En France, lorsque l’on parle de boutiques de jeux vidéo, un nom nous vient immédiatement en tête. Acteur historique du marché français, la place de Micromania n’en est pas moins bringuebalée pas les évolutions du média qui tend de plus en plus vers le tout dématérialisé et la concurrence exacerbée des grandes surfaces agressives sur les prix. Et pourtant, malgré de nombreux remous, on se souvient par exemple de la fermeture d’une quarantaine de boutiques sur l’hexagone il y a quelques années, l’enseigne spécialisée reste toujours présente sur tout le territoire. Mais pour combien de temps ?
La question se pose aujourd’hui en ces termes. GameStop, maison mère de Micromania, a annoncé cette semaine chercher un repreneur pour, notamment, ses actifs en France. Ce sont donc 300 boutiques et plus de 1 200 employés qui sont aujourd’hui sur la sellette. Une situation pour les salariés déjà pas bien réjouissante au quotidien à laquelle s’ajoute les déclarations particulièrement déplacées de Ryan Cohen, PDG de Gamestop, qui a vraisemblablement vendu sa compassion dans une ancienne vie.
Et alors que certains se réjouissent d’un possible funeste destin pour la firme, il n’est pas dit que son glas sonne si vite. Certes, le marché du jeu vidéo physique, cœur de métier de l’entreprise, subit de nombreux coup de boutoir des acteurs majeurs de l’industrie cherchant depuis toujours à tuer le marché de l’occasion (on se souvient des honteux « pass en ligne » de l’ère PS3/Xbox 360, ou aujourd’hui les absurde boites de jeu ne contenant qu’un code de téléchargement) et diminue inexorablement de par le monde (la France restant un de ses derniers bastions), mais son avenir ne s’annonce pas si morose.
Cela pourrait presque résonner comme un motif d’espoir pour ces centaines de salariés attendant de savoir à quelle sauce ils pourraient être mangés, car 2025 va être le théâtre de deux événements majeurs pour l’industrie et probablement générateurs d’actes d’achat massifs. En premier lieu, comment ne pas évoquer l’ogre vidéoludique toujours prévu pour l’automne prochain. GTA VI devrait exploser les records de vente durant sa sortie et durant des mois voire des années après, générant ainsi un pic de chiffre d’affaires important pour les boutiques spécialisées.
Mais bien avant ce futur raz-de-marée, c’est la sortie de la Nintendo Switch 2 qui devrait offrir un nouveau boost aux ventes de Micromania. En effet, si du côté d’Xbox, la messe semble dite, et que PlayStation semble prendre un chemin similaire vers le tout numérique dans les prochaines années, le public Nintendo reste encore très attaché au physique, comme l’attestent les derniers résultats financiers de la firme nipponne affichant un ratio de ventes de jeux dématérialisés oscillant entre 30 et 40 %.
Aussi, et contrairement à ce que l’on pourrait croire au vu des défis et évolutions du marché, Micromania reste une entreprise qui engrange des bénéfices. Et pourtant, il y a quelques années, le groupe était dans une situation particulièrement compliquée, avec notamment en 2022 un résultat net négatif de presque 66 millions d’euros. Mais depuis sa restructuration et la fusion avec le groupe Zing, ajoutant une diversification salutaire aux boutiques (Figurines Pop, goodies et autres vêtements), la société arborait en 2024 un résultat net de 10 millions d’euros. Un bénéfice fragile, certes, mais prouvant néanmoins que des décisions prises ont été efficaces, au moins à court terme.
Des motifs d’espoir donc de voir apparaitre un repreneur qu’on espère sérieux et avec des reins suffisamment solides pour permettre à Micromania de perdurer de longues années encore. Car si on peut effectivement regretter que leurs tarifs de produits neufs soient plus élevés que la concurrence se servant des jeux vidéo comme des simples produits d’appels, la perte de ce monument du jeu vidéo en France seraient au final une perte pour les joueurs et peut être un coup final porté au jeu vidéo tel qu’on l’a connu jusqu’à présent.
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