C’est un chiffre qui donne le vertige : plus de 13 milliards de dollars de profits d’exploitation générés en cinq petites années. Il s’agit bien du bilan de la génération PlayStation 5, qui entre ainsi dans l’histoire comme la plus rentable que Sony ait jamais connue.
Plus que l’ère PS2, pourtant monument absolu et indétrônable du jeu vidéo. Plus que la génération PS4, forte d’un catalogue exclusif qu’on évoque encore avec émotion. Et pourtant, c’est bien la PS5, cette console qui semble toujours en quête de son grand moment de grâce, qui décroche la couronne. Ironie du sort : la console devient la plus rentable de l’histoire… et peut-être aussi celle qui aura le moins marqué les esprits par ses propositions artistiques.
Une génération rentable, même sans vitrines éclatantes
À l’heure actuelle, 2025 ressemble à une année presque blanche. Marathon, le multijoueur très attendu de Bungie, a été repoussé. Ne reste en piste que Ghost of Tsushima 2: Ghost of Yotei, seul représentant first-party en vue pour cette fin d’année. Certes, Death Stranding 2 viendra enrichir le catalogue, mais l’œuvre de Kojima Productions reste celle d’un studio tiers, indépendant.
Et malgré ce désert apparent, les chiffres explosent. Les profits s’envolent. La stratégie porte ses fruits, indifférente à la rareté des exclusivités. Peut-être est-ce là le signe le plus clair que l’exclusivité, jadis fondement du modèle console, n’est plus aussi centrale à l’ère du PC, du cloud, des jeux services et des licences cross-gen.
Comme Microsoft avant elle, Sony semble avoir validé une nouvelle équation économique : les consoles se vendent, les abonnements s’installent, les jeux circulent… qu’ils soient exclusifs ou non. Spider-Man 2, Final Fantasy VII Rebirth, The Last of Us, Uncharted, Rise of the Ronin : la plupart des gros titres maison sont déjà, ou seront bientôt, accessibles ailleurs. En grande partie sur PC.
La PlayStation 5 serait-elle donc la première console post-exclus ? Le triomphe d’un modèle plus ouvert, plus diffus, mais aussi plus tiède en termes d’identité ? La question mérite d’être posée. Ce qui est certain, c’est que même en l’absence de nouveaux Bloodborne, Uncharted ou Horizon, la machine à cash tourne à plein régime.
Et ensuite ?
Reste à savoir si ce cap peut être tenu. Le public suivra-t-il encore si les exclus deviennent des exceptions ? Les consoles auront-elles encore la même aura si l’écosystème finit par éclipser l’objet lui-même ?
En attendant, Sony peut sabrer le champagne : malgré une pénurie mondiale de semi-conducteurs, un lancement perturbé, une version pro sans lecteur disque hors de prix et un catalogue que l’on pourrait dire timide, la PS5 aura écrasé toute concurrence sur le terrain des profits. La preuve, s’il en fallait une, que la marque PlayStation reste une valeur sûre, même quand elle se fait plus effacée sur le plan artistique.
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