Jamie Walker et Sefton Hill, les deux fondateurs du studio connu pour la série des Batman: Arkham, rendent les armes et démissionnent. C’est dans un message public du site de Rocksteady que l’information a été partagée par David Haddad, président de Warner Bros. Games.
« Les co-fondateurs et directeurs de Rocksteady, Sefton Hill et Jamie Walker, ont fait le choix de quitter le studio. Nous sommes très fiers d’avoir pu travailler avec Jamie et Sefton, qui ont dirigé leurs équipes talentueuses afin de créer certains des meilleurs jeux au monde. » – David Haddad
Pour prendre leur place à la direction du studio, Nathan Burlow, directeur de la production et membre fondateur, sera promu au rôle de directeur du studio.
Une situation qui inquiète les joueurs, alors que le studio est en plein dans le développement de Suicide Squad: Kill the Justice League. Si dans les apparences, il s’agit d’un changement dû à l’envie des deux concernés de changer d’air pour travailler sur de nouveaux projets, la situation peut en effet sembler troublante.
Sefton Hill et Jaime Walker, à la tête du studio depuis 2004, étaient alors une constante de l’équipe derrière les jeux du studio, d’Urban Chaos: Riot Response à Batman Arkham VR. Dans un communiqué attaché à l’information partagée par David Haddad, ils se veulent rassurants au sujet de Suicide Squad, estimant le projet « entre de bonnes mains », avec une équipe derrière « plus forte que jamais ».
Beaucoup des réactions spéculent que ce départ serait lié aux scandales ayant eu lieu en 2020, suite à des révélations par le journal britannique The Guardian. Le quotidien avait relayé des allégations de harcèlement graves au sein de l’entreprise. Mais il faut noter que ces allégations avaient été très rapidement mises de côté par les potentielles victimes elles-mêmes, qui avaient estimé que le studio avait pris les actions nécessaires.
En réalité, oui, la situation pour Suicide Squad est peut-être plus compliquée que ce que les intéressés veulent laisser entendre, mais c’est un problème plus général de l’industrie du divertissement anglophone qui est peut-être en cause. Et il reste difficile d’y relier le départ des deux co-fondateurs sans qu’on n’ait plus d’informations. En effet, Rocksteady n’est pas un studio indépendant : il dépend de Warner Bros. Interactive Entertainment, société elle-même dépendante de Warner Bros. Discovery.
Or, Warner Bros. Discovery est le résultat de la fusion en avril 2022 de la succursale WarnerMedia de AT&T (la plus grande entreprise de télécom aux États-Unis) et Discovery,inc. Et comme toute fusion de cette ampleur, c’est assez généralement une catastrophe à tous les niveaux, que ce soit pour les clients, les créatifs, ou les employés plus généralement.
Cette fusion est responsable de diverses décisions incompréhensibles : la destruction du film Batgirl, après le bouclage du tournage, avait déjà déclenché une vague d’incompréhension. Au-delà de ce cas extrême, qui dit fusion à cette échelle dit, d’une part, hausse du coût des services proposés, et vagues de licenciements pour les employés.
Parmi les premiers touchés, le secteur de l’animation a été particulièrement visé : plus d’une trentaine de séries ont été retirées de HBO Max. Une réelle purge, qui s’est étendue jusqu’aux chaînes YouTube officielles. Même les tweets mentionnant les séries ciblées ont été supprimés. Si ces choix douteux avaient été faits dans le but d’économiser 3 milliards de dollars de coûts concrets, l’entreprise a finalement pris un énorme coup sur le marché financier, et a bien entendu échoué à faire ses retours sur investissements.
Si nous revenons au sujet présent, Rocksteady est dépendant de Warner Bros. Discovery, et sera forcément impacté par cette situation, d’un point de vue des ressources ou de la direction des projets. Il est alors compréhensible que la question soit posée.
Pour autant, partir du principe que tout ce qui est dit par les principaux concernés ne serait que langue de bois serait malhonnête, surtout quand nous n’avons aucun élément qui puisse permettre de l’affirmer. Il est compréhensible que le public soit frileux à l’idée d’un changement total de direction alors qu’aux dernières informations, le développement de Suicide Squad: Kill the Justice League avançait bon train avec une date de sortie maintenue pour 2023. Affaire à suivre donc, pour voir ce qu’il en sera une fois le jeu en main.
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