Cela fait maintenant presque un mois que la Nintendo Switch 2 est sortie et on peut commencer à dresser un premier bilan de ce lancement. Une machine qui a explosé les records de vente sur à peu près tous les territoires, avec des chiffres martelés par les fans de la marque, comme ces 3,5 millions de consoles ayant trouvé preneur dans le monde sur les quatre premiers jours de commercialisation, record absolu pour une console de jeu. À titre de comparaison, sur le mois de lancement, la première Switch s’était écoulée à 2,7 millions d’exemplaires.
Mais derrière ce chiffre hallucinant se cache une problématique qui commence à faire écho dans l’industrie et qui fait resurgir les vieux démons du constructeur nippon. En effet, d’après les premiers retours de revendeurs et d’acteurs du marché, les jeux d’éditeurs tiers ne se vendraient pas sur Switch 2, se situant même « en dessous de leurs estimations les plus basses ». Et si on pourrait sauter sur l’occasion pour fustiger la console et sa supposée obsolescence symbolisée par un catalogue réchauffé, les conclusions qu’à tirer de ces premiers retours ne sont peut-être pas aussi simplistes.
Un problème de line-up ?
Beaucoup pointé du doigt par les détracteurs de la Switch 2, son catalogue de lancement n’est pourtant pas honteux, surtout si on le compare aux autres machines récentes. En effet, avec 24 propositions disponibles dès sa sortie, la console dispose d’une offre deux fois plus importante que pour sa prédécesseure, et à peine moins que la PS5 à sa sortie. Un catalogue qui sent le réchauffé, certes, mais qui a le mérite d’exister et d’offrir une alternative nomade à des titres populaires.
Mais alors, pourquoi ces jeux ne se vendent pas ? On pourrait bien sûr évoquer les game-key cards qui rebute indéniablement tout une frange de consommateurs et cristallise le mécontentement de certains early adopters. La communauté Nintendo est globalement bien plus attachée au format physique que chez les autres constructeurs, même si le dématérialisé s’est aussi beaucoup développé ces dernières années, et afficher aussi ouvertement un contenu tronqué sur une cartouche achetée plein pot, a fortiori avec l’augmentation des prix des jeux sur cette génération, rend la pilule beaucoup plus difficile à avaler.
Il semble effectivement probable que ce format de jeux ait une influence sur les chiffres de vente. On constate d’ailleurs que sur les différents charts de chaque territoire, seuls sont représentés les jeux vendus « complets » sur la cartouche, avec évidemment Mario Kart World suivi par le bon élève de ce lancement, Cyberpunk 2077, même s’il y a bien, sporadiquement, un Street Fighter 6: Year 1-2 Fighters Edition qui a pu s’immiscer dans quelques top 10 hebdomadaire. Mais cette lecture est-elle vraiment la bonne ? Le problème avec ce catalogue n’est-il pas ailleurs ?
Mario Kart World sur le banc des accusés
Pour le lancement de sa console, Nintendo a choisi de mettre en avant un porte-étendard fort, Mario Kart World, suite du jeu le plus vendu de la Switch, afin de s’assurer un lancement canon. Et avec un positionnement tarifaire astucieux, incluant le titre dans un bundle pour 40 euros de plus alors qu’il est proposé unitairement à 90 euros, c’est globalement le pack à 510 euros qui s’est le plus écoulé. Aussi, et avec comme principal attrait ludique ce Mario Kart World, même les personnes ayant opté pour le pack nu ont généralement acheté le jeu à côté, provoquant un taux d’attachement du titre proche des 100 %.
On en revient ainsi à la politique commerciale de Nintendo et du prix élevé de la machine, proposée donc autour des 500 euros. Une somme importante à débourser donc qui a forcément un impact direct sur le nombre de jeux que peuvent acheter les consommateurs Day One, surtout s’il s’est en même temps fait plaisir avec un accessoire ou une extension de mémoire. Il parait donc raisonnable de penser que les jeux tiers, plus mineurs comparés à un Mario Kart World ou un Cyberpunk 2077 ait été laissé sur le bord de la route dans un premier temps.
Et c’est là qu’est peut-être le point le plus important de notre réflexion. N’est-il pas encore trop tôt pour être aussi catégorique quant à l’avenir commercial des jeux tiers et des game-key cards ? Rappelons-nous, pour la première Switch, Zelda: Breath of the Wild était le trou noir de son lancement, ne laissant que des miettes aux autres propositions, alors qu’in fine, d’après Nintendo, la part des ventes de jeux tiers sur la machine se situe autour des 50 %. Et avec autant de machines ayant déjà trouvé preneur, nul doute que les tiers vont vouloir participer à la fête en proposant plus de jeux, augmentant ainsi mécaniquement leurs parts dans les ventes.
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