTC a prêté une attention toute particulière :
Les avocats de Microsoft mentionnent qu’ils ont conscience que Sony Interactive Entertainment exige de nombreux développeurs tiers un accord d’exclusivité, ce qui empêche les éditeurs de proposer leurs jeux sur les abonnements de Xbox, et que d’avoir conscience de l’étendue réelle des accords d’exclusivité de Sony, ainsi que de leurs effets sur la compétitivité de l’industrie, aura un impact sur leur défense.
De quoi sont composés ces contrats… c’est l’un des secrets les mieux gardés de l’industrie. S’il faudra attendre les audiences, qui commencent le 2 août, pour que le grand public ait une idée de l’envergure des éléments, les agents du FTC auraient déjà pris possession des documents.
En cherchant à s’opposer à l’acquisition d’ActiBlizz par Microsoft, il semblerait que Sony mette sur le feu de la rampe ses propres pratiques en matière d’exclusivité. Si cela n’enlève rien à l’amplitude du mouvement de Microsoft, cela met en revanche en avant le fait que ces pratiques, couramment acceptées, même en grinçant des dents pour certains, soient en fin de compte réellement problématiques.
Dans le cadre de cette situation, d’autres rumeurs mettent en cause Sony : il apparaîtrait que dans le cas où l’acquisition d’Activision-Blizzard s’avèrerait confirmée, Sony irait chercher à acquérir Take-Two Interactive, le studio derrière les jeux GTA, Red Dead Redemption, et les NBA2K.
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