Ce n’est une surprise pour personne, les services de streaming vidéo ne vont pas bien. Netflix a osé le premier s’engager dans une brèche à laquelle personne ne croyait pour devenir le leader incontesté dans le domaine. Sa réussite a ensuite convaincu de nombreux acteurs, et des gros (de Disney à Amazon en passant par Warner ou Sony, qui détient Crunchyroll), qu’il y avait là un marché à prendre. Depuis, les services se multiplient, et il n’y aura manifestement pas de place pour tout le monde.
Entre les positionnements tarifaires agressifs pour se faire une place sur un marché ultraconcurrentiel, et l’inflation qui a fait revoir ses priorités au grand public, la situation du monde du streaming n’est pas tout rose. Et certains services sont contraints de fermer, parfois même après à peine quelques semaines d’existence. C’est ainsi que Salto, le « Netflix à la française » souvent moqué, ne sera resté en ligne qu’à peine plus de deux ans et a fermé en mars dernier, en même temps que Starzplay, service américain renommé Lionsgate+ dans certains territoires, mais complètement dissous chez nous, où il n’aura pas trouvé son public. On pense aussi à Wakanim, avalé par le concurrent Crunchyroll, qui fait justement l’actualité.
Les « gros » sont aussi à la peine, comme en témoignent les augmentations de prix régulières ou le passage à des formules soutenues par la publicité. Des décisions qui risquent aussi d’agacer les clients, et de les faire fuir, ce qui aggraverait encore la crise.
Alors, la solution ne passerait-elle pas par la diversification ? Il est vrai qu’entre l’abonnement pour la VOD, celui pour le sport, celui pour les anime, le Game Pass (ou le PS Plus) et désormais l’abonnement à YouTube pour éviter les messages désagréables en début de vidéo, on ne dirait pas non à une formule qui reprendrait un peu tout ça en même temps, pour un tarif avantageux. C’est en tout cas la proposition vers laquelle tend Netflix, qui propose depuis un moment son « Game Pass-like », avec une offre plutôt qualitative de jeux mobiles. Une formule qui a inspiré le service de VOD spécialiste de l’anime, Crunchyroll, qui lance son Game Vault.
Le Game Vault (Coffre à Jeux, dans la langue de JuL) par Crunchyroll, c’est une sélection de jeux accessibles sans frais supplémentaire pour les abonnés aux formules « Mega Fan » (mensuelle ou annuelle). Aujourd’hui, l’offre est assez réduite, avec seulement cinq jeux téléchargeables uniquement sur Android, mais il faut se souvenir que Netflix a démarré avec une poignée de jeux mineurs pour avoir aujourd’hui un catalogue vraiment diversifié et intéressant.
Dans ce Game Vault, Crunchyroll propose donc River City Girl, un beat’em all à l’ancienne fun et rafraîchissant (bien qu’aujourd’hui un peu ancien), Captain Velvet Meteor, un « tactical action » (d’après sa fiche sur le site) qui invite des licences Jump Comics comme Spy X Family, Wolfstride, un RPG en noir et blanc et en pixel art exclusif au service, Behind the Frame, un visual novel qu’on avait trouvé un peu léger à sa sortie et Inbento, un puzzle game où il s’agit d’organiser des lunchboxes !
Évidemment, on a bien en tête que Crunchyroll appartient à Sony, et que si cette offre jeu vidéo réussissait à rendre le service plus attractif, tout serait possible… On pense bien entendu à un rapprochement Crunchyroll et PlayStation. D’autant que certains analystes, après l’acquisition d’ActiBlizz par Microsoft, imaginaient que Sony – ne pouvant rivaliser sur le même terrain – pourrait en réponse proposer un abonnement « multimédia », comprenant en plus des jeux à la demande un catalogue de films et d’anime. La marque a déjà les catalogues, le reste, c’est de la politique. En attendant, le Crunchyroll Game Vault est d’ores et déjà accessible, y compris en France.
Netflix contre Apple Arcade, l’autre guerre des consoles ?
n1co_m
Netflix renforce sa politique gaming et s’offre Joseph Staten (Halo)
Team NG+
Critique Behind the Frame – Un jeu un peu trop dilué
n1co_m