Depuis toujours, les pokémons légendaires sont les créatures phares des jeux de la licence, et ces monstres de poche sont souvent la raison pour laquelle on préfère une version à une autre. Pour le joueur, les pokémons légendaires représentent la fin du jeu, créatures pour lesquelles le personnage principal a quitté son village. Même si le but premier d’une aventure Pokémon n’est pas de capturer le légendaire, il n’en reste pas moins que ces jolies bestioles font partie intégrante du lore de la licence. Un monstre sacré, qu’on pourrait même qualifier de divin sur certaines versions.
Mais depuis quelque temps, notamment depuis la sortie de Pokémon Épée et Bouclier, emmenant nos joueurs visiter la région de Galar et découvrir la huitième génération, les pokémons légendaires sont devenus de moins en moins importants, et même leurs designs laissent parfois à désirer. C’est pourquoi l’arrivée de la neuvième génération avec les nouveaux Pokémon Écarlate et Violet n’a pas manqué de faire réagir à l’annonce de ses légendaires qui, on peut le dire, sortent de l’ordinaire.
Comme sur des roulettes
Nommés Koraidon et Miraidon, les deux reptiles hispaniques sont les nouvelles vedettes de la licence Pokémon depuis leur apparition. Mais leur célébrité actuelle n’est parfois due qu’aux réactions que ces deux figures ont suscitées. En effet, depuis toujours, Pokémon propose aux joueurs de ne rencontrer le pokémon légendaire qu’une fois l’aventure terminée, généralement avant de partir affronter la ligue. Et c’est à ce moment précieux et tant attendu que les joueurs peuvent enfin compter la créature légendaire de leur version parmi les pokémons de leur équipe.
Mais cette fois-ci, Game Freak a décidé de changer de recette. Bien que sortir du lore ne soit plus une surprise avec le nombre de changements apportés à la licence par ces dernières versions, on reste tout de même étonné qu’un tel tournant ait été emprunté par les développeurs. Les légendaires nous accompagnent partout, tout le temps, et ce dès le début de l’aventure.
Sans réellement faire partie de notre équipe, ils nous servent de montures, dont les possibilités de déplacements sont déblocables en prenant part au deuxième scénario du jeu nommé « Les épices secrètes ». C’est alors que l’on peut voir nos légendaires voler, nager, sauter, sprinter. Bref, la fin du jeu ne servira alors qu’à capturer une forme améliorée d’un pokémon dont on aura vu le visage durant toute notre aventure.
La désacralisation des sacrés
Et de ce fait, bien que cela apporte un côté rafraîchissant à la licence, ce qui était depuis toujours sacré se voit alors être désacralisé par une mécanique qui a tendance à tourner nos légendaires en ridicule, les montrant au grand jour sous une forme affaiblie et sans défense, et dans des formes véhiculées qui pourraient faire rire. Koraidon d’ailleurs, le légendaire de Pokémon Écarlate, est doté de roues, mais ne les utilise jamais. Là où Miraidon, légendaire de pokémon violet, aura recours à la technologie pour nager, notre cher Koraidon ne se contentera que d’une séance de nage crawlée pour passer d’une rive à l’autre. On peut noter également un manque de crédibilité avec le mode coop de Pokémon Écarlate et Violet, nous permettant de voir en quatre exemplaires le légendaire, pokémon pourtant censé être unique.
Et c’est avec ces nouvelles fonctionnalités que les légendaires de Pokémon sont devenus plus drôles qu’autre chose, là où ces figures incontournables de l’univers de Satoshi Tajiri ont toujours su imposer leur charisme incontestable. Mais la neuvième génération n’est certainement pas le baptême de feu de cette désacralisation.
Déjà à l’époque de Pokémon Soleil et Lune, Necrozma, le pokémon oublié de la septième génération, était capturable assez facilement dans les versions originales, puisque la prairie à côté du laboratoire du professeur Euphorbe avait suffi à l’accueillir. Il n’a même pas eu le privilège d’avoir sa propre zone permettant de l’introduire. Il a d’ailleurs fallu que Game Freak sorte Pokémon Ultra-Soleil et Ultra-Lune afin de mettre ce pauvre pokémon en avant. Pourtant, Necrozma était un légendaire, mais à l’époque de Soleil et Lune, rien dans le jeu original ne lui permettait de s’élever au niveau de Solgaleo et Lunala qui, eux, pour le coup, avaient eu droit à un statut divin, sacré.
Et parce qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, la huitième génération a désacralisé ses légendaires de par leurs designs. Même si Zacian et Zamazenta collaient à l’univers angliciste de Galar, ce n’était pas vraiment le cas du bâclé Éthernatos, qui avait la prétention de se considérer comme un dragon, mais qui n’a finalement pu ressembler qu’à un enchevêtrement de gribouillages.
Les légendaires dans Pokémon : une tendance qui s’épuise ?
Et les exemples cités plus haut ne nous ont servi qu’à éviter de parler des ultra-chimères ou des plus récents « Trésors du fléau » de Paldea. Car on l’a bien remarqué, les légendaires sont de moins en moins crédibles dans la licence. Ils n’imposent plus rien, et on a l’impression qu’ils sont présents juste parce qu’il faut qu’il y ait des légendaires dans un jeu pokémon. Entre le rocher Dinglu et notre cher Mewtwo, il y a 36 mondes. Jamais, sûrement, nous ne reverrons un légendaire qui marquera autant la licence qu’a réussi à le faire Mewtwo ou ses compères Artikodin, Sulfura et Électhor. Et c’est dommage, car ce qui faisait en partie l’essence de la série, c’était les pokémons légendaires.
Mais n’est-ce pas parce que la licence est destinée aux enfants que Nintendo commence à se reposer sur ses lauriers, en favorisant le comique au crédible ? Faire rire une communauté plus jeune avec des designs de moins en moins imposants, ne serait-ce pas là l’objectif du géant japonais ? Peut-être que Game Freak parviendra à remonter la pente pour les futures générations de leur franchise à succès, pour refaire des légendaires de véritables vedettes de la licence…
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