Alors qu’Electronic Arts poursuit sa tournée de damage control suite à son rachat, une nouvelle mise à jour d’un document interne destiné aux employé·es vient d’émerger. L’éditeur continue d’affirmer qu’il gardera le contrôle créatif une fois absorbé par le consortium mené par le fonds souverain saoudien PIF, Silver Lake et Affinity Partners. Autonomie, vision intacte, culture préservée : le refrain habituel, réarrangé pour tenter d’apaiser les équipes.
Rien de bien étonnant, dans l’absolu : aucun dirigeant ne va annoncer publiquement que son studio s’apprête à s’aligner sur les intérêts idéologiques de ses nouveaux propriétaires. D’autant plus quand le principal actionnaire est un État régulièrement pointé du doigt pour ses violations massives des droits humains.
Quand on sait que l’Arabie saoudite applique encore la peine de mort pour homosexualité et réprime systématiquement les voix dissidentes, l’idée de voir un tel acteur mettre la main sur l’un des plus grands éditeurs de jeux vidéo au monde a de quoi horrifier plus d’une personne.

Vingt milliards de dettes, douce transition
Electronic Arts présente cette opération de 55 milliards de dollars, financée à hauteur d’environ 20 milliards de dettes, comme une transition sereine et inspirante vers l’avenir. Dans la réalité, ce genre de montage financier finit toujours par envoyer un message clair aux équipes : la pression monte, les résultats doivent suivre, et chacun sait comment cela se traduit dans l’industrie. Il suffit, par exemple, d’observer Microsoft, qui n’a cessé de réduire sa masse salariale depuis l’énorme rachat d’Activision Blizzard.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’autre pilier du deal n’est autre qu’Affinity Partners, fondé par Jared Kushner, gendre de Donald Trump, et difficile d’imaginer un tandem politiquement plus nauséabond.
Le discours officiel se veut rassurant : Electronic Arts conserverait son ADN, ses valeurs, son pouvoir créatif. Sauf que la gouvernance change, l’actionnariat change, et les attentes changeront. Les fonds souverains n’investissent pas par amour de l’art, pas plus que les proches de présidents américains n’entrent dans l’industrie du jeu pour financer des expériences indépendantes poétiques.
Et quand on se targue de « valeurs centrées joueur » tout en monétisant l’addiction au hasard depuis des années, notamment avec EA Sports FC, le public ne peut que rire devant le propos.
L’essentiel, c’est qu’un éditeur majeur du jeu vidéo se retrouve désormais sous l’influence d’intérêts étatiques et politiques dont l’agenda dépasse largement le cadre de l’industrie. La finalisation du rachat n’est pas attendue avant le premier trimestre de l’exercice fiscal 2027, soit pas avant mars 2026.

Le rachat d’Electronic Arts inquiète jusqu’au Congrès et fait réagir les syndicats
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