Cloud9 a démontré cette semaine que peu importe notre palmarès, nos accomplissements ou notre influence, on n’échappe pas aux conséquences de nos actions. L’organisation d’eSport américaine a annoncé ce mardi la résiliation du contrat de Joseph « mang0 » Marquez. La raison ? Un comportement plus que discutable durant un évènement organisé par le streamer Ludwig, évènement au cours duquel on a pu voir mang0 harceler sexuellement plusieurs streameuses.
Déchéance d’un dieu
mang0 est d’abord un joueur professionnel qui a su laisser sa marque sur un jeu de platform fighter bien connu : Super Smash Bros. Melee. Dès ses débuts en fin 2007, il s’impose comme un joueur exceptionnel et assure une domination sans partage pendant 2 ans. Il atteint le rang de Dieu du jeu aux côtés de 4 autres joueurs, qui remportent l’intégralité des gros tournois du jeu entre 2010 et 2015, tout en se faisant signer par Cloud9 en fin 2014.
Malheureusement, mang0 ce n’est pas qu’un grand joueur, c’est aussi une personnalité publique assez peu recommandable. Trop grand amateur d’alcool et grand adepte de la provocation à outrance, il amène ceux qu’il veut titiller (ou qu’il n’aime tout simplement pas) à s’embourber dans des débats sans fins avec un enfant qui ne cherche que ça. Cette personnalité l’a naturellement mené vers la voie du streaming, et s’il continue à être un compétiteur, sa carrière s’est orienté vers l’épanouissement de sa chaîne Twitch plutôt que vers l’expansion de son palmarès.
L’alcool n’excuse rien
mang0 était donc invité ce week-end pour la Beerio Kart World Cup sur la chaîne Twitch de Ludwig, un évènement regroupant joyeusement bière et Mario Kart. On le voit alors en direct très alcoolisé simuler des actes sexuels auprès de streameuses comme ExtraEmily ou encore Maya Higa, toutes visiblement très mal à l’aise.
Il est alors banni des évènements organisés, et la structure dont il était un membre historique se désolidarise de lui. Suite aux réactions sur les réseaux sociaux, mang0 a exprimé que rien de son comportement n’était excusable.
« Cloud9 me lâche. Sûrement banni des tournois. Putain de merde mec. Personne d’autre à blâmer que moi mais mec. Je ne pensais pas pouvoir autant toucher le fond. Vous n’entendrez sûrement plus parler de moi pendant un moment. Désolé tout le monde. J’aurai voulu être quelqu’un de bien. J’avais tout et j’ai tout gâché. »
Smash, ouvert à tous, pour le meilleur et pour le pire
Si cet évènement a énormément retenti pour son côté accablant et la légende que ce joueur représentait, ce n’est malheureusement pas la première fois que la scène de Smash Bros. est affecté par ce genre de scandale. Le plus gros exemple est celui de Gonzalo « ZeRo » Barrios, immense si ce n’est plus grand joueur de Super Smash Bros. 4, qui avait été accusé d’avoir envoyé des messages à caractère sexuel à plusieurs mineurs de la scène, accusations confirmées par le concerné, ce qui avait là aussi entraîné la disparition de ses sponsors.
Ces affaires prolifèrent (même en France avec le cas Leon) et rappellent que si la scène de ce jeu est très ouverte, cette ouverture peut se révéler dangereuse pour qui ne saurait repérer les comportements alarmants. Tout le monde peut participer aux évènements organisés par la communauté, car même si Nintendo a récemment décidé de soutenir un peu plus les scènes eSport de sa licence, Smash Bros. est et restera un jeu dont la scène est organisé par sa communauté.
C’est lors de ce genre de situation que l’on ne peut que souhaiter que Smash Bros. soit entièrement encadré par Nintendo, qui saura mieux faire en sorte que les comportements déplacés ne puissent se reproduire afin de protéger les joueuses et joueurs. Et surtout rappelez-vous, n’ayez aucune idole.
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