Nouvelle année qui commence dit également nouveau jeu de légende sur LightninGamer. Et ce mois-ci, pour fêter les annonces concernant le dernier épisode en date, je vous emmène dans le manoir de la peur, celui situé à Racoon City dans le jeu Resident Evil. Ce nom réveillera forcément chez vous des souvenirs. Peut-être autant, voir plus que moi, quoi qu’il en soit, direction 1996 sur PlayStation en compagnie de monstres peu sympathiques.
S.T.A.R.S un jour…
Nous sommes en 1996, Resident Evil est sorti en France et je le découvre chez un ami. Tombé sous le charme de ce titre qui ose sortir des sentiers battus, je me le paye et me mets en condition pour y jouer. Volets clos, porte fermée et son du jeu élevé. Je lance la console et m’immerge dans un jeu qui a changé ma vision de l’amusement à tout jamais. On me demande de choisir entre la jolie Jill Valentine ou le beau gosse de service Chris Redfield. Tous deux membres d’une unité d’élite nommée les S.T.A.R.S, ils partent en mission pour retrouver leurs camarades de l’équipe Alpha qui ont disparu. Arrivés sur place ils se font attaquer par des chiens mutants et sont obligés de se réfugier dans le manoir et de s’y barricader.
C’est là que tout commence. Si la cinématique qui vous lance dans l’histoire est aujourd’hui risible car filmée avec de vrais acteurs (et des effets spéciaux bancals), à l’époque elle faisait plus d’effet car on était vraiment pas habitué à voir des films sur un support CD. Pour des raisons inconnues j’avais choisi de diriger Jill. Est-ce parce qu’à l’époque, à part Lara Croft il y avait peu d’héroïnes jouables ? Peut-être. Le chef de l’escouade, le gominé Albert Wesker nous envoie, mon pote barbu Barry Burton et moi, inspecter la salle à manger dans laquelle on a entendu un coup de feu. Premier pas dans l’antre de la peur.
… S.T.A.R.S toujours !
Manette en main je tente de diriger mon personnage. Ouch que c’est rigide ! Même pour l’époque la maniabilité du titre était spéciale. Pour faire avancer son personnage il faut appuyer sur la flèche haut (eh oui pas de joystick analogique à cette époque !) et on le fait tourner dans une direction avec les flèches gauche et droite. On peut reculer avec la flèche bas. On peut courir en maintenant la touche carré enfoncée. Bien, j’imagine que ça va me servir. Je trouve une tâche de sang, Barry veut l’inspecter (vraiment ?) et je me dirige donc vers une porte à côté. Et je comprends l’ingénieux système des développeurs de l’époque qui utilisent les changements de lieu pour afficher une porte qui s’ouvre. Habile stratagème pour masquer les temps de chargement et surtout rajouter une petite immersion. Bien vu (même si après 2000 portes ouvertes on en a plus marre qu’autre chose).
Je tombe nez à nez avec mon premier zombie après une cinématique (censurée en France mais qu’importe l’effet est là). Il me fonce dessus (ou plutôt trottine vers moi, un zombie c’est lent) et je n’ai d’autre choix que de l’abattre à coup de pistolet. Je trouve le corps d’un de mes camarades de l’équipe Alpha et récupère quelques cartouches qu’il avait. Je retourne dans la salle à manger pour raconter ma mésaventure à Barry. Un zombie nous rejoint mais se prend des balles de Magnum dans la tronche, qui explose sous l’impact des balles. Avec Barry on se dit qu’il vaudrait mieux avertir notre gominé de chef mais il a disparu du hall où il était censé monter la garde. On décide de se séparer, sûrement parce qu’on n’a pas vu assez de films où les gens meurent pour s’être séparés en situation de crise. Mais qu’importe, Resident Evil démarre vraiment à partir d’ici et la mission sera de trouver un moyen de fuir ce lieu de cauchemar.
Ha ! Un zombie !
A l’époque, ce genre de jeu, le survival-horror, n’existait pas vraiment. Le seul en date (et un tant soit peu connu du grand public) avait des années et était sur PC (Alone in the Dark). Et de plus, Resident Evil était beau. Si les modèles 3D n’étaient pas non plus très fins, il n’en allait pas de même des décors en précalculé qui permettaient d’afficher un haut niveau de détails. Inconvénient pour le gameplay, les objets utilisables par le personnage étant en 3D, impossible de les confondre avec le décor. Et des objets avec lesquels interagir il y en a des tas. Entre les meubles à déplacer, la malle renfermant (magiquement ?) vos objets en trop ou les machines à écrire permettant de sauvegarder, vous aurez de quoi faire. Car oui, les sauvegardes ne se faisaient pas automatiquement à cette époque. Il fallait trouver des rubans encreurs, et sauvegarder vous en utilisait un. A vous de les utiliser à bon escient. De même pour les munitions qui étaient plutôt rares. D’autant plus qu’à part des zombies vous alliez affronter d’autres types de monstres (chiens, corbeaux, hunters…).
Mais ce qui fait la force de Resident Evil c’est très clairement l’ambiance qu’il instaure. Pris au piège dans cette bâtisse mal famée, vous vous sentez oppressé. Et quand un chien surgit en brisant une vitre au détour d’un couloir, je vous mets au défi de ne pas sursauter. Les angles de caméra sont en effet étudiés pour vous rajouter du stress. Quand on débarque dans une salle sans en voir le contenu on a tendance à être méfiant. A juste titre. Différent d’un Silent Hill qui propose une ambiance malsaine, là on est plutôt dans le stress soudain. Une porte qui claque, un bruit bizarre. On sursaute plus qu’on a peur mais peu importe, on s’amuse. Et on vit à travers le personnage. A aucun moment on ne souhaiterait être à sa place. Le jeu distille des énigmes régulièrement mais aucune ne sera vraiment hors de portée, ce qui ne vous freinera jamais dans votre aventure.
Aujourd’hui je remercie Capcom pour avoir osé sortir un titre comme Resident Evil. Si la série a évolué dans une optique plus action, ce que je regrette personnellement, elle a initié un genre très agréable à jouer. J’ai eu mes premières frayeurs de gamer sur ce titre et j’ai pris un plaisir incommensurable à le finir des dizaines de fois. Le scénario prenant, les personnages attachants, les deux façons de voir le jeu avec Chris ou Jill, l’ambiance oppressante et tout le reste font de ce jeu un jeu de légende.
S’il peut paraitre désuet aujourd’hui dans la version PlayStation, je vous rappelle qu’une version remasterisée est sortie il y a quelques années sur GameCube et qu’il s’agit du Resident Evil le plus flippant auquel j’ai pu jouer. Je me réjouis d’ailleurs qu’une version HD de ce titre sorte bientôt sur nos dernières consoles ! Je ne peux que vous conseiller de plonger ou replonger dans ce titre tellement il a marqué les esprits. Fans de survival ou joueurs voulant découvrir le genre, chargez votre flingue et pénétrez dans le manoir de Resident Evil. Je vous laisse admirer l’intro (kitch) de l’époque et vous invite à consulter le site officiel de la série pour de plus amples informations.