Huit ans après Ruiner, un twin-stick shooter plutôt sympathique, le studio polonais Reikon Games annonce Metal Eden, un fast-FPS de science-fiction marchant sur les pas du reboot de DOOM et en y ajoutant la verticalité des déplacements de Ghostrunner ou Mirror’s Edge.
Après avoir licencié une soixantaine de personnes en janvier dernier, cette nouvelle production a une certaine odeur de dernière chance. Aura-t-il une opportunité de se faire une place dans un genre depuis longtemps éculé et qui laisse peu de place à l’innovation ?
Reikon Games mise sur un FPS ultra-dynamique dans lequel la vitesse et la précision sont au cœur de l’expérience. Le jeu met un point d’honneur à vous faire constamment bouger, que ce soit par des wall-runs ou des dashs aériens. L’influence de DOOM est évidente : Metal Eden reprend cette philosophie du combat où l’agression est la meilleure défense. Mais là où id Software privilégie des arènes ouvertes, nous sommes face ici à une approche un poil plus vertical et aérienne, avec la présence notamment d’un grappin.
L’originalité de gameplay repose sur une mécanique nommée Core Ripping, qui permet d’arracher le cœur d’un ennemi à distance toutes les 20-30 secondes. Celui-ci peut être utilisé comme grenade ou absorbé pour débloquer une attaque au corps-à-corps lourde, capable de briser les armures de certains adversaires.
Problème : l’absorption nécessitant une pression continue d’une touche hache le rythme des combats et sonne comme une fausse bonne idée dans un genre où tout est question de dosage et de feeling…
La version preview nous donnait accès à deux missions pour une durée de jeu d’environ 45 minutes et trois armes différentes. Celles-ci sont agréables à utiliser, et il est plutôt plaisant d’enchaîner les headshots. Notons aussi la présence d’améliorations ajoutant différents tirs secondaires aux armes ou des capacités à notre personnage, comme un bullet time ou des mods pour le Core Ripping.
Metal Eden prend place dans un univers cyberpunk très industriel et froid, d’un blanc grisâtre ennuyeux orné de tons rouges à la manière de Ruiner. Malheureusement, le level design est lui aussi soporifique à souhait, nous laissant enchaîner couloirs et arènes génériques nous renvoyant tout droit à la fin des années 90.
Concernant le scénario, c’est simple : il est quasiment inexistant. Le joueur incarne Aska, une androïde reconstituable à l’infini avec une conscience humaine numérisée, œuvrant pour le bien de l’humanité en explosant tout ce qui bouge. Elle est accompagnée d’une IA, stéréotype du edgelord n’ayant pas quitté l’adolescence, et nous balançant réplique sur réplique remplie de pessimisme superficiel. Bref, sans doute la conscience de Cioran numérisée, mais l’ironie et le génie laissés de côté.
Metal Eden n’est pas un gadin total pour le gameplay, point central du fast-FPS. Malgré tout, trop de choses viennent largement assombrir le tableau, et le côté artistique n’aide vraiment pas… À moins que la version finale relève le niveau et cache une profondeur insoupçonnée, nous avons du mal à voir comment le jeu de Reikon Games pourrait se faire une place dans une niche aussi exigeante.
Il a aussi la bonne idée de sortir le même mois que DOOM: The Dark Ages, ce qui est incompréhensible et ressemble juste à un suicide assisté. Metal Eden sera disponible le 6 mai 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S.
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