Lors de l’achat d’une nouvelle machine, l’un des petits plaisirs de son premier allumage reste la découverte d’une nouvelle interface à apprivoiser. Manque de chance, avec sa Switch 2, Nintendo a fait le choix de la continuité (certains pourraient même parler de paresse) et la console peut finalement être apparentée à la Switch « Pro » que les sachants prophétisaient il y a de cela quelques années. Pour autant, certains gros efforts de développement ont été consentis et notamment concernant l’un des points noirs de ces huit dernières années, à savoir son eshop.
Quelle catastrophe ! Lorsque l’on parcourait les listes de jeux disponibles à l’achat sur Switch, on ne pouvait que constater les dégâts. Une interface utilisateur et un réseau datés, où faire défiler les titres provoquait des chargements intempestifs, ergonomie aux fraises, arborescence de l’ensemble absconse… Nintendo se devait de rattraper ses dix années de retard et enfin nous proposer un service qui tienne la route. D’autant qu’à présent, en focalisant sa communication autour de ses abonnements online, ces écueils techniques ne sont plus tolérables.

Nintendo rattrape son siècle
Fort heureusement, les équipes techniques du géant japonais sont parvenues à nous proposer un service bien plus performant. Le lancement se fait de manière fluide et de nombreux ajustements dans l’interface et son utilisation sont très pertinents. Par exemple, là où auparavant, afin de visualiser une vidéo sur un jeu, on devait sélectionner ledit jeu pour finalement lancer le trailer, cette fois, dès l’aperçu de la fiche, celui-ci s’amorce automatiquement. Dans le même ordre d’idée, qu’il est agréable à présent, lorsqu’on lance l’eshop, d’avoir accès directement à notre wishlist et de visualiser avant même d’entrer dans le menu, le nombre de jeux actuellement en promo dans cette liste. Une évolution qui va dans le bon sens, même si notre compte en banque ne nous en remerciera pas forcément.
Mais au milieu de ces impressionnantes améliorations, il subsiste un problème sur lequel le constructeur ne semble pas s’être penché, à savoir son catalogue. Mais pourquoi Nintendo laisse encore passer sur son eshop ces jeux qui n’auraient même pas dus être validés ? Alors certes, il n’est pas le seul, le même genre d’absurdités « vidéoludiques » étant aussi présentes sur d’autres stores, mais un exemple aurait pu être montré avec cette Switch 2. D’autant que la firme de Kyoto s’est déjà retrouvée au centre de scandales avec des titres déconseillés au mineurs facilement accessibles ou des plagiats de grand succès ou diverses arnaques disponibles à l’achat.
Qu’il est triste de voir que, pour le jour du lancement (et même encore aujourd’hui par ailleurs), sur les dix premiers jeux présents sur l’eshop, trois jeux « Hentai », évidemment déconseillés aux plus jeunes étaient disponibles à l’achat. On y retrouve aussi tous ces « shovelwares », ces jeux faits à la va-vite, souvent à l’aide d’IA générative, qui continuent de saturer le store. On s’inquiétait de la recrudescence de ces arnaques ces derniers mois, espérant que Nintendo intervienne concrètement pour endiguer ce problème, mais force est de constater que ce n’est toujours pas le cas, dans une indifférence malheureusement générale de la part des nouveaux acquéreurs de la machine.
Cette présence n’est d’ailleurs pas uniquement problématique pour les consommateurs, bien qu’ils en soient les premières victimes, elle impacte également les développeurs indépendants qui, déjà invisibilisés par les AAA qui trustent les charts, finissent noyés au milieu d’articles pathétiques cherchant à capitaliser sur la crédulité de quelques-uns à la recherche d’un puzzle 4×4 cachant une image faussement frivole.
Ne serait-il finalement pas tant que Nintendo nous ressorte son fameux « seal of quality » qu’il utilisait dans les années 90 pour valider les jeux sortant sur ses machines et qui permettrait, en sus, de remettre un coup de projecteurs sur les indés partenaires du constructeur ? Ainsi, et à défaut de juguler cette marée de médiocrité, elle serait invisibilisée au profit de titres bien plus qualitatifs tout en évitant, au moins en partie, que les prochaines pépites indés venues de nulle part ne nous glissent entre les sticks.
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