Il y a une dizaine d’années, un joueur de Counter Strike avait reconnu publiquement que les membres de son équipe avaient recours au dopage via la prise de psychostimulants. Cette substance, classifiée comme stupéfiant dans le milieu médical, est connue pour être consommée dans le domaine des études supérieures et plus particulièrement lors de la période des examens, car elle a pour effet d’accroître la concentration.
Récemment, une affaire qui était restée sous silence depuis trois ans a été dévoilée, impliquant Arslan Ash, quintuple champion de l’EVO et champion du Tekken Wold Tour en 2024. En 2022, selon la fédération internationale d’esport (IESF), Arslan Ash a été contrôlé positif à l’usage de produits dopants, décelant la présence de stéroïdes anabolisants. Quelques mois plus tard, L’IESF délibère et décide d’appliquer des sanctions. D’une part, elle retire les récompenses et titres acquis entre décembre 2022 et avril 2023, et suspend le joueur des compétitions pendant deux ans entre avril 2023 et avril 2025.
Cependant, la commission d’intégrité de l’esport (ESIC) a immédiatement invalidé la décision et a déclaré qu’elle n’appliquerait pas ces restrictions, les jugeant irrecevables. Bien que les stéroïdes anabolisants figurent parmi la liste de l’agence mondiale antidopage (AMA), ce type de dopage vise à conférer un avantage musculaire et physique mais non cérébral. Ce qui, en toute logique, n’impacte pas les capacités d’un joueur dans le cadre de l’esport.
Arslan Ash s’est récemment exprimé à ce sujet sur les réseaux sociaux. Il explique que durant le COVID, il a souhaité se mettre au sport, mais qu’il n’avait pas conscience de la nature des substances que son coach lui avait recommandées. En ayant réalisé son erreur, il a pris la résolution d’arrêter sur-le-champ la consommation de ces dernières.
« En 2021, durant les confinements liés au COVID, les tournois d’esport étaient suspendus, j’ai commencé à fréquenter une salle de sport locale au Pakistan. [… ] L’entraîneur m’a proposé des « suppléments » pour favoriser l’accélération du processus. Me fiant à ses conseils, j’ai payé environ 60 000 PKR sans savoir qu’on me donnait des substances interdites. Fin 2022, après ma victoire à l’IESF, j’ai été testé et j’ai découvert la vérité : ce que je consommais était des substances illégales dans les compétitions sportives. C’est la première fois que je réalisais ce que j’avais pris. […] Dès que j’ai compris ce qui se passait, j’ai immédiatement cessé. Depuis, je vais dans une meilleure salle, j’assume l’entière responsabilité de ma santé et je me suis renseigné pour éviter que cela ne se reproduise. »
Il indique également qu’il n’a jamais été question de tricher d’une manière quel que ce soit et que ses victoires sont le fruit de sa persévérance et de son amour pour le jeu.
« Je tiens également à mettre une chose au clair, cela n’a jamais fait partie de mes intentions au sein de mon parcours esport. J’ai gagné des titres internationaux comme l’EVO et bien d’autres, longtemps avant que je ne mette les pieds dans une salle de sport. Ma réussite dans le jeu vidéo repose, et a toujours reposé sur les compétences, le travail et la passion. »
Les fans peuvent se rassurer, Arslan Ash reste un champion incontesté du circuit, et il semble difficile de prouver que les stéroïdes ont eu un impact significatif sur ses performances. Par ailleurs, son sponsor, Twisted Minds a publié un communiqué à destination de l’IESF pour témoigner de l’intégrité de son poulain. Dans une telle situation, on peut se demander si l’IESF devrait assouplir son règlement, même si la problématique ne remet pas seulement en cause l’utilisation du dopage, mais concerne aussi la santé des joueurs.
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