Publicités intempestives sur Youtube, recommandations inattendues sur les boutiques d’applications : les plagiats de licences connues sont légion. The Pokémon Company vient de mettre un coup de pied dans la fourmilière en épinglant l’un d’entre eux, the Pocket Journey sorti en 2015. Grâce à un accord trouvé avec The Pokémon Company, les six studios chinois derrière le jeu ont dû payer une grosse somme de dommage et intérêt pour accompagner des excuses publiques.
Cet accord fait suite à un procès intenté par The Pokémon Company aux différents studios, avec, en tête de ligne, le studio Guangzhou Machi Network Technology, dont la procédure a été entamée en 2021. Bien que les studios ont été reconnus coupables et avaient reçu l’obligation de payer 14,7 millions de dollars, la somme réellement payée suite à l’accord entre les deux partis est inconnue.
Si les procédures intentées par Nintendo et ses affiliés sont souvent l’objet de critiques, cette fois-ci, difficile de leur jeter la pierre : le titre incriminé, the Pocket Journey, utilise des éléments clairs tirés de la licence de Game Freak. Que ce soit les mécaniques, les créatures utilisées par les personnages, les personnages eux-mêmes, la musique, la copie est flagrante.
En plus du coût monétaire, l’accord trouvé entre les studios et The Pokémon Company inclut un coût moral. Pour clore l’affaire, Guangzhou Machi Network Technology a dû publier des excuses publiques, admettant notamment :
Nous avons causé de lourdes pertes économiques aux ayants-droits et avons sévèrement endommagé l’image des jeux Pokémon d’origine avec notre plagiat et notre concurrence déloyale. Par la présente, nous présentons des excuses sincères à TPC et aux ayants-droits, ainsi qu’aux nombreux joueurs, consommateurs et public en général.
C’est que, contrairement à certains projets face auxquels les actions de Nintendo ont été critiquées, The Pocket Journey n’est pas un jeu de fan parmi tant d’autres. Il a été, dès sa sortie en 2015, un business très lucratif pour les studios engagés dans l’affaire. On estime le chiffre d’affaire du titre à quelques 42 millions de dollars rien que sur sa première année d’existence.
Le jeu a, bien entendu, été retiré de la circulation, et le studio a souhaité montrer patte blanche suite à l’affaire, en promettant de ne plus faire de projet utilisant la propriété intellectuelle de The Pokémon Company. Pour autant, Guangzhou Machi Network Technology n’est qu’une pièce dans un engrenage qui évolue.
Une situation bien malheureuse, qui pollue les rayons électroniques des différentes boutiques en ligne de la même manière que les films de the Asylum le faisait dans les années 2010. Si cette action de the Pokémon Company est bienvenue, c’est en faisant intervenir des acteurs majeurs de l’industrie que ces pratiques seront régulées, il est certain qu’elle sera insuffisante.
Certes, Guangzhou Machi Network Technology a payé une somme élevée et a promis de ne plus enfreindre la loi, cependant, ce n’est qu’un studio concerné parmi tant d’autres, une seule copie parmi tant d’autres. C’est un problème ancien, plus vieux que le jeu vidéo, qui ne trouvera pas de réponse simple : si The Pokémon Company a gagné une bataille, la guerre est loin d’être gagnée.
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