Ce mois de juin sera mouvementé pour PlayStation, alors que Hiroki Totoki, président temporaire suite au départ de Jim Ryan, laisse place aux nouveaux co-CEO, Hermen Hulst et Hideaki Nishino. En même temps, fin mai avait lieu une réunion permettant de faire le point sur les stratégies d’entreprise de PlayStation. Le bilan est sans appel : le constructeur ne peut pas encore se défaire de la PS4, quatre ans après le lancement de son successeur.
Pour être plus exact, la situation est ambigüe : dans le parc de consoles actives, la PS4 est la console principale de 50% des joueurs. Cependant, la PS5 est la grande gagnante d’un point de vue de l’engagement des joueurs : les joueurs PS5 passent plus de temps à jouer (une différence totale d’un milliard d’heures) et dépensent plus. Derrière cette différence se cache des habitudes de consommation qui évoluent : chez les joueurs PS5, la majorité des dépenses est surtout effectuée sur l’achat de services et de contenu additionnel. À l’inverse, les joueurs PS4 privilégient les jeux complets. Cette différence souligne l’évolution de la manière dont les joueurs s’investissent dans le medium.
Cette évolution est d’autant plus remarquable que les données sont relatives aux quatre premières années de chaque console : la PS5, contemporaine, utilise des données récupérées de 2020 à 2024, là où la PS4 récupère des données récupérées de 2013 à 2017. Ainsi, ces chiffres sont plus représentatifs de l’évolution générale de la consommation que d’une différence entre deux publics à un même moment.
Cette tendance est appelée à s’accentuer : lors de cette même réunion, Hermen Hulst a affirmé que la firme viserait notamment le développement de son pôle jeux à service. Il mentionne également l’enjeu représenté par les accessoires proposés pour la console. Cela sera, selon lui, l’un des moyens efficaces pour attirer les joueurs sur la dernière console de PlayStation.
Parmi ces accessoires sont comptés des périphériques changeant complètement la manière d’utiliser la console, comme le PSVR ou le PlayStation Portal. Si nous restons dubitatifs sur l’efficacité de ces accessoires, d’autres nous paraissent plus efficaces : il est aussi question d’accessoires censée améliorer l’accessibilité aux jeux pour les personnes en situation de handicap. Enfin, PlayStation y compte également les accessoires de customisation.
Cependant, cela suffira-t-il à faire migrer les joueurs tenant à leurs petites habitudes sur leurs machines plus anciennes ? Rien n’est certain : il est déjà compliqué de clore définitivement le chapitre de la PS3. L’arrêt des services lié au PS Store pour la PS3 et la PS Vita avait déjà fait grand débat au sein du public et des jeux, comme Dark Souls 2, viennent à peine de voir leurs serveurs de jeu en ligne se fermer cette année. Ce n’est pas non plus un problème qui ne concerne que Sony : Nintendo avait aussi dû faire face à un public qui ne souhaitait pas voir les boutiques en ligne se fermer, au moins sur la 3DS. Plus que jamais, les jeux du passé continuent d’attirer et de plaire, et pour certains, ces stores étaient le seul moyen d’y accéder.
Cependant, pour la PS4, un autre problème complique encore la situation : ce n’est pas qu’une question d’accès aux jeux plus anciens, qui sont généralement aussi disponibles sur PS5, c’est aussi une question de rendre la nouvelle console attractive, chose difficile lorsque beaucoup de jeu plaisant aux joueurs occasionnels sortent sur les deux générations. Ainsi, ce sont 50% des joueurs PlayStation du dernier Call of Duty qui y jouent sur PS4.
Même si une partie du public résiste et force Sony et les éditeurs à considérer la PS4 dans leurs plans pour l’avenir, la firme n’est pas à plaindre : la génération actuelle reste la génération la plus rentable à ce jour. Un point qu’il est important de garder en tête alors que PlayStation s’apprête à officialiser la transition de sa direction. Une direction qui devra gérer un équilibre de plus en plus tendu entre une réalité qui voit l’entreprise dominer le marché et des actionnaires toujours plus vindicatifs. C’était déjà ce qui avait mené en février à des licenciements en masse, un choix qui ne dénotait pas avec la tendance générale de l’industrie.
Encore plus avec le développement des jeux à services et des plateformes mobiles. La tâche de Herman Hulst et de Hideaki Nishino, celle de faire migrer les joueurs vers la plateforme la plus récente, s’annonce complexe. Il faut espérer que ce mouvement ne soit pas fait de manière artificielle, en forçant la main aux joueurs : arrêter de proposer les dernières sorties des licences fleuves sur les consoles anciennes ne suffira pas.
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