Le démarrage poussif de la PlayStation 3 nous revient en mémoire quand on pense à l’annonce de la PlayStation 5 Pro, et surtout de son tarif, fixé, on le rappelle, à 800€ sans lecteur optique optionnel. En prenant en compte l’inflation, c’est justement le prix auquel était vendu cette PS3, affichée à 600€ en 2007 (ce qui équivaut bien à 800€ de 2024). Et à ce prix, et bien que ce fut une toute nouvelle machine, qui proposait en plus un lecteur Blu-Ray à une époque où le format était encore très jeune (et le matériel très cher), elle aura eu des difficultés à convaincre à ses débuts.
Ce n’est qu’en consentant à une baisse de prix (et en laissant le temps au catalogue de s’étoffer, peut-être, aussi) que les ventes de consoles se seront finalement envolées. Une mésaventure qui ne semble pas avoir refroidi Sony, qui lance sa prochaine machine à ce même tarif prohibitif de 800€. À tort ou à raison ?
Ce qui se passe autour de la PlayStation 5 depuis sa sortie semble valider la stratégie de Sony : si les joueurs sont prêts à tant dépenser pour la marque, autant que la société en profite. On se souvient en effet que dans les premiers mois de commercialisation de la console, les difficultés d’approvisionnement en matériel la rendaient extrêmement rare en rayons, et un business parallèle s’était monté sur les sites de revente, où les PS5 s’affichaient régulièrement à plus de 1 000€.
Les fans de la marque japonaise ont ainsi prouvé qu’ils étaient prêts à dépenser des fortunes sur la base uniquement de la marque PlayStation. Parce que si la situation s’est améliorée depuis (notamment grâce à la sortie récente d’Astro Bot), il faut reconnaître que le catalogue à la sortie de la console était famélique, et ne justifiait absolument pas l’acquisition de la console.
GamesIndustry.biz a d’ailleurs interrogé des analystes du marché sur cette PS5 Pro, et parmi les intervenants, Rhys Eliott compare les fans de PlayStation aux clients Apple :
« PlayStation est un peu comme Apple, ici, à une plus petite échelle. Cela devient presque une marque « lifestyle », et il y a des fans qui achèteront presque n’importe quel produit pourvu que ce soit produit par la marque. »
Une fanbase qui garantit donc, selon l’analyste, un succès au moins minimal à cette nouvelle machine. Pourtant, PlayStation n’est pas immunisé contre l’accident industriel. On l’a vu, le tarif excessif de la PS3 a passablement gâché son lancement. Le temps a passé, le marché n’est plus le même, et PlayStation est désormais implanté aux États-Unis (où il était minoritaire à l’époque PS3) ou en Chine, mais la génération actuelle a aussi eu son lot de ratages.
À commencer par le PSVR2, dont l’échec montre que non, les clients Sony ne sont pas prêts à acheter n’importe quoi à n’importe quel prix. On a d’ailleurs vu que les ventes avaient été multipliées par 2 000% sur Amazon lorsque le casque a été liquidé, montrant ainsi que le prix trop élevé était bien une des raisons de l’échec. Le récent accident industriel de Concord prouve aussi qu’il ne suffit pas d’un logo « PlayStation Studio » pour faire un succès.
Pensons aussi que pour 800€, nous aurons accès aux mêmes jeux qu’avec une console qu’on possède probablement déjà (la PS5 « classique », donc), alors que dans le même temps, la machine marketing Nintendo pourrait se mettre à tourner pour promouvoir la Switch 2 et son lot (on l’espère) de nouveautés, et qui sera probablement proposée à un tarif bien inférieur à 800€, peut-être même moitié moins chère.
Néanmoins, il est possible que PlayStation ne cherche pas forcément à en écouler des palettes, mais se serve de cette PS5 Pro comme d’un objet de communication : proposer la console « la plus puissante du marché ». Pour mettre un taquet à la concurrence (la puissance était l’argument de Microsoft à la sortie des Xbox Series X, et c’est aussi le point faible du véritable leader de la guerre des consoles, Nintendo), mais aussi pour peut-être convaincre les joueurs PC, où Sony a vendu plus de copies d’Helldivers II que sur consoles, de sauter le pas ?
Il faudra alors dans ce cas que les arguments marketing se transforment en faits, et que le couple définition/FPS promis se vérifie en jeu. On se souvient en effet que les premières boites de PS5 affichaient dès sa sortie une compatibilité 8k (supprimée ensuite) quand elle a dans les faits des petites difficultés à stabiliser 60 FPS en 4k. Or, des informations commencent déjà à sortir sur la « non garantie » d’un 60 FPS stable…
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