Paradis de l’accessibilité ou dystopie du dématérialisé ?
Il y a deux rêves récurrents chez les collectionneurs, l’un est d’avoir l’équivalent de la bibliothèque de Belle pour pouvoir y transposer toutes leurs trouvailles, et l’autre fantasme serait de pouvoir accéder à toutes ses possessions comme on feuillette un album photo. Ce doux songe nous ouvre une introduction parfaite pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui : le dématérialisé.
Et plus spécifiquement le cas des jeux dématérialisés sur consoles, qui sont revenus au goût du jour par l’annonce d’un modèle de Playstation 5 le 12 juin dernier qui suivait la pionnière Xbox One All Digital, toutes deux totalement numériques.
Comprenez par là que vous ne trouverez aucune fente pour y insérer vos précieux sésames devenus codes, mais qu’il vous faudra cependant obligatoirement user de votre carte bleue, qui devra au préalable être liée à votre compte, afin que vous puissiez accéder à un catalogue décent.
Si cette stratégie est compréhensible et logique, au vu des nouvelles stratégies adoptées lors de cette génération de consoles, de par la large banalisation du Xbox Game Pass ou le succès du PlayStation Now, elle est calquée ni plus ni moins sur le système de vidéos à la demande style Netflix ou Disney +, qui a su faire ses preuves au cours des dernières années.
Et lorsque Xbox promet des exclusivités attendues le jour de leur sortie directement sur le catalogue online, Sony tente tant bien que mal de jongler avec ses licences fortes pour permettre aux abonnés n’ayant pas testé tous les triples A de rattraper leur retard (à condition de le boucler en moins de deux mois pour certains titres) !
Le problème se pose alors. Si au-delà du catalogue de jeux « offerts » et les pépites indés, rétros ou quelques jeux à gros budgets du PS Now (ainsi que d’autres applications pouvant voir le jour) ne suffisait plus à satisfaire notre soif de curiosité ?
En prenant un exemple aussi bête et vieux que le monde, comment pourra-t-on à la fois tester une pépite inconnue du grand public trouvée au hasard d’une brocante, et pouvoir la céder après à un jeune joueur sans le sou avide de nouvelles aventures ?
Certes, les arguments ne manquent pas des deux côtés. Pour autant, un catalogue dématérialisé peut offrir des points plus que positifs, que ce soit via un prix réduit dès la sortie ou un impact écologique nettement diminué. Contre une imposition d’un choix restreint, d’une disparition définitive de tout commerce vidéoludique franchisé ou non, et d’une perte de contrôle sur son catalogue de jeux risquant de disparaître selon le bon vouloir ou la santé d’une entreprise.
Une balance donc bien déséquilibrée pour pouvoir justifier la mort du média physique.
Ce qui est un choix pratique aujourd’hui risque de devenir une contrainte habituelle pour les prochaines générations.
Il est donc bon de remettre en question sa consommation du dixième art, afin de savoir si cela nous convient personnellement de picorer le monde du jeu vidéo à la manière d’un Netflix & Chill, ou si l’on préfère garder sa collection aussi chère que poussiéreuse près de ses vinyles, toujours opérationnels et prêts à nous faire revivre une époque qui a su survivre au temps qui passe.
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