À force, on pourrait croite que c’est une blague, ou un projet artistique qui viserait à repousser les limites de la com’ contre-productive. Pourtant, on aimerait beaucoup pouvoir dire du bien d’Ubisoft, dont on apprécie souvent sincèrement les créations.
L’auteur de ces lignes joue systématiquement à chaque épisode de Far Cry dès sa sortie (malgré la redondance), trouve que les résultats en demi-teinte de Star Wars Outlaws sont l’une des plus grandes injustices vidéoludiques de l’année 2024, et considère qu’Immortals Fenyx Rising est l’un des jeux les plus sous-estimés de ces dernières années.
Seulement, voilà : depuis un bon moment déjà, Ubisoft semble avoir confié son conseil d’administration aux Lapins Crétins. Après les affaires de harcèlements (qui, après une longue instruction, arrivent enfin devant la justice), plusieurs déconvenues pas toujours méritées (les échecs commerciaux d’Outlaws, ou avant lui, de Mario + The Lapins Crétins Sparks of Hope), et une série de décisions a minima questionnables (la sortie 10 ans trop tard de Skulls & Bones, l’acharnement à vouloir imposer un nouveau shooter en ligne free to play…), on pensait le « vrai » Ubisoft, celui qu’on aime, de retour, avec la sortie réussie d’Assassin’s Creed Shadows, salué par la presse et les joueurs.
Il n’aura fallu que quelques jours pour que l’Ubisoft erratique reprenne la main, annonçant un shooter f2p qui tentera maladroitement de se glisser dans les armures d’Apex Legends, et dans lequel on a un peu de mal à placer quelqu’espoir. Et aujourd’hui, Ubisoft annonce remettre une pièce (un Dogecoin, surement…) dans la machine NFT.
On imagine pourtant très bien qu’au moins certaines personnes chez Ubi sont au courant que la technologie est largement rejetée par les joueurs, qui voient généralement le Web3 plutôt comme une arnaque que comme une opportunité. Et quand bien même l’info ne serait pas montée aux étages de la direction, l’ignorance avec laquelle ont été considérés les précédentes tentatives Web3 de la société pouvait servir d’indice : le programme Quartz (une première tentative d’Ubisoft de nous vendre des « collectibles » virtuels en NFT) est pour ainsi dire mort-né, quand le jeu Champions Tactics: Grimoria Chronicles, qui proposait à son tour d’acheter les figurines utilisées en jeu sur la Blockchain, est sorti dans l’indifférence la plus totale.
Might & Magic Fates sera pourtant un jeu de cartes à collectionner, free-to-play, et « incluant des éléments Web3 », c’est-à-dire qu’il proposera d’acheter certaines cartes virtuelles sous la forme de NFT. Se voulant rassurant, Ubisoft déclare que cet aspect du jeu sera complètement optionnel, et qu’il sera tout à fait possible de profiter du jeu sans utiliser tout ce qui touche à la Blockchain. Mais ce faisant, la compagnie nous indique qu’elle a bien conscience du rejet qu’entraîne généralement la mention de cette technologie dans le jeu vidéo. Alors pourquoi ??
Dans une interview récente, Sandfall, le studio qui signe l’énorme succès du moment, Expedition 33 (1 million de copies écoulées en moins d’une semaine) et qui inclut des anciens d’Ubisoft, justement, explique que la réussite du projet tient aussi à sa petite équipe, plus à l’écoute de chacun, où les idées peuvent circuler, et des risques peuvent être pris, ce qui serait « impossible dans une grosse boîte comme Ubisoft », déclarent les développeur d’Expedition 33, nommant directement la société française.
On se dit que si Ubi écoutait un peu plus ses équipes, et un peu moins ses actionnaires, ses productions ne s’en porteraient pas plus mal, et la réputation comme la santé financière de l’entreprise auraient aussi à y gagner…
Succès de Shadows, investissement de Tencent – Ubisoft (enfin) de retour ?
n1co_m
Test Assassin’s Creed Shadows – Une aventure épique entre fidélité et innovation
Bear
Captain Laserhawk: the GAME – Ubisoft sort encore un jeu en NFT sous le manteau
broccomilie