Le tome 9, comme nous vous l’avions dit, était exceptionnel en terme de révélations, mais ce gros passage explicatif, bien que captivant, rendait le rythme plus lent. L’action ne reprenait alors que sur le dernier tiers du volume, laissant Emma dans une situation très compliquée. The Promised Neverland tome 10 reprend donc au coeur de l’action, durant la fameuse chasse organisée à Goldy Pond, et nous allons voir si les orphelins arriveront à s’en sortir indemnes, face à la soif de sang des monstres qui les traquent.
(Critique The Promised Neverland tome 10 réalisée à partir d’une version fournie par les Éditions Kazé)
Le pitch de The Promised Neverland (no spoil)
The Promised Neverland nous narre les aventures de Emma, Norman et Ray, les trois protagonistes principaux que l’on nous présente au début du premier tome. Ces trois amis vivent depuis presque toujours à l’orphelinat Grace Field House, aux côtés de nombreux autres enfants, plus jeunes pour la plupart. Aimés et choyés par la gouvernante qu’ils appellent tous Maman, ils ont absolument tout ce qu’il faut pour vivre une vie heureuse et paisible, dans l’attente d’être recueillis par une famille aimante.
Cependant, le code d’identification tatoué sur le cou de la jeune Emma (voir image ci-dessus) ne vous aura sûrement pas échappé, et vous avez déjà dû commencer à imaginer tout un tas de choses pouvant justifier ce fait. À ce sujet, on peut vous le dire clairement, il se trame quelque chose de pas net dans cet orphelinat, et le calme et le bonheur apparents ne sont en réalité qu’une façade servant à masquer une vérité complètement sordide. Cette vérité, certains vont l’apprendre bien malgré eux, et c’est à cet instant que la décision de s’échapper sera prise pas nos trois protagonistes. Nous ne vous dirons pas ce qui se cache derrière tout ça, mais soyez certains que quoi que vous puissiez imaginer, même si vous tapez dans le mille, vous serez toujours surpris par les retournements de situations qu’apporte The Promised Neverland.
Au final, il s’agit d’un shonen mêlant psychologie, survie, et suspens dans un univers complexe imaginé par le scénariste Kaiu Shirai et dessiné par Posuka Demizu, dont les enjeux vont bien plus loin que ce que laissent paraître les tout premiers tomes. De plus vous risquez d’être plutôt séduit par le dessin, qui joue continuellement avec les genres, afin d’apporter un contraste parfait entre l’enfance, la naïveté qui s’en dégage, et les horreurs que charrie le monde extérieur.
La critique de The Promised Neverland tome 10 – (Voir la conclusion pour un avis rapide sans spoil)
Alors The Promised Neverland tome 10 tient-il toutes ses promesses, notamment en termes d’action ? Car si le tome 9 était plus posé et proposait pas mal d’explications savoureuses, il était maintenant temps de prendre part à la partie de chasse, dont on ne saurait finalement dire qui sont les proies et qui sont les chasseurs.
On le rappelle donc, depuis quelques chapitres maintenant nous sommes avec Emma et le groupe de Goldy Pond, mais nous n’avons absolument aucune nouvelle de Ray et de l’inconnu, qui avaient perdu la trace d’Emma. Cette séparation forcée a été une excellente chose pour deux raison. La première, c’est que Ray et l’inconnu, sans prendre en compte le contexte, sont des personnalités très fortes qui n’auraient surement pas permis d’aussi bien mettre en avant le groupe que l’on vient de découvrir. La seconde raison, elle tient dans le fait qu’en tant que lecteur nous savons qu’ils arriveront par leurs propres moyens jusqu’à Goldy Pond, mais impossible de savoir quand, ce qui ajoute une part d’inconnu dans le déroulement et des combats, et des événements.
Dès le départ on retrouve les uns après les autres les sous-groupes d’enfants qui avaient été composés pour mettre à bien le plan de « révolte » mis au point par Lucas pendant des années afin que tout converge vers une victoire… Enfin, une victoire espérée, mais pas certaine, loin de là. Durant chaque affrontement, ce qui nous marque plus qu’à l’accoutumée, c’est la tension causée par l’incertitude de savoir qui va mourir et qui va survivre. Dans le lot on retrouvera tout de même quelques chocs un peu téléphonés, mais dans l’ensemble, comme ce tome file à cent à l’heure, et que les enfants ont beaucoup moins le temps de poser leur réflexion (on est plus face à du menu fretin ici), on a nous-même beaucoup moins le temps de poser la nôtre.
Les seuls réels moments qui vont nous laisser respirer seront des flashbacks très intéressants qui nous en apprennent plus sur la condition des monstres au moment du fameux pacte avec les humains. Le fil rouge devient alors de moins en moins manichéen au fur et à mesure, sans pour autant que l’on s’attache aux monstres, on se rend compte que si leur comportement est souvent dicté par leur instinct, il peut par moment leur arriver de ressentir des émotions que l’on penserait propre à l’Homme (on a déjà vu cela par le passé, mais là on nous le montre en ce qui concerne des personnages foncièrement mauvais de base).
Il n’y a finalement pas beaucoup plus à en dire sur ce tome, qui se dévore à une vitesse folle (moins de texte plus d’action), notamment par l’intensité de ses affrontements, dont les dessins sont encore une fois superbement mis en scène. Par contre, la fin se pose un peu plus pour faire monter la pression autour du « grand méchant » : Leuvis. En termes de charisme badass qui s’impose rien qu’en sachant de quoi il est capable, le personnage de Leuvis est juste un délice. On espère qu’il ne nous décevra pas, mais quand on sait que c’est pour le vaincre lui que Lucas a mis au point sa stratégie durant des années, on imagine bien que ça devrait être impressionnant lors du grand affrontement à venir.
La fin se déroule comme nous l’avions imaginée lors de la lecture du tome 9, et on se retrouve avec un énorme cliffhanger où Ray et l’inconnu arrivent à Goldy Pond et se mettent en place avec le terrible sang froid qu’on leur connait. Emma est toujours face à Leuvis, Ray est sur le point de la retrouver, Lucas et l’inconnu vont se retrouver alors que chacun pensait que l’autre était mort il n’y a encore pas si longtemps… Bref c’est le retour du gros cliffhanger comme les premiers tomes savaient si bien le faire, et c’est sans même parler de l’attente que l’on peut avoir au niveau des dessins pour le combat qui s’annonce.
Moins dense en termes d’informations, The Promised Nerverland tome 10 ne nous a pas lésé pour autant, jouant parfaitement avec l’urgence de la situation pour nous laisser en permanence sous tension. Le tome va vite, les affrontements sont toujours sous le signe de la stratégie mais avec beaucoup plus de violence, et au milieu de cela le le background se développe gentiment, nous gratifiant d’une iconisation croissante d’un Leuvis de plus en plus séduisant dans son rôle. Le prochain tome sera la suite et la conclusion de l’arc Goldy Pond, ce qui signifie qu’on arrive doucement vers un climax que l’on a très hâte de découvrir.