Embracer Group est une énorme société tentaculaire de développement et de distribution de jeux vidéo. Basée en Suède, la compagnie possède des marques et des studios aussi importants que THQ Nordic (les licences Destroy All Human, Biomutant, ou le jeu Alone in the Dark à venir…), Koch Media (les jeux Metro, Saint Row ou Dead Island…) ou encore Gearbox Software (Borderlands…).
L’an dernier, le groupe a fait parler de lui en rachetant à Square Enix ses studios occidentaux (Crystal Dynamics, Eidos Montreal, Square Enix Montreal), et les licences qui y étaient attachées (Tomb Raider, Deux Ex…). Peu de temps après, Embracer s’offrait les droits du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Dans une lettre ouverte, le PDG de la société appuie sur la bonne forme du groupe, et les très bonnes perspectives qui se dessinent :
« Notre engagement envers notre stratégie transmédia reste intacte. Cette stratégie seule possède le potentiel d’apporter une valeur substantielle au groupe pour les prochaines années. À l’arrivée, cela va renforcer nos entrepreneurs et créateurs pour qu’ils continuent d’apporter des expériences exceptionnelles et mémorables aux joueurs à travers la planète. J’ai toute confiance en la capacité de nos équipes pour atteindre ces résultats et conserver notre place de leader mondial dans l’industrie du jeu vidéo.
Je suis fier de ce que nous avons construit durant les dernières années, et nous devons avoir en tête que nous nous dirigeons vers une année solide, avec de nombreuses sorties incroyables telles que Remnant 2, Warhammer 40 000 Space Marine 2, Payday 3, Hot Wheels Unleashed 2: Turbocharged, Arizona Sunshine 2, Alone in the Dark, Homeworld 3, et beaucoup, beaucoup d’autres. Notre année fiscale a débuté avec l’un de nos plus gros succès à ce jour, Dead Island 2, qui a dépassé des attentes pourtant déjà hautes. » – Lars Wingefors, PDG d’Embracer Group (traduit par la rédaction)
Tout va bien, donc. L’année démarre fort et le futur s’annonce radieux. Sauf que : le capitalisme. Récemment, un deal qui devait rapporter 2 milliards de dollars à Embracer a finalement été abandonné. Il ne s’agit pas de « pertes » pour la société, mais d’un gain envisagé qui n’arrivera finalement pas. Cependant, cela a suffi à ce que les actionnaires voient rouge, actionnaires qu’il a fallu rassurer. Et qu’est-ce qui réconforte plus un actionnaire qu’un plan de licenciement ? Rien ! C’est ainsi qu’Embracer a annoncé ce matin par la voie d’un communiqué de son PDG un large plan d’économies, impliquant une réduction des effectifs et l’annulation de plusieurs projets qui n’avaient pas encore été annoncés.
Des studios ferment, des gens perdent leur travail, et cela arrive tous les jours, l’industrie du jeu vidéo étant soumise à la même logique de rentabilité que n’importe quel secteur. Si un jeu a de grosses difficultés à trouver son public et à atteindre l’équilibre financier, quelle que soit la raison, on comprendrait aisément que la structure puisse fermer. Ce qui est un peu plus difficile à entendre ici, c’est que dans la même lettre ouverte, Lars Wingefors annonce à la fois ces restructurations (le mot des dirigeants pour dire « licenciements ») et affirme la solidité de la société. On comprend ici que ce sont deux signes envoyés au « marché », afin de faire remonter le titre, qui s’était écroulé de 40% à l’annonce de l’annulation du deal à 2 milliards.
Dans une période faite de sorties enthousiasmantes (The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, Street Fighter 6, Diablo IV…) et d’annonces excitantes via le « non-E3 » (Alan Wake 2, Starfield, Star Wars Outlaws, ou Alone in the Dark), il est bon aussi de se rappeler dans quelles conditions les jeux sont fabriqués, et qu’à la tête des studios AAA, on trouve rarement des gens mus par la passion.
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