Les jeux Pokémon se font discrets ces derniers temps : qu’à cela ne tienne, place aux beaux projets de fans pour faire vivre la licence ! Sur les réseaux, c’est Pokérogue qui est sur tous les claviers des fans de la licence. Un jeu sur navigateur très complet, mélangeant les codes du rogue-lite et de la licence.
Développé par une seule personne, FlashyfireDev, Pokérogue aura pris plus d’un an à être réalisé. Alors que le projet a été lancé en Mars 2023, c’est le 22 Mars 2024 que FlashyfireDev a présenté son jeu au public sur le site Pokécommunity.
C’est un roguelite jouable sur le navigateur qui est fondé sur le système de combat de Pokémon. […] En tant que roguelite, c’est un jeu où vous devrez jouer des sessions temporaires (des « runs ») plutôt qu’un jeu en ligne directe.
C’est surprenant que The Pokémon Company n’y ait pas pensé : prendre les mécaniques de combat des jeux Pokémon, leur plus grande force encore aujourd’hui, et faire un jeu y étant entièrement consacré. La dose de hasard apporté par les aspects rogue-lite du titre finit la formule absolument addictive qui a pris d’assaut la communauté de fans.
Pokérogue reprend chacun des aspects favoris des joueurs et en ajoute d’autres, tels que de nouveaux variants rendant certaines créatures encore plus fortes, des nouvelles mécaniques pour les objets. Pour autant, aucun de ces variants ne dénaturent ce qui fait toute l’efficacité de la formule d’origine : il n’en aura pas fallu plus pour que le titre se retrouve un peu partout en ligne, avec un système de jeu qui fait le bonheur des streamers !
C’est ce qui fait la beauté de ce genre de projets : ils naissent d’une réelle passion pour la licence et ne sont pas limités par les besoins d’un marché, un budget ou un cahier des charges. Quelque chose qui se voit également dans l’esthétique du jeu : le choix de la 2D permet un mélange des meilleurs éléments visuels de chaque génération, tout en tirant sur la corde nostalgique des joueurs qui s’essayent au titre.
FlashyfireDev a donc pu reprendre tout ce qu’il aimait de la licence : sa complexité technique, stratégique et en fait un jeu riche qui est entrain de former sa propre communauté. « Quelle est la meilleure équipe pour le défi journalier ? », « j’ai terminé ma première run avec cette équipe » : tant de sujets qu’il est possible de voir défiler sur le fil Reddit dédié au jeu, tous avec leurs votes et leurs commentaires.
Subsiste une inquiétude, palpable : quelle réaction serait possible de la part de The Pokémon Company face à un tel succès ? La marque est réputée pour être dure avec les projets non-officiels, surtout quand ces derniers atteignent une trop grande visibilité ou qu’ils génèrent des bénéfices.
Alors, Pokérogue n’en est pas là : aucune micro-transaction ou financement participatif en vue. Cependant, pour ce qui est de la visibilité, il y a de quoi se poser des questions. C’est un risque d’autant plus réel que Relic Castle, la plus grande archive de jeux sur l’univers de Pokémon créés par des fans avait été sommé de fermer ses portes par la firme.
Pour rappel, l’archive ne faisait aucun bénéfice et ne faisait que rediriger les utilisateurs vers des liens de téléchargements. Pourtant, cela aura suffit pour la mettre dans le viseur. C’est que, au-delà de cet aspect bénéfices et popularité, il reste un dernier aspect particulièrement observé au Japon : à quel point la production ressemble au produit réel.
Cela ne se limite pas au jeu vidéo : les dôjinshi, ces recueils d’histoires créés par des fans sont eux aussi régulièrement la cible des éditeurs pour les mêmes raisons. S’il est possible de confondre la production avec quelque chose de créé par les studios, alors le risque subsiste, peu importe qu’il y ait un enjeu financier ou non.
Pokérogue, avec son esthétique tirant vers l’ère 2D de la licence, n’est donc pas tiré d’affaire, malgré la gratuité totale du titre. Pourtant, c’est bien de projets comme ceux là dont Pokémon a besoin : quelque chose qui brise la routine des jeux principaux et qui ramène Pokémon au souvenir d’un âge d’or dont il est difficile de se détacher, tant les aventures de la licence en 3D peinent à convaincre.
Les jeux de fans, comme Pokérogue permettent alors de voir d’autres visages possibles de la licence. Des visages qui ne pourront jamais être officiels, tant ils sont nombreux et différents les uns des autres, la plupart ne visant pas le plus grand nombre, mais une niche, bien spécifique. Sans notion de popularité ou de profit : bien que Nintendo semble vouloir faire la guerre à tout ce que la firme ne peut pas contrôler, c’est une guerre perdue d’avance.
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