Les fans des productions dirigées par Hideo Kojima l’attendaient, l’homme lui-même l’a confirmé lors des Game Awards : le sequel de Death Stranding est en développement (nommé provisoirement Death Stranding 2) et a déjà droit à un premier trailer nous en révélant un peu sur l’histoire du jeu. On y retrouve un Sam Porter légèrement vieilli, ou bien aux cheveux blanchis par la dépression, en compagnie de Fragile et d’un BB de Bridges qui est sans doute celui du premier opus, BB-28. Difficile d’estimer le temps passé entre les deux jeux pour l’instant.
Lors de la présentation du trailer aux Game Awards 2022, Hideo Kojima a répondu à quelques questions de Geoff Keighley, hôte de la cérémonie, et l’une des réponses semble ne pas avoir eu l’attention qu’elle méritait, particulièrement en lien avec les thématiques et symboles de Death Stranding, premier du nom. En effet, alors que le présentateur lui demandait comment la pandémie mondiale de Covid-19 avait impacté le développement du jeu, le producteur japonais a répondu que ça a essentiellement influencé le rapport qu’il entretient avec son jeu et l’histoire qu’il souhaite raconter :
« J’avais rédigé l’histoire avant la pandémie, mais après avoir vécu la pandémie, j’ai tout réécrit à partir de zéro. Je ne voulais plus prédire le futur après cela, alors j’ai tout réécrit. »
S’il est vrai que les jeux signés Kojima ont la réputation d’anticiper le futur – on pense notamment à la série Metal Gear Solid et le thème de la puissance de la désinformation numérique –, Death Stranding aborde des thématiques singulièrement proches des défis posés par la pandémie et les confinements mondiaux.
Dans Death Stranding, le joueur est chargé de livrer des marchandises à une population survivante dispersée dans une toile de bunkers isolés dont elle ne sort jamais, mais aussi de « reconnecter les gens » via le réseau « chiral », et l’étendre tout au long du jeu. Le développement de ce réseau transforme lentement la topographie de la carte qui passe d’accidentée et sauvage à adoucie, pratique et entraîne même l’apparition de routes. La thématique de la solitude est par ailleurs omniprésente : sur la carte du jeu, dans les appartements-bunkers aseptisés, avec la très faible population survivante, mais aussi dans le rapport à la mort où certaines âmes se retrouvent coincées entre le monde qu’elles quittent et celui qui les attend, symbolisé par la perdition sur la « Grève », cette plage maussade où le protagoniste est souvent mis en scène face à sa solitude et à l’histoire qui se déroule.
Enfin, la symbolique du masque est importante dans le jeu. S’il n’a rien à voir avec une protection sanitaire et constitue davantage une matérialisation d’un concept philosophique (renvoyant aux concepts de « faces » du sociologue Erving Goffman notamment), force est de constater que dans ce monde post-apocalyptique, certains personnages importants portent des masques dissimulant leur visage. On pense à la fois aux élites du nouveau pouvoir américain émergent et à l’un des antagonistes du jeu, ce dernier étant « prisonnier de son masque », attribut présenté comme un fardeau par ce personnage.
Dans un contexte post-pandémie et alors que la guerre fait de nouveau rage en Europe, on comprend que le producteur souhaite raconter quelque chose de différent. Death Stranding 2 n’a pour l’instant ni date de sortie et sera vraisemblablement une exclusivité PS5, à l’image du premier jeu qui a été une exclusivité PS4 pendant quelques années. On espère en apprendre plus sur cette nouvelle histoire dans les mois à venir.
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