La publication de jeux Xbox chez la concurrence, nouveautés (Indiana Jones et le Cercle Ancien, Doom the Dark Ages…) comme titres emblématiques (Forza Horizon 5…), et la volonté affichée par certains éditeurs tiers, comme Square Enix, de mettre fin aux publications exclusives, nous laissent imaginer un futur des jeux vidéo standardisé, dans lequel différents matériels permettraient de faire tourner indifféremment l’ensemble des jeux ou presque. Un modèle calqué sur celui de la musique ou de la vidéo. N’importe quelle platine CD peut en effet jouer n’importe quel album CD, comme n’importe quelle platine Blu-ray peut lire n’importe quel film au format Blu-ray.
Des tentatives d’imposer des formats moins universels ont bien existé, de la cassette numérique de Phillips (DCC, pour Digital Compact Cassette) pour la musique au HD-DVD dont se souviennent les premiers acquéreurs de Xbox 360, en passant par le Mini-Disc, mais ce sont bien les formats les plus universels (CD, DVD, VHS ou encore cassette audio et disque vinyle, deux formats qui sont d’ailleurs encore bien vivants) qui ont sur durer dans le temps.
Avec des architectures consoles et PC de plus en plus proches les unes des autres, et des constructeurs qui s’ouvrent (Xbox, donc, qu’on dit réfléchir à l’intégration de Steam sur ses futures consoles, mais aussi PlayStation qui s’est résolu à publier ses jeux sur PC, parfois avec plus de succès que sur ses propres machines, ou encore les appareils iOS ou Android désormais sommés d’accepter les boutiques d’applications tierces), la standardisation des jeux vidéo n’a jamais été aussi envisageable.
L’existence de différents constructeurs se maintiendrait, mais les machines entreraient en concurrence sur d’autres critères que les catalogues : leurs qualités propres, leurs prix, ou encore des services en plus ou en moins selon les modèles. On imagine des consoles avec plus ou moins de connectiques, du stockage en quantité diverses, extensibles ou non, ou encore supportant les différentes technologies d’amélioration logicielle, comme le DLSS d’Nvidia ou le FSR d’AMD…
Une évolution du marché qui laisse travailler l’imagination, mais qui n’est évidemment pas du tout au programme des constructeurs. D’autant plus que le mouvement de dématérialisation qui touche l’industrie culturelle semble plutôt opérer le mouvement inverse : avec le remplacement des DVD par les plateformes de streaming, chaque service a désormais ses exclusivités, et seuls les clients de Netflix peuvent voir Stranger Things, comme seuls les clients Apple TV+ peuvent regarder Severance. Un phénomène qui n’existait pas à l’époque du support physique.
Certes, dans un avenir à moyen terme, les boutiques Xbox, PlayStation, Steam ou Epic Games seront peut-être présentes sur une large variété de machines. Mais si le modèle du « jeu à la demande » façon Game Pass creuse son trou, cette révolution serait alors finalement anecdotique.
Valve à l’assaut des côtes PlayStation et Xbox, et de votre salon ?
Fabellian Derwood
Xbox – Avoir ses jeux dans des boîtes, bientôt un luxe ?
DracoSH
Avowed sera-t-il l’ultime exclusivité d’Xbox ?
n1co_m