Dying Light 2 est désormais sorti, et les premiers tests nous ont vite convaincus qu’on n’y resterait probablement pas 500 heures. Le studio Techland, développeur du jeu, avait, on s’en souvient, communiqué un peu (beaucoup) maladroitement sur la durée de vie record de son jeu. On voit aujourd’hui grâce aux premiers retours comment cet aspect d’un jeu est finalement loin d’être primordial, et que les jeux courts peuvent eux aussi se détacher du lot.
Dans une sorte de concours un peu malvenu de qui a la plus longue (on ne refera pas de sitôt la communauté gamer…), Guerilla Games y était ensuite allé de ses propres arguments, posant sur la table la durée de son jeu, Horizon Forbidden West. «Plusieurs centaines d’heures » seraient ainsi nécessaires pour faire le tour du blockbuster exclusif à Sony. En étant un tant soit peu pragmatique, on ne peut trouver la proposition qu’aberrante, comme on l’avait vu dans un article précédent.
Les temps modernes
Mais si un jeu spécialement long n’est donc pas a priori un jeu plus attirant qu’un autre, on se dit même qu’à l’heure actuelle, ce sont les jeux courts qui sont vraiment dans leur temps. Parce que le joueur de 2022 n’est plus le joueur des années 90. Ou justement, si, c’est le même, mais il a changé, et sa façon de jouer aussi.
Le joueur moyen a en effet 39 ans en 2022 (source S.E.L.L.), et a donc un travail, des enfants, des responsabilités domestiques… Et n’aura pas 500 heures à passer sur un titre unique, à moins d’être passionné par le titre en question – ce qui implique des qualités autres que la longueur du jeu. Une situation qui est illustrée par d’autres chiffres du S.E.L.L. : plus de la moitié des joueurs jouent sur mobile, et le genre préféré des Français est le jeu dit « casual ». Des jeux courts, s’étalant sur trois à cinq heures, dont on peut voir le bout en un week-end, comme encore tout récemment la bonne surprise The Gunk, semblent ainsi correspondre plus à l’époque que ces titres au long cours réclamant de s’y investir 60 ou 80 heures…
« Teste-moi, déteste-moi… »
Si les joueurs ont changé, l’économie du jeu vidéo s’est elle aussi transformée : dématérialisation, cross-play… Sa dernière mutation se déroule en ce moment même, sous nos yeux, avec la « Netflixation » du gaming. Le rouleau compresseur Game Pass, après avoir convaincu des acteurs comme Ubisoft, avec son abonnement Ubisoft+, semble avoir contraint Sony à se mettre à la formule par abonnement, et on attend dans les semaines qui viennent des annonces officielles concernant le projet Spartacus.
Dans ce contexte de torrents de jeux disponibles, difficile de se concentrer une centaine d’heures sur un même jeu. L’abonné au Game Pass picore quelques heures de jeu sur un titre, puis sur un autre, puis il est invité à tester une nouveauté « day one », cédant à la pression de la hype. Il finira certains jeux, qui l’auront vraiment convaincu, mais pas tous. Nous sommes ainsi nombreux à avoir essayé Outriders ou The Ascent à leur arrivée sur le catalogue. Mais combien les auront finis ? Et quand autant de jeux semblent nous appeler, difficile d’accepter de persévérer sur un titre qui traîne en longueur et augmente artificiellement sa durée de vie en jouant la redite.
Voyage dans le temps
Enfin, tous les jeux ne sont hélas pas des chefs-d’œuvres. Si on a adoré se perdre pas loin de cent heures dans l’univers et la lumière de Red Dead Redemption 2, peu de jeux auront cette capacité à nous captiver à ce point sur la longueur. Même l’excellent scénario d’un très, très grand jeu comme The Last of Us Part II passe par un ventre mou, un passage un peu longuet durant lequel le joueur décroche. Dans le cas de TLOU2, le jeu redémarre très vite, et le choc qu’est le titre permet d’oublier cette phase un peu en dessous. Ce n’est hélas pas le cas de tous les jeux, loin de là. Et pour en revenir à l’exemple Dying Light 2, même en se concentrant sur sa trame principale (plutôt 30 à 40 heures que 500…), il y a un consensus de la presse jeu vidéo pour dire que le jeu tire un peu sur la corde et est globalement trop long.
Horizon Forbidden West est très attendu par les possesseurs de PlayStation 5, machine qui devrait permettre aux couleurs et à la végétation de cet univers post-apocalyptique luxuriant de particulièrement briller. Cependant, et malgré un scénario plutôt bien mené, il faut bien reconnaître que la boucle de gameplay du premier épisode montrait rapidement ses limites, et s’avérait assez répétitive. On espère que le jeu saura se renouveler pour ce deuxième épisode, et que parmi « les centaines d’heures » de jeu proposées, on pourra trouver de l’intérêt à la majorité d’entre elles…
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