Et si on préparait au mieux la réélection de Trump ?
Avec Democratic Socialism Simulator, Molleindustria (le développeur), nous propose d’incarner le « premier président socialiste des États-Unis d’Amérique ». À la veille des vraies élections présidentielles outre-Atlantique (mais aussi des élections municipales chez nous), voilà une occasion à ne pas laisser passer d’instaurer une véritable assurance maladie sur le territoire américain, d’enfin interdire le port d’armes en montrant ses fesses à la NRA, et pourquoi pas de financer correctement les écoles publiques. Socialisme oblige.
Democratic Socialism Simulator se joue plus ou moins comme Reigns. Sous forme anthropomorphique (référence à La Ferme des animaux de G. Orwell peut-être), toute une série de corps intermédiaires (qui a dit « novlangue » ?) viennent nous présenter des problématiques auxquelles le pays est confronté, ainsi qu’une réponse à donner à ces problèmes de façon binaire (interdire/laisser faire ; financer/couper les crédits ; régulariser/expulser…). On prend sa décision en swipant vers la gauche ou la droite, selon la direction qu’on souhaite donner au pays.
Évidemment, on aura envie de stopper immédiatement la construction du mur à la frontière mexicaine, ou d’interdire les chargeurs à grande capacité qui « ne servent pas vraiment les civils, si ce n’est lors des mass shootings », pour citer le conseiller à la défense du jeu. Mais c’est là que la politique reprend ses droits.
En effet, chaque décision plaira à une partie de la population, mais en mécontentera immédiatement une autre. Et si on veut être réélu (le joueur affrontera jusqu’à trois élections durant la partie), il faut ménager chacun, et prendre certaines décisions à contrecœur. Sans compter que trois jauges mesurent nos résultats : le budget, bien sûr, mais aussi le niveau de démocratie véritable (le pouvoir du peuple) et les émissions de gaz à effet de serre, qu’on a promis de réduire.
Le fait qu’on ait la possibilité de mesurer immédiatement les conséquences de nos décisions selon ces quatre critères nous pousse invariablement à conduire une politique un peu molle. Et puis, le jeu ne joue pas le jeu, si vous nous permettez l’expression : faire cracher ces cochons de bourgeois avec une taxe sur les revenus financiers conduira inévitablement à une fuite de ceux-ci, nous privant des revenus supplémentaires prévus, tout comme la mise en place d’un accord international sur l’exil fiscal essuiera un manque de coopération de la Suisse qui donnera les mêmes résultats…
Au final, si Democratic Socialism Simulator semble se moquer allègrement des piliers de la politique de droite des US, c’est pour mieux remettre dans le droit chemin de la realpolitik cette bande de hippies qui croient encore à la fable du réchauffement climatique ou à celle de la Sécurité Sociale (une utopie des 80s) et qui soutiennent Bernie Sanders là-bas ou s’opposent à la réforme des retraites ici…
Democratic Socialism Simulator est disponible sur Android, PC (Windows et Linux) et Mac pour un peu plus de 3€. Une partie durera autour de vingt minutes, et l’intégralité des bénéfices réalisés par le jeu n’ira à aucune association caritative, évidemment.
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