Une dizaine de jours après le dernier épisode, notre feuilleton reprend aujourd’hui avec un nouveau point d’orgue : la commission européenne vient en effet de statuer sur la question. Et, contrairement à l’avis donné par son homologue britannique, on est ici plutôt favorable à cette volonté de rachat d’Activision-Blizzard. L’Union Européenne a de fait plutôt été convaincu par les promesses d’engagement de Microsoft.
Un accord salvateur ?
En cours depuis janvier 2022, le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft pour quelques 64 milliards de dollars coince, ça ne vous aura pas échappé. Pour cause, la FTC (la commission de régularisation du marché américain), voyant d’un mauvais œil cette tentative, a posé son veto en décembre dernier, avant d’être suivie, il y a très peu, de temps par l’institution britannique, la CMA. Les motifs de ces oppositions étaient assez différentes, même si elles se rejoignent sur le fond, à savoir qu’avec cette nouvelle acquisition, Microsoft accédera à la toute-puissance. Et donc, si d’un côté on pointait par exemple l’accès « exclusif » à de très grosses licences telles que Call of Duty, de l’autre, on craignait plutôt renforcer un organisme qui brille déjà par la technologie du cloud gaming.
Mais, ces griefs ne sont apparemment pas partagés par la Commission Européenne, qui estime que cette acquisition n’est aucunement porteuse de préjudice vis-à-vis de la concurrence, que ce soit en termes de jeux ou encore dans le domaine du cloud gaming. Une crainte écartée par un ensemble de propositions avancées par la firme américaine et apparemment considérées comme justes par l’instance. En substance, grâce à la circulation de licences, ces dernières semblent assurer la diffusion de la gamme de jeux « Activision-Blizzard » sur un grand nombre de plateformes de streaming ayant des appartenances diverses.
Cependant, le Royaume-Uni n’en démord pas et regrette même cette décision de la commission. Pour eux, et surtout pour la directrice de la CMA (Sarah Cardell), c’est tout l’inverse : avec le rachat, la concurrence prendrait un sacré coup. Microsoft consoliderait ainsi son avantage avec les licences nouvellement acquises au point d’instaurer une sorte de monopole, et ce, pour au moins dix ans, terme fixé par les mesures avancées.
« Les propositions de Microsoft, acceptées par la Commission européenne aujourd’hui, permettraient à Microsoft de fixer les conditions de ce marché pour les dix prochaines années. Elles remplaceraient un marché libre, ouvert et concurrentiel par un marché soumis à une réglementation permanente des jeux que Microsoft vend, des plateformes auxquelles elle les vend et des conditions de vente.
Alors, que signifie réellement cet accord ? Visiblement, même si ça reste un point positif pour Microsoft qui, depuis sa déclaration d’intention de rachat, essuie des échecs, il faut bien avouer que ce n’est pas encore gagné. Certes, le soutien de la commission européenne sera un atout non négligeable, mais sera-t-il décisif dans les prochaines « offensives » qui attendent l’entreprise ? En tout cas, les principaux intéressés y croient ou, tout du moins, espèrent que ce jugement saura avoir un impact sur les opposants.
La prochaine étape pour Microsoft, ce sera donc d’abord d’essayer d’inverser la tendance de l’autre côté de la manche. Et peut-être qu’avec son nouveau soutien de poids, la société pourrait ressortir vainqueur de son initiative à faire appel contre la décision dernièrement rendue.
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