Lorsque le projet d’adapter One Piece en Live Action pour la plateforme Netflix a été présenté il y a plus d’un an, beaucoup craignaient le pire. Il faut dire que les exemples d’échecs retentissants d’adaptation d’animes ou mangas sur écrans ne manquent pas, avec Cowboy Bebop en stigmate toute fraîche.
On se souvient également que la présentation du casting avait alors entraîné quelques hausses de sourcils tandis que des voix se faisaient entendre quant à l’impossibilité technique supposée de porter sur grand écran une saga aussi étoffée que celle de One Piece, forte de plus d’un millier d’épisodes, et de son monde dans lequel des gens à l’apparence farfelue se battent avec des pouvoirs affectant les propriétés de la matière à un rythme effréné. Et pourtant, défi réussi ?
Disponible sur Netflix depuis le 31 août, la série a su briser la malédiction des adaptations d’animes et séduire tout autant les fans endurcis (et exigeants) de la saga que des personnes découvrant pour la première fois l’univers d’Eiichiro Oda.
Ainsi, One Piece recueille pas moins de 96% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes et s’est établi dans le top 10 des séries les plus visionnées sur Netflix dans 93 pays, grimpant même en première place du podium dans 46 pays. Clairement, la passion des équipes de production et la performance des acteurs offrent un divertissement solide, fidèle à l’esprit du manga et dont les libertés inhérentes à l’adaptation permettent à certains acteurs de développer une interprétation très personnelle de certains personnages incontournables, particulièrement bien mise en avant par des thèmes musicaux mémorables.
Car au-delà de l’interprétation générale (et très réussie) des acteurs jouant les membres de l’équipage du Chapeau de Paille, c’est bien du côté des antagonistes que se trouve la grande surprise. Steven Ward campe ainsi un Mihawk plus vrai que nature, glacial et talentueux ; Vincent Reagan incarne un Garp perspicace et imposant, et Alexander Maniatis prête ses traits à un Kuro impeccable duquel émane une fibre vampirique et horrifique.
Mais le clou du spectacle, la star du show, c’est Baggy le Clown interprété par Jeff Ward. L’acteur a su lui donner une épaisseur, une personnalité et une véritable aura de menace (couplée à un buff apparent du Bara Bara no Mi gommant certaines faiblesses de Baggy dans le manga) qui en fait selon nous la plus grosse force de l’adaptation, mais aussi la démonstration que, précisément, adapter et porter sur grand écran un manga n’est pas une impossibilité technique et qu’au contraire de très belles surprises sont à attendre.
Néanmoins, en dépit du triomphe manifeste de One Piece sur Netflix, une seconde saison n’a toujours pas été officialisée, et quand bien même il ne s’agit que d’une question de temps avant que ce ne soit le cas, il faudra se montrer patient avant de pouvoir découvrir la suite des aventures de Luffy et de son équipage. En effet, une grève des scénaristes entrave les productions hollywoodiennes depuis quelque temps et l’équipe de développement souhaite souffler un peu après avoir relevé le défi d’adapter One Piece et l’avoir réussi au prix de plusieurs années de travail acharné et passionné.
La qualité du résultat invite donc à la patience concernant la suite, particulièrement à une période où l’on s’habitue trop à un rythme de sorties annuelles précipitées pour les grandes productions de jeux vidéo, de films et de séries, rendant parfois les nouveautés insipides et oubliables. Nous n’allons donc certainement pas nous plaindre de devoir attendre, d’autant que le lancement triomphal de l’adaptation est déjà un très beau succès et un magnifique cadeau envers les fans de One Piece.
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