Comme partout, le mode de consommation de l’industrie du jeu vidéo évolue avec la possibilité de choisir ses jeux à la carte grâce aux services par abonnements. Que ce soit le Xbox Game Pass, le PlayStation Plus, qui a d’ailleurs révélé ses nouvelles formules récemment et autres cloud gaming, ces catalogues permettent d’avoir accès à des jeux auxquels nous n’aurions peut-être pas pensé instinctivement. Une réflexion émerge alors : est-ce que ce mode de consommation est salvateur ou destructeur pour les studios ?
Le cloud gaming est en plein essor. Il est donc important de savoir se distinguer de la concurrence. Microsoft l’a bien compris en misant sur son expérience au niveau de la création de jeux vidéo et une communauté importante. Pour proposer le cloud gaming, il faut donc voir au-delà du simple potentiel de proposer des exclusivités sur leurs plateformes.
Microsoft compte beaucoup sur son service Game Pass sur Xbox qui met à disposition des joueurs une immense bibliothèque de plus de 400 jeux pour un abonnement mensuel à moins de dix euros. Phil Spencer, le patron de Xbox, a affirmé que cet abonnement ne vient pas remplacer les ventes de jeux vidéo « traditionnelles ». Les joueurs ont encore le choix entre abonnements et transactions.
Prenons donc l’exemple de Scarlet Nexus pour qui le Game Pass a été vraiment un coup de pouce non-négligeable. L’action-RPG inspiré par les animes japonais, édité par Bandai Namco et sorti en juin 2021, a atteint deux millions de joueurs en moins d’un an. Un million de copies numériques ont été vendues, toutes plateformes confondues auxquelles nous pouvons ajouter un autre million de joueurs abonnés au Game Pass qui ont pu tester le jeu.
Une preuve du succès du service d’abonnement de Microsoft qui permet aux joueurs de découvrir et tester des pépites comme The Gunk par exemple. Toutefois, nous pouvons quand même interroger le fait que Bandai Namco se félicite de faire autant en « achat » qu’en « jeu téléchargé gratuitement ». Même si avoir son jeu dans un tel service comme Xbox Game Pass, PlayStation Plus ou autres peut être un vrai bonus pour les studios et leurs productions qui peuvent avoir plus de visibilité et des revenus (DLC, micro-transactions), parfois, cela ne se passe pas comme prévu…
C’est le cas du studio Oddworld Inhabitants à l’origine du titre Oddworld: Soulstorm sorti le 6 avril 2021 sur PS4 et PS5, mais également au catalogue du PlayStation Plus pour les joueurs PS5. Dans le cadre du podcast Xbox Expansion Pass, Lorne Lanning, le créateur du studio a révélé que la sortie simultanée au catalogue du PlayStation Plus a eu un réel impact négatif sur les ventes de leur dernier titre.
Si le titre a intégré le catalogue de Sony, c’est parce que le studio avait besoin d’une aide financière pour assurer le bon développement du jeu. La firme japonaise a donc proposé un accord assez honnête pour que le studio accepte. Le studio avait comme objectif de vendre entre 50 000 et 100 000 unités du titre, plutôt modeste lorsque l’on considère les chiffres que peuvent atteindre d’autres exclusivités PlayStation.
Cependant, à cause de la pandémie, Oddworld Soulstorm a été reporté du mois de janvier à avril. Entretemps, beaucoup de joueurs ont pu mettre la main sur la PS5 et donc avoir accès au titre via le PlayStation Plus avant même sa sortie physique. Plus de 4 millions de téléchargements, « dévastateur » pour l’équipe selon Lorne Lanning qui a loupé l’occasion de faire des ventes.
Il paraît donc logique avec ce triste exemple que Sony ne souhaite pas rendre disponibles les grosses exclusivités comme Horizon par exemple dès le jour de leur sortie sur le catalogue. Une chose est sûre, le marketing ne cesse d’évoluer, comme en témoigne la volonté de Microsoft d’intégrer des publicités dans des jeux gratuits.
Test The Gunk – Le petit cadeau de Noël du Game Pass
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Microsoft travaille à l’intégration de publicités dans des jeux gratuits
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