Hidetaka Miyazaki, président de FromSoftware, ne serait pas opposé à l’idée de donner la place de réalisateur à d’autres talents. C’est au cours d’une interview donnée à IGN qu’il affirme être prêt à laisser le plein contrôle à de nouveaux réalisateurs.
C’est une réflexion qu’il fait alors qu’il parle du futur des jeux Souls-like, ainsi que de l’influence qu’a eue Dark Souls 2, le seul jeu de la série à ne pas avoir été réalisé par Miyazaki, sur Elden Ring. Pour ce titre-là, la direction avait été donnée à Tomohiro Shibuya et Yui Tanimura, ne laissant qu’une place de supervision à Miyazaki.
Bien que le titre puisse être considéré comme le vilain petit canard de la franchise, c’est pourtant le jeu du studio le plus proche d’Elden Ring. C’est notamment Dark Souls 2 qui va introduire dans la licence des aspects essentiels pour un titre open world, comme la progression non-linéaire du récit.
Si, pour le public, le nom de Miyazaki est une garantie de qualité, lui pense qu’avoir plus de variété dans les réalisateurs est un moyen de faire avancer la licence, au contraire. Il explique, au sujet du processus créatif de Dark Souls 2 :
« Nous avions été capables d’avoir différents élans, différentes idées, de créer différentes connexions que nous n’aurions peut-être pas pu avoir autrement. […] Il est difficile de savoir comment ou même si la série aurait pu continuer comme elle l’a fait sans Dark Souls 2. »
De plus, avoir du sang neuf dans la licence, ce serait également un moyen pour Miyazaki de corriger ce qui lui avait déplu dans son attitude lors du développement de Dark Souls 2. Non seulement il serait bénéfique d’avoir de nouveaux réalisateurs, mais en plus, il voudrait se retirer entièrement du processus créatif, en abandonnant son rôle de superviseur.
C’est un rôle qui le plaçait dans un entre-deux frustrant : il avait son mot à dire, sans être celui qui faisait le jeu à proprement parler. Une position compliquée à tenir pour n’importe quel créatif, qui ne lui convenait manifestement pas. Permettre à de nouveaux noms d’avoir un contrôle total lui semble être une meilleure solution.
C’est un choix qui peut surprendre : alors qu’aujourd’hui, certains auteurs sont considérés comme des stars auxquelles il faudrait tout permettre, Miyazaki souhaite au contraire retrouver une position en retrait. Une position qui permette à de jeunes talents d’essayer et d’innover, permettant au genre du Souls-like, entre les mains de FromSoftware, de ne pas devenir répétitif ou tomber dans l’oubli.
En réalité, cette capacité à voir l’intérêt de la globalité, c’est peut-être la marque d’un grand créatif : il n’est pas le seul à aller dans ce sens. Le mois dernier, c’était Naoki Yoshida, réalisateur de Final Fantasy XIV et de Final Fantasy XVI, qui affirmait souhaiter voir de jeunes réalisateurs mis en avant.
Ce n’était cependant pas avec les mêmes ambitions : pour Miyazaki, s’écarter du processus créatif, c’est une fin en soi. C’est s’être assuré d’avoir une confiance totale, que ce soit en son public ou son équipe. Une confiance qu’il explique être au cœur du processus créatif, et qui est le moteur derrière chaque création de FromSoftware.
C’est cette confiance entre les développeurs qui permet aux équipes du studio de prendre des décisions importantes dans le processus de développement. C’est cette confiance envers les joueurs qui permet aux équipes de proposer des jeux aux mécaniques complexes et exigeantes.
Est-ce que cette confiance sera assez forte pour permettre au public de suivre le studio une fois Miyazaki en retrait ? Seul l’avenir le dira. Pour l’instant, le DLC d’Elden Ring reste à l’horizon avec, à sa tête, l’homme principal du studio, qui sera encore présent pour un certain temps vraisemblablement.
Fiche de Perso #16 – Comment Miyazaki Hidetaka a tué le game
Poulet
Elden Ring Shadow of the Erdtree – L’été sera chaud !
Poulet
Armored Core VI – Son producteur parle du gameplay, de la difficulté, et du rôle de Miyazaki
n1co_m