À mesure que les années passent, les occasions de partager les histoires et anecdotes qui entourent les célébrités de ce média vieillissant commencent à se bousculer. Anniversaires, remakes, portages sont aujourd’hui légion et nous donnent envie de replonger dans la genèse de certaines figures iconiques. Les habitudes ont la vie dure et puisque d’ici quelques jours, Metroid Dread mettra un point final à l’arc narratif principal de sa propre série, nous avons décidé de revenir sur le lore qui entoure la belle chasseuse de prime. La question qui guide notre démarche est la suivante : qui est donc Samus Aran ?
Une réponse plus simple que pour Captain Falcon (plusieurs alias) ou même Zelda (un personnage à plusieurs époques), la vie de notre chasseuse d’alien est très claire et très documentée (comme c’est le cas pour quasiment tous les personnages Nintendo). Il s’agit bel et bien d’une femme blonde et coriace, équipée d’une armure d’origine extraterrestre améliorée par tout un tas de fonctions et qui botte des culs à tous les coins de la galaxie. Sans surprise, c’est l’image que nous dépeignent les jeux (les siens, mais aussi Smash Bros. dans une moindre mesure), le manga… tout ce qui parle d’elle, tout un assortiment de produits qui illustrent à quel point elle dénote du reste du catalogue de l’éditeur.
Oui, dans Metroid, pas de « princess effect », pas de couleurs et sûrement pas de créatures mignonnes qui vous attaquent en crachant des bulles, l’univers de Metroid est sale et hostile. On parle de monstres qui vous pulvérisent de l’acide dessus, de bestioles qui ponctionnent votre force vitale et d’ennemis agressifs et cruels, le summum étant Ridley, la némésis de notre protagoniste, un monstre si terrifiant qu’il fait passer les autres vilains « made in Big N » pour d’adorables bêtes. Ajoutons à cela qu’on commence généralement l’aventure « à poil » dans des environnements comprenant de l’acide et du magma à l’état naturel, et on comprend la ressemblance avec Alien, ressemblance renforcée par le ton qui flirte sans complexe avec le genre de l’horreur sans jamais en devenir.
On ne vous apprend rien ? Normal, nous disions plus tôt déjà que le sujet avait été défriché à de nombreuses reprises, mais on a encore quelques surprises. Cependant, avant d’aller plus loin, il faut bien explorer la surface, comme dans Super Metroid ou Metroid Prime. Comment Samus a-t-elle pu survivre depuis 1986 dans de telles circonstances ? Elle doit sa survie à sa Power Suit, une armure évolutive développée par un peuple avancé sur les plans scientifiques et technologiques, les Chozo. Cette protection est aussi extrêmement mobile puisqu’elle permet des déplacements vifs, de sauter par dessus des gouffres, de se changer en boule pour se faufiler dans des brèches et même de grimper des murs.
Cependant, c’est surtout en attaque qu’elle brille. Tout un assortiment de modules permettent de faire évoluer son arsenal comme des missiles, des bombes et toutes sortes de rayons (à particules, givrants, etc.) et même différentes sortes de boucliers. Mais une armure n’est capable de prouesses que si celui qui la porte en est capable et, même sans armure, Samus est redoutable. Il suffit d’observer ses mouvement dans Smash Bros. pour s’en rendre compte. Son blaster paralysant couplé à son agilité et sa vitesse en font un adversaire à ne pas quitter des yeux et la Confédération Galactique ne le sait que trop bien.
L’histoire de Samus Aran (si on s’appuie sur le manga) commence sur K-2L, une planète colonie, elle a alors trois ans. C’est à cet âge qu’elle fait la rencontre de Ridley. Le général des Pirates de l’Espace, attiré par les ressources de cette planète, la prend d’assaut et décime sa population, y compris la mère de notre protagoniste. Son père, lui, décide de se sacrifier en faisant sauter les ressources pour déclencher une violente explosion, mettant ainsi un terme à l’assaut. Samus est la seule rescapée. Elle est accueillie par Old Bird, un vieux Chozo qui décide de l’emporter sur Zèbes. C’est sur cette nouvelle planète qu’elle grandira après avoir reçu de l’ADN Chozo et qu’elle suivra une formation de guerrière.
Une fois son éducation militaire menée à terme, elle se lance dans une carrière militaire auprès de la Fédération Galactique, corps politique principal de cet univers qui opère un peu comme la Fédération dans Star Trek (son siège est à Paris d’ailleurs, le saviez-vous ?). Mais la vie de soldat, ce n’est pas trop la came de notre héroïne qui aura tôt fait de tourner le dos à une carrière militaire afin de devenir mercenaire. C’est derrière ce choix professionnel qu’elle commencera sa première mission ou, oserions-nous dire, sa « Zero Mission ». Le reste, c’est de la chronologie et c’est à la suite de ceci que se rangera Metroid Dread.
Quel programme ! Et pourtant, nous ne pouvons pas nous quitter comme ça, alors, comme toujours, nous allons nous quitter sur une poignée d’anecdotes, histoire de vous offrir de quoi briller en soirée.
- Très ironiquement, la vie de Samus Aran tourne tout autour des Chozo. Ils lui ont sauvé la vie, certes, mais une partie des ennemis qu’elle affronte (les Metroid, Mother Brain, entre autres) tout comme les armes qu’elle utilise pour les descendre sont des inventions de ces humanoïdes à plumes… Amusant, n’est-ce pas ? Presque autant que de constater que vous démarrez Metroid 1 quasiment à côté de la salle du boss final. Vous ne nous croyez pas ? Jetez un œil à la carte !
- En parlant du début de Metroid, vous saviez que la Boule Morphing, juste à gauche du point de départ de votre voyage, est le premier puzzle du jeu ? Tourner à gauche est un puzzle ? Ici (comme dans Zoolander), oui ! Rappelons qu’à l’époque, les jeux de plateforme n’allaient que dans un sens (Mario ne court que vers la droite dans ses premiers voyages). Ainsi, le jeu vous récompense si vous essayez d’aller à gauche (en même temps, sans cet objet, vous n’irez pas bien loin).
- Saviez-vous que la Boule Morphing, tout comme le Rayon de Glace, répondent à des soucis d’ordre technique ? En effet, à une époque où l’espace manquait dans les cartouches, il fallait ruser pour mener un développement à terme et le faire tenir dans ces grosses puces (hors de question de télécharger le reste d’un logiciel sur sa machine). Ainsi, le Rayon de Glace a été créé pour transformer les monstres en plateformes sans en changer l’apparence, juste la couleur, et pour la Boule Morphing, disons que l’équipe galérait à trouver une animation satisfaisante pour un éventuel rampement de Samus.
- La planète sur laquelle les Metroid sont nés, SR388, serait nommée à partir d’une moto. Plus précisément, il s’agit de la Yamaha SR400, une moto japonaise commercialisée à la fin des années 70 (période à laquelle est d’ailleurs sorti le premier Alien). Mais pourquoi ce nombre ? Disons que comme pour le nombre de giga-octets de mémoire disponible dans une machine à l’achat aujourd’hui, à l’époque, les marketeux arrondissaient les cylindres d’une machine. On vous laisse tirer les conclusions pour le nombre de cylindre effectif de ce modèle.
- Si Metroid est largement inspiré par l’univers d’Alien, notamment au travers du look de son univers (Ridley, c’est clairement un xénomorphe) et de ses parallèles scénaristiques, Samus Aran ne ressemble pas franchement à Sigourney Weaver. En vrai, elle est largement plus inspirée de Kim Basinger (Basic Instinct, Batman, etc.), la belle ayant tapé dans l’œil de Sakamoto pour son rôle dans le drame romantique (et légèrement érotique) 9 semaines 1/2.
- Tout le monde sait qu’un manga narrant l’histoire de notre héroïne existe, mais il existe aussi un spin-off publié uniquement au Japon derrière le nom Metroid EX. Cette daube raconte une aventure ayant lieu entre Super Metroid et Metroid Fusion où Samus se voit accompagnée par un gamin braillard et d’un chat. Inutile de dire que nous n’allons pas épiloguer dessus.
Ces anecdotes vous ont plu ? Sachez qu’il y en a beaucoup d’autres ! Donc, vu qu’il reste une poignée de jours avant le dernier voyage de Samus, n’hésitez pas à enquêter sur les secrets de la belle, ça vous mettra sûrement en jambe pour ceux de Metroid Dread, attendu exclusivement sur Nintendo Switch le 8 octobre 2021. En tout cas, vous l’avez probablement compris, c’est en soignant ces œuvres qu’on crée des icônes.