Après Ori and the Blind Forest (2015) et sa suite Ori and the Will of the Wisps (2020), Moon Studios a décidé de s’attaquer à un tout autre genre avec No Rest for the Wicked, un ARPG qui a pour ambition de marier l’intensité d’un Diablo avec la rigueur d’un Souls-like — tout en se faisant damer le pion par un mastodonte du genre : Path of Exile 2. Sorti en accès anticipé il y a bientôt un an, le jeu a reçu un accueil mitigé, affichant 69 % d’avis positifs à ses débuts. Une note qui, bien que remontant lentement grâce aux mises à jour successives, atteint tout juste un plus respectable 75 %.
Moon Studios, qui s’est fait un nom en développant de grands jeux en télétravail intégral, collaborait jusqu’ici avec Microsoft Studios, puis Xbox Game Studios, éditeurs des deux Ori. Pourtant, c’est avec Private Division qu’ils ont choisi de s’associer pour le développement de No Rest for the Wicked. Aucune inquiétude si ce nom ne vous évoque rien : nous sommes là pour le rappel. Private Division a été fondé en décembre 2017 en tant que label d’édition de jeux indépendants par un éditeur bien plus connu, Take-Two Interactive, une entreprise extrêmement puissante… mais qui a aussi une fâcheuse tendance à accumuler les casseroles au fil des années.
Il nous paraît relativement peu intéressant de dresser la liste exhaustive de ces déboires dans un article assassin. Contentons-nous de rappeler que l’entreprise détient, entre autres, Rockstar Games, Zynga et 2K, qu’elle protège Grand Theft Auto avec une hargne maladive générant procès sur procès à chaque nouvelle sortie, qu’elle abandonne rapidement les projets jugés moins rentables et qu’elle n’hésite pas à licencier en masse dès que les actionnaires froncent les sourcils.
Ces licenciements ont notamment affecté Private Division, entraînant la fermeture de Roll7, le studio derrière Olli Olli World et Rollerdrome , tout en empêchant les joueurs d’acheter les jeux sur Steam. Bel esprit. On pourrait alors craindre que Moon Studios soit la prochaine victime du Lord Actionnaire tout-puissant… mais il n’en est rien.
Dans une manœuvre juridique quelque peu nébuleuse, No Rest for the Wicked était édité par Private Division, mais ses droits étaient détenus par Take-Two. Une configuration qui a permis au studio de négocier le rachat des droits de publication de son jeu et ainsi de reprendre son indépendance.
C’est donc avec une certaine fierté que Moon Studios célèbre le premier anniversaire de son dernier-né, en annonçant cette liberté fraîchement acquise et en déployant au passage sa nouvelle mise à jour, The Breach. Maintenant, une question cruciale demeure : les choix de design qui ont conduit No Rest for the Wicked à un modeste 65 % d’avis positifs en Early Access étaient-ils dictés par Private Division ? Si tel est le cas, ce divorce pourrait marquer un tournant vers un avenir plus radieux pour le jeu, d’autant plus quand on se remémore l’excellence des deux Ori.
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