Le géant du jeu vidéo fête ses soixante ans en regardant vers l’avenir.
Si à soixante ans, on commence à attendre impatiemment son départ en retraite, chez SEGA, au contraire, on profite de la date pour s’offrir un nouveau départ. Ainsi, à l’occasion de cet anniversaire, SEGA a mis en ligne le site 60th.sega.com et prépare quelques surprises pour les semaines à venir.
Tout d’abord, chez SEGA, on a ressorti des cartons un vieux héros : Segata Sanshiro, dans une publicité 100% fan service destinée au public japonais. Segata Sanshiro était un judoka qui est apparu dans une série de spots publicitaires qui vantaient la regrettée Saturn. Interprété par Hiroshi Fujioka, surtout connu pour son rôle dans Kamen Rider (un tokusatsu, soit une série façon Power Rangers), le personnage acquit une très grande popularité, jusqu’à disposer de son propre jeu, Segata Sanshirou Shinkenyugi, un party game (une compilation de mini-jeux).
Ainsi, le fils de Segata Sanshiro prend le relais dans cette nouvelle publicité qui célèbre les 60 ans de la marque. Le personnage s’appelle Sega Shiro. Fun fact : l’acteur qui incarne le personnage n’est autre que le véritable fils d’Hiroshi Fujioka ! Il devrait, comme son père, incarner la marque au Japon pour une série de spots à venir. Une façon pour SEGA de signifier le renouveau dans la continuité.
GO SEGA !
En parallèle, SEGA a mis en ligne, pour le monde entier cette fois, une page internet spéciale 60ème anniversaire, qui affiche fièrement la tagline GO SEGA ! (Et il ne vous aura pas échappé que par la magie de la typo de la marque, le « GO » peut également se lire « 60 », comme l’anniversaire que l’on fête !). Une page qui devrait s’étoffer en surprises et événements tout au long des semaines qui arrivent.
Ainsi, dès le 21 avril, SEGA ouvrira un livre d’or qui devrait nous permettre à tous de partager nos souvenir avec la marque. Soixante messages seront ensuite tirés au sort, permettant à leurs auteurs de remporter une pochette en cuir exclusive, idéale pour emmener votre Game Gear en promenade !
Toujours sur le site GO SEGA, on peut suivre une exposition virtuelle qui revient sur l’histoire de la marque. Car si pour beaucoup d’entre nous, SEGA, c’est surtout la guerre des consoles dans les années 90, la marque au hérisson bleu a joué un rôle bien plus important, fondamental même, dans l’histoire du jeu vidéo. SEGA est ainsi depuis toujours l’un des acteurs majeurs de l’arcade. Dans cette exposition, à travers 88 panneaux, des images d’archives ou d’autres plus actuelles, on revient sur l’histoire de la marque, son actualité, et le futur plus ou moins proche.
« Je ne t’ai jamais dit, mais nous sommes immortels » – Alain Bashung
Après son retrait du marché des consoles de salon, beaucoup ont cru à la mort de la marque. Avant, même. SEGA avait déjà vécu un épisode compliqué avec la Saturn, machine magnifique mais qui a souffert de la concurrence du polygone. Saturn, à propos de laquelle il est intéressant de voir qu’encore aujourd’hui, la console reste extrêmement compliquée à émuler, ce qui en fait une véritable machine de collection. Pas étonnant dès lors qu’un Panzer Dragoon Saga s’échange régulièrement à plus de 500€ sur eBay…
Cet épisode compliqué s’est aggravé avec l’échec de la Dreamcast, bête de technologie malheureusement trop en avance sur son temps, souffrant probablement aussi du déficit d’image qui collait à SEGA avec l’arrêt anticipé de la Saturn, en même temps que de la concurrence agressive du nouveau challenger PlayStation.
Cependant, SEGA s’est relevé pour devenir l’un des éditeurs sur lesquels il faut compter. Sans abandonner le marché de l’arcade au Japon, SEGA nous a apporté ce qui se fait de mieux sur l’archipel en termes de jeux vidéo pour la maison. L’éditeur a ainsi transformé une série de jeux de niche très localisée en hit international avec la licence Yakuza. Un exploit renouvelé avec Persona 4 d’abord, succès critique inattaquable, puis Persona 5, écoulé à 3,5 millions d’exemplaires – un chiffre qui devrait grimper encore un peu avec la sortie de Persona 5 Royal.
Avec une Mega Drive Mini que personne n’attendait, devenue pourtant la meilleure des mini consoles sorties à ce jour, et un Sonic, le Film, crucifié avant sa sortie, devenu depuis le plus gros succès d’un jeu vidéo au cinéma, SEGA nous a encore surpris et démontré sa capacité de rebond.
“Yesterday is history, tomorrow is a mystery” – Maître Oogway, dans Kung Fu Panda
Une citation piquée en vérité à Bill Keane, auteur de bandes-dessinées, qui nous permet de nous interroger sur ce que nous réserve SEGA pour l’avenir. Si la marque continue à entretenir son patrimoine vidéoludique, notamment avec la gamme SEGA Ages, dans un avenir proche, il faudra compter avec Sakura Wars. On imagine que SEGA va vouloir réitérer les succès de Yakuza et Persona, soit imposer à l’international une licence très nippone. Sakura Wars est en effet sorti originellement en 1996 sur Saturn. La licence s’est ensuite déployée sur Game Boy, sur PlayStation 2, sur Dreamcast, sur PC et en Arcade, mais toujours en exclusivité au Japon, à l’exception faite de Sakura Wars: So Long, My Love (2005), seul titre de la licence traduit en anglais.
Le pari est donc important pour SEGA, d’autant qu’on le sait, les ventes au Japon furent un peu décevantes. Derrière Sakura Wars, on attend également avec une impatience non dissimulée Yakuza 7, son nouveau héros et son gameplay renouvelé. Sorti en janvier dernier au Japon, le jeu ne dispose pas encore d’une date de sortie européenne. On tablait sur une date à l’été, mais la paralysie de l’activité causée par la pandémie de COVID-19 risque de retarder la traduction du titre…
Enfin, c’est une toute nouvelle licence que s’apprête à nous proposer SEGA avec Humankind, des studios Amplitude (les jeux Endless). Dans Humankind, le joueur sera invité à réécrire l’histoire de la civilisation humaine. Ambitieux. Aucune date précise de sortie, mais le jeu devrait arriver cette année sur PC via Steam. On a donc de quoi voir venir en attendant d’autres annonces de la marque, et pourquoi pas retrouver notre Segata Sanshiro à nous, le punk à crête jaune, qui était « venu en vélo » pour « jouer à Shinobi »… !