Rappelons-nous de 2022, année où Xbox était sous le feu des critiques en n’ayant sorti pratiquement aucun jeu first party. Et alors que 2023 approche de sa conclusion, c’est du côté de chez PlayStation qu’il convient cette fois de faire ce constat. Sur ces douze mois, et à l’exception d’un Spider-Man sorti il y a quelques jours, il n’y a pas eu grand-chose à se mettre sous la quenotte. Et plus inquiétant encore, 2024 ne s’annonce pas beaucoup plus glorieux.
Oui, on met les pieds dans le plat, mais il faut bien admettre que cette troisième année de vie de la PS5 est particulièrement inquiétante. Pas en termes de ventes, bien au contraire même puisque PlayStation continue d’engranger des records (et des dollars), mais plutôt du côté des perspectives, ou plutôt de leurs absences apparentes.
Que s’est-il passé cette année ? Il y a eu la sortie d’un PSVR 2 abandonné depuis le jour de sa sortie. Comment est-il possible pour un constructeur de l’envergure de PlayStation de sortir un appareil aussi coûteux sans l’accompagner une seule seconde ? Quasiment pas un mot à ce sujet dans toutes leurs conférences, l’entreprise est presque obligée de reléguer le support de leur casque à un acteur tier, Capcom en l’occurrence, qui est à peu près le seul studio à offrir un véritable intérêt à la machine.
Un sort similaire semble d’ailleurs promis à la PS Portal qui, si elle n’aura pas besoin de soutien particulier de la part des studios, revêt un intérêt très limité et semble plus être là par opportunisme que par réelle ambition. Mais ce n’est pas la seule machine à avoir vu le jour cette année puisque des PS5 « Slim » sont aussi de la partie.
Plus petites, disposant d’un lecteur optique détachable, elles représentent surtout une nouvelle augmentation de prix détournée. La fameuse « Shrinkflation », consistant à réduire le contenu d’un paquet sans diminuer le prix en conséquence. Ici, si on veut reconstituer une PS5 standard actuelle à partir d’un modèle slim, il nous en coûtera quelques dizaines d’euros supplémentaires (le socle par exemple étant à présent vendu séparément).
Pourtant, ceci est dans la droite lignée de la politique commerciale du constructeur sur cette génération de consoles et on ne s’en étonne même plus. D’ailleurs, si on veut se montrer taquin, on pourrait aussi appuyer sur le fait que cette année, PlayStation a sorti plus de machines que de jeux.
Mais va-t-il se contenter uniquement de 2023 ? En effet, si on regarde de plus près le programme de l’année prochaine, on constate qu’il n’y a aucune visibilité quant aux titres first party du constructeur. Il y a bien un Wolverine programmé pour le courant de l’année, mais à supposer qu’il sorte bien en 2024, il n’y a concrètement rien de plus.
Les studios de PlayStation semblent enlisés dans des projets desquels ils ne se sortent pas, à l’image d’un Naughty Dog dont le jeu multijoueur The Last of Us parait plus proche de l’annulation que de la sortie (le dernier tweet du studio n’était pas particulièrement rassurant). Et le tout dans un contexte où les vagues de licenciements se multiplient, avec notamment Bungie qui s’est récemment séparé de nombreux salariés.
Et puisqu’on en est à évoquer les séparations, comment ne pas évoquer l’annonce du départ du jour au lendemain de Jim Ryan, patron de PlayStation. Une nouvelle qui semble avoir fait l’effet d’une bombe y compris au sein même de l’entreprise qui, à date, n’a toujours nommé aucun successeur pour les années à venir.
Heureusement, malgré tous ces inquiétants problèmes, la PS5 bénéficie toujours autant du support de studios tiers. Nous avons cité Capcom, mais il y a aussi Square Enix qui a publié en exclusivité sur la console de Sony Final Fantasy XVI et lui réserve le très attendu Final Fantasy VII: Rebirth. Ainsi, sur PS5, on aura de quoi s’amuser, indubitablement, mais peut-être pas autant qu’on pourrait l’espérer.
C’est tout le paradoxe de cette génération de machine chez PlayStation. D’un côté, elle cartonne commercialement parlant, récompensant une génération PS4 qui régnait sans partage sur le marché, et de l’autre, il semble qu’assumer cet héritage soit relégué au second plan. Mais attention, si la bataille contre la Xbox Series semble déjà remportée, ce sont les actes d’aujourd’hui qui forgeront les résultats de demain et il n’est pas dit que la confiance érodée par les décisions et organisations passées et présentes ne soit pas sans conséquences dans la décennie à venir.
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