Voir Steam plier devant la pression des processeurs de paiement avait été un petit choc pour les habitués du jeu vidéo. Cette plateforme, par son écrasante domination sur le marché PC, a quasiment toujours pu imposer, pour le meilleur et pour le pire, sa vision et ses idées de la vente de produits vidéoludiques. Pourtant MasterCard et Visa ont fait plier Valve, en imposant le retrait de plusieurs jeux jugés contraires aux politiques de ces sociétés. Alors qu’Itch.io était lui aussi affecté par les intrus des processeurs de paiement, GOG a décidé de sonner la révolte et d’offrir une sélection de jeux NSFW concernés par les vagues de retraits jusqu’à ce dimanche 03 août.
Deux emblèmes de censure
Freedom To Buy propose ainsi une liste de 13 jeux NSFW offerts par GOG. Si la plupart ne sont que de simples jeux à caractère pornographique, deux d’entre eux se démarquent quand même du lot.
Le premier est Postal 2, un jeu de 2003 en FPS dans un monde semi-ouvert. Sa principale caractéristique : pouvoir résoudre les situations de manière ultra-violente. Regarder brûler les passants allumés au lance-flammes ou utiliser un chat comme silencieux pour son fusil d’assaut sont autant de situations qui ont provoqué l’indignation de plusieurs médias à sa sortie, amenant à son interdiction dans plusieurs pays. Mais au fil du temps, son côté satirique l’a rendu culte, car son gore excessif n’était qu’une critique de la popularité de titres comme GTA, toujours dans l’escalade de la violence.
Le deuxième est HuniePop, un jeu de puzzle doublé d’un visual novel érotique. Sorti en 2015, sa similarité dans son gameplay avec Candy Crush, sorti 3 ans avant et ayant déjà envahi les comptes Facebook du monde entier, l’a popularisé auprès d’un public jeune, pas encore bien habitué à voir des scènes NSFW dans des jeux vidéo. Il a acquis lui aussi au fil des années un statut culte, puisque son gameplay était assez stratégique pour qu’il ne soit pas réduit à un simple jeu pornographique, tant et si bien qu’une suite est sortie en 2021.
Deux jeux dont l’impact sur la sphère vidéoludique introduisait les joueurs à du contenu différent via notamment les youtubeurs, qui avaient grandement contribué à leur popularité.
Conserver et restaurer
Que ce soit GOG qui initie ce mouvement est plutôt cohérent avec les idées qu’il véhicule depuis sa création. En effet, c’est une plateforme dont le but a toujours été de promettre aux acheteurs sur leur store qu’ils sont les véritables propriétaires des jeux. Ceci en vendant des jeux « DRM-free » c’est-à-dire sans obligation de connexion à Internet, sans obligation d’une plateforme pour les lancer, avec l’autorisation de disposer des fichiers de la plus libre des manières, et d’en conserver le propriété si GOG venait à fermer. Bref, une jouissance complète et ininterrompue dans la plus pure définition du droit français.
Itch.io a, quant à lui, commencé à reproposer sur sa boutique des jeux retirés lors du changement de politique lié aux processeurs de paiement. En effet, ceux-ci n’avaient pas été retirés tout bonnement de la plateforme, mais simplement blacklisté du site afin de correspondre rapidement aux nouvelles exigences, tout en se laissant la possibilité de les restaurer.
En bref, tout n’est peut-être pas perdu pour ces jeux menacés, mais aussi pour le futur de la liberté de jouer. L’initiative Freedom To Buy aura eu le mérite de montrer que certains croient en la propriété, et que des entreprises extérieurs ne devraient pas décider selon leurs critères ce à quoi il est possible de jouer.
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