On attendait la conférence Ubisoft, l’Ubisoft Forward, assez impatiemment pour plusieurs raisons. Pour l’actualité autour de la société, d’abord. Les affaires de harcèlement au sein des bureaux français et canadiens ont fait la Une de plusieurs grands médias depuis une dizaine de jours, forçant la société à réagir. De grands noms de la société ont été écartés, et on se demandait comment Ubisoft allait gérer sa communication.
Ignorer ces affaires gravissimes nous semblait impensable, mais on imaginait bien que la compagnie voudrait tenter de replacer le gaming au centre des conversations. Finalement, ce sera service minimum, avec un message qui a circulé sur les réseaux sociaux quelques minutes avant le début du show, expliquant que ce dernier étant enregistré à l’avance, il ne ferait pas mention des « changements » (pour citer le communiqué…) à l’œuvre dans l’entreprise. Peu convaincant.
On attendait aussi cet Ubisoft Forward pour des raisons purement vidéoludiques, parce qu’après une année blanche, on sait qu’Ubi a des jeux plein ses cartons : Assassin’s Creed Valhalla, bien sûr, Watch Dogs: Legion, mais aussi Beyond Good & Evil 2 ou un certain Skull & Bones, qui ne donne plus tellement de nouvelles. L’Ubisoft Forward était le lieu idéal pour des révélations ou des images inédites…
C’est Watch Dogs: Legion qui a ouvert la conférence, avec un court-métrage présentant l’univers du jeu particulièrement réussi. Nous avons aussi eu le droit à une longue phase de gameplay plutôt séduisante à défaut d’être tout à fait novatrice, et surtout à une date de sortie qu’on espère enfin définitive : le 29 octobre 2020.
Watch Dogs: Legion a ensuite laissé la place à un segment mobile, présentant le brawler maison Brawlhalla, Era of Chaos, un jeu de stratégie situé dans l’univers de Might & Magic, et le très Fortnitien Elite Squad. Sans préjuger de la qualité des jeux, ce n’était pas ce pourquoi nous nous étions connectés…
Après un petit moment d’auto-congratulation célébrant la réussite de Rainbow Six Siege, on est enfin rentré dans le gros de la conférence avec Hyper Scape, un battle royale en free-to-play de plus, certes, mais qui arrive avec une vraie proposition. Le jeu possède un vrai lore d’abord, qui n’est pas sans rappeler Ready Player One.
Et il sera bien plus marrant d’aller se tirer dessus si on sait pourquoi ! Mais surtout, le jeu semble apporter de quoi renouveler un peu le genre en termes de gameplay, avec un rythme bien à lui, des terrains de jeu aussi horizontaux que verticaux… Il ne serait pas surprenant qu’Hyper Scape réussisse à s’imposer dans un genre pourtant très concurrentiel.
Très attendu, le gameplay d’Assassin’s Creed Valhalla s’est enfin révélé à nous. Si ce qu’on nous a montré nous a plutôt plu, on s’est étonné du peu d’ingrédients Assassin’s Creed dont semble disposer le jeu. Et on n’a pas vu du tout l’Animus – ce qui n’est peut-être pas une mauvaise nouvelle.
Et c’est l’introduction de Far Cry 6, très impressionnante, qui a refermé la conférence. Car, oui, c’est tout ce qu’on a vu. Alors, OK, Far Cry 6 était sûrement programmé pour être la grosse révélation du programme, et il est vrai que la cinématique présentée est réellement bluffante (les textures, les lumières, les regards, etc.). Mais tout de même, avec la fuite qu’a connue Far Cry 6, nous avons eu exactement zéro révélation, zéro surprise. Un peu léger pour éteindre les braises sur lesquelles marche Ubisoft depuis deux petites semaines.
Vu la situation délicate dans laquelle se trouve l’entreprise, on est quand même très étonné qu’elle ne se soit pas donné la peine de rapidement remonter cet Ubisoft Forward pour y intégrer peut-être un début de communication sur les affaires de harcèlement, ou une grosse info qui, par son ampleur, aurait tenté de replacer le jeu au centre des conversations. Ça n’aura pas été le cas…