Une année vidéoludique de plus touche à sa fin. Et les années se suivent et se ressemblent de plus en plus sur cette génération de console qui a privilégié les ventes de son hardware et ses innombrables accessoires à ses jeux first party. En 2025, par exemple, il est sorti plus de manettes Dualsense collector que de jeux PlayStation Studios, n’est-ce pas dingue ? Un phénomène qui se poursuit, dans le plus grand des calmes, depuis 2020 et la sortie des PS5 et Xbox Series. Et si le coup de pied aux fesses n’est pas venu des consommateurs, le marché continuant de croitre (en valeur du moins), la fessée éditoriale pourrait bien venir des jeux indés qui, cette année plus que jamais, pourraient rafler toutes les récompenses de l’industrie.
Les indés sur le devant de la scène
Ce n’est pas un phénomène nouveau, évidemment, et on voit régulièrement des jeux indés s’immiscer aux milieux des blockbusters les plus populaires durant les cérémonies les plus prestigieuses telles que les Game Awards. On pense évidemment à l’incroyable It Takes Two de Josef Fares qui remporta la timbale en 2021 ou au sacre d’Astro Bot l’an dernier. Deux titres aux budgets de développement modérés mais qui avaient derrière eux deux éditeurs de renom (respectivement EA et PlayStation) pour les mettre en avant et renforcer leurs popularités et présences médiatiques.
On se dit d’ailleurs presque chaque année, sur chaque cérémonie d’ampleur, qu’il s’agit d’événement où les industriels les plus puissants s’autocongratulent et se félicitent de leurs réussites, aussi minimes soient-elles, reléguant généralement les plus petits projets au second plan. Il faut dire que vu les prix pratiqués pour n’avoir ne serait-ce que quelques secondes de présence est exorbitant et inaccessible aux studios peinant déjà à sortir leurs jeux, aussi bons soient-ils. N’est-ce pas là le paradoxe de ces événements, qui fêtent le jeu vidéo tout en en excluant l’une de ses composantes les plus créative ?
En tout cas, si on suppose qu’une nouvelle fois les futurs jeux indés auront du mal à se faire une place au milieu des impressionnants trailers des leaders de l’industrie, côté récompenses, la donne devrait être bien différente. Mieux encore, dans la catégorie reine du jeu de l’année, on pourrait avoir une sélection de six jeux indépendants, ce qui représenterait un impressionnant camouflet éditorial pour tous ces éditeurs et constructeurs souhaitant nous imposer leur vision du jeu vidéo de demain.
En effet, en observant le classement Metacritic de 2025, et si on exclue les deux Zelda qui ne doivent leurs présence qu’à leurs portages Switch 2, les cinq jeux les mieux notés sur l’agrégats sont Hades 2, Clair-Obscur : Expedition 33, Blue Prince, Split Fiction et Hollow Knight Silksong. Quels titres de cette sélection n’aurait pas sa place parmi les tous meilleurs jeux de cette année ? Et quel autre jeu pour les accompagner ? Donkey Kong Bananza ? Death Stranding 2 ? Ghost of Yotei ? C’est possible, mais on aimerait beaucoup plus que cette short list soit complétée par un autre titre de moindre envergure (mais néanmoins excellent) tel que Shinobi: Art of Vengeance ou le trop méconnu Pipistrello and the Cursed Yoyo.
Quoi qu’il en soit, il est possible que cette année soit un tournant pour les jeux indés qui pourront affirmer de manière éclatante une autre vision du jeu vidéo. Alors bien sûr, la vérité de cette année ne sera vraisemblablement pas celle de l’an prochain, où l’ogre GTA VI risque de tout écraser, mais la lame de fond des productions indépendantes s’intensifie néanmoins années après années. Et si les plus gros éditeurs cherchent la rentabilité à tout crins via des titres multijoueurs aseptisés ou remaster et suites sans ambition ni saveur, le marché indépendant ne s’est quant à lui jamais aussi bien porté.

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