L’augmentation spectaculaire du Game Pass Ultimate, +50%, provoquerait des vagues de désabonnements, dont les difficultés rencontrées par le site de Microsoft hier seraient le signe (trop d’utilisateurs s’y seraient rendus pour se désabonner). Pourtant, cette augmentation s’est assortie de nouveaux avantages qui, selon Xbox, justifient ce nouveau prix. Sauf que, au contraire, ils montrent surtout que l’américain ne comprend pas son public.
Pourquoi s’abonne-t-on au Game Pass ? Deux raisons majeures poussent les joueurs à payer leur forfait mensuel à Microsoft : d’abord, l’impression de « faire une affaire », en ne payant « que » 18€ par mois (ancien tarif) pour accéder aux jeux « day one », comme Silksong, Indiana Jones ou Call of Duty. Jusqu’à il y a quelques jours, le tarif de 18€ par mois, soit 216€ par an, représentait peu ou prou le prix de 3 jeux AAA. Si le catalogue du Game Pass suit, et propose au moins 3 jeux dans l’année à même d’intéresser l’abonné, le service de Microsoft peut alors en effet passer pour une bonne affaire, l’abonnement étant « rentabilisé » par ces trois jeux, et les (plus ou moins) 400 autres sont un bonus non négligeable. (Les partisans des sorties physiques ne seront pas d’accord, mais il s’agit d’un autre débat qui dépasse la problématique de l’abonnement !)
La deuxième raison, c’est, justement, les 400 autres jeux. Tous ces jeux, aux formats variables, auxquels on aurait peut-être pas consacré 20, 30 ou 60€, mais qu’on essaie volontiers puisqu’on y a accès « sans coût supplémentaire ». Très récemment, c’est par exemple le cas d’Herdling, une sorte de « Journey-like » par les développeurs des jeux Far (qu’on avait déjà découvert grâce au Game Pass !).
Or, les nouveaux avantages accompagnant la hausse de 50% du pallier Ultimate ne répondent à aucun de ces deux modes de consommation. L’arrivée du hit Hogwarts Legacy, qu’on imagine comme une sorte d’écran de fumée, sensé crée l’événement et faire parler d’autre chose que de l’augmentation tarifaire, n’intéressera ni le premier type d’abonnés (les amateurs de « day one »), ni le second (les amateurs de découvertes).
Le jeu est en effet sorti il y a maintenant presque 3 ans, et ne parlera donc absolument pas aux joueurs attendant des titres « day one ». Et parce qu’il fut un hit massif, il n’y a que très peu de chances que les joueurs le découvrent à l’occasion de son arrivée sur le Game Pass. De même qu’on peut s’imaginer que l’immense majorité des gens qui avait envie d’y jouer en ont eu l’occasion, à plein tarif à sa sortie, ou quelques mois ensuite, en promo ou d’occasion pour les « Potterheads » au budget plus limité. Il en reste peut-être quelques uns à être tenté par le titre sans avoir eu l’occasion d’y mettre les pads, mais ces derniers ne sont probablement que l’exception qui confirme la règle.
Et c’est un peu la même chose avec l’ajout de l’abonnement Ubisoft Classics : pas de nouveauté, pas de découvertes. Entre les Far Cry et les Assassin’s Creed, le catalogue ne va pas vraiment « élargir notre horizon » !
L’autre contrepartie de cette hausse de l’abonnement, c’est l’inclusion du Club de Fortnite, un abonnement proposé par Epic Games offrant chaque mois des V-Bucks (la monnaie in game) et des skins, ainsi que l’accès sans coût supplémentaire au Passe de Combat. Mais à nouveau, le joueur de Fortnite est-il « l’abonné type » au Game Pass ? On pense que c’est tout le contraire. Le fidèle du jeu service (et pas seulement Fortnite) n’est pas le joueurs le plus friand de nouveautés et de découvertes. Là où les autres « papillonnent », passent d’une nouveauté à l’autre, il reste, lui, essentiellement concentré sur son titre fétiche. D’autant que le jeu service est souvent multijoueur et compétitif, et qu’il faut rester à la hauteur !
Le Game Pass Ultimate, la seule formule qui permette de jouer, dans le cadre de l’abonnement, à des nouveautés dès leur sortie passe de 17,99€ à 26,99€. Soit grosso-modo du prix de 3 jeux par an à celui de 5 jeux par an, sans pour autant amener plus de découvertes. Outre le fait qu’il va falloir proposer aux abonnés chaque année au moins (et c’est un très strict minimum) cinq jeux que ces derniers auraient été prêts à payer « plein pot » (afin qu’ils aient toujours le sentiment que l’abonnement « vaut le coup »), Microsoft va devoir aussi, et ce sera bien plus compliqué, conserver la confiance des joueurs. Si une augmentation de 2 ou 3 euros auraient pu être quasi-indolore, le fait de faire grimper l’abonnement de 50% d’un seul coup nous dit aussi que tout est possible. Pourquoi pas 39,99€ dès janvier ? Et 50€ au printemps…?
Des plateformes comme Netflix ont aussi augmenté leurs tarifs régulièrement. Mais le diffuseur a une vraie exclusivité sur son contenu : impossible de voir Stranger Things ou Squid Games (légalement) ailleurs que sur la plateforme. Les abonnés sont alors, dans une certaine mesure, captifs (même s’il s’agit en vérité d’un « problème de riche » : on peut tout à fait se passer de la dernière saison de Stranger Things ou de Squid Games…). Si les joueurs trouvent que les tarifs du Game Pass sont décidemment trop élevés, ils pourront toujours aller s’acheter Call of Duty ou Ninja Gaiden 4 à l’unité, voire d’occasion, puisque la facture d’un mois d’abonnement s’approche dangereusement des prix à la revente des jeux AAA…
Microsoft augmente le prix du Game Pass de plus de 50% !
Marco
Xbox – Le Game Pass gagne effectivement de l’argent, alors pourquoi les licenciements ?
n1co_m
PS5 Slim ou l’art de proposer moins pour le même prix
Ninof