Mobile Suit Gundam n’est assurément plus une série à présenter. Depuis sa première apparition en 1978 sur les ondes japonaises, la franchise à pu se décliner en une multitude de produits : jouets, mangas ou encore jeux vidéo. Un succès, dépassant les frontières de l’archipel, tel qu’il aurait instillé dans la tête des pontes de Hollywood l’idée d’en faire un film.
Ainsi, c’est avec toute logique que l’on peut attribuer à cette saga légendaire l’existence d’une fan base bien ancrée, qui, évidemment, ne peut que se réjouir de l’événement cinématographique de ce week-end du 27 et 28 avril 2023. Un événement qui attira le regard sur Mobile Suit Gundam Seed Freedom, un film qui remettra sur le devant de la scène un segment qui a vu le jour il y a plus de vingt années.
L’initiative de ce film a des origines lointaines. Il lui aura fallu en effet plus de 18 années avant de voir le jour et ainsi fournir une suite à l’opus Destiny. Une longue maturation récompensée par un suivi de taille par le public japonais, le film ayant occupé une place de choix au box office lors de sa sortie. Un engouement digne du contenu proposé par le film ? La question est délicate et la réponse difficile à formuler.
Prendre son destin en main
Gundam Seed Freedom est une suite directe, reprenant tout le casting d’origine : Kira, Lacus Clyne, Zala… À ceux-là, s’ajoutent sans surprise de nouvelles têtes créées pour l’occasion. Des têtes que l’on aura grand mal à apprécier. Quand certains ne font figure que de remplissage, se cantonnant à de simples caractéristiques archétypiques, d’autres auraient mérité un développement bien plus important, à l’image du grand méchant de l’histoire. Ce dernier reste au statut de faire valoir, aux grands airs de conquête, ne bénéficiant ainsi d’aucun traitement favorable. Orphée, tel est son nom, apparaît comme un pion à sacrifier sur l’autel de la « logique » ou du bon sens.
Un point assez fâcheux qui amoindrira ainsi l’intérêt quant à l’intrigue, mais pas plus que de raisons. Bien qu’esquissés, il y a quelques bons éléments dans le récit. Car si l’on retient généralement les Gundam pour leurs combats spatiaux spectaculaires et leurs odyssées intersidérales, nous ne pouvons cependant occulter la portée des sujets, lesquels tournent notamment autour de quelques notions philosophiques plus ou moins profondes gravitant autour des notions liées à l’humanité, du bien et du mal… Des notions auxquelles, Gundam SEED Freedom n’y échappe certainement pas, le film étant animé par une valeur fédératrice et universelle : l’amour. Un thème maintes et maintes fois mis en avant par différents animes ou même différents opus de la franchise.
Freedom s’attaque ainsi à l’abandon, au désir de s’affirmer et surtout met en avant une réelle question qui nous tourmente tous (dans un certain degré) : qu’est-ce que l’amour véritable ? Des points qui seront le moteur de la multitude des combats qui alimentent le film. Des combats qui auront ainsi pour objectif de trancher les débats. Des débats qui concernent aussi le concept de destin, l’autre facette de l’œuvre. Mais, bien entendu, le traitement reste mesuré. Car, avant toute chose, c’est bel et bien vers l’action que l’on attire notre œil.
Du Mécha, en veux-tu, en voilà
Assurément, en termes de batailles, nous ne pouvons qu’être satisfaits. Le contenu, servi par une qualité artistique et l’animation, est à la hauteur de ce que nous pouvons attendre d’un Gundam : des corps-à-corps de mécha, des lasers qui parcourent l’écran çà et là… C’est un spectacle évident. Cependant, nous ne pouvons ne pas éprouver une certaine perplexité vis-à-vis de ces combats. Certes, le film n’est pas avare en confrontations.
Mais, il y a comme un manque de véritable impact. Aucun combat ne semble se démarquer. Et la bataille finale est symptomatique de cela. À la sortie de la séance, il n’est en effet pas certain qu’elle se loge bien longtemps dans les esprits. D’autant que certains partis pris gâche un peu l’action et amoindri notre intérêt, à l’image de quelques courtes scènes d’hypersexualisation mal venues, donnant l’impression d’avoir davantage affaire à un Darling in the Franxx qu’à un Gundam.
Ensuite, il y a tout le bavardage qui accompagne les joutes. Et ce n’est pas tant, les discussions qui les ponctuent qui horripilent. Après tout, comme dit plus haut, les assauts participent d’un combat idéologique. En revanche, le contenu est assez problématique. Il est en effet bien vide, dans le sens où il y a une répétition à l’infini d’un seul même argument.
SEED Freedom : une réussite tout de même ?
Il est vrai que cette nouvelle proposition vise principalement le fan. Le scénario nous en donnera très vite une preuve : Gundam SEED Freedom est ponctué de fan service. Il s’agit, par exemple, de l’apparition furtive d’un personnage ayant fait précédemment ses preuves… Ne pas le connaître ne changera rien à la compréhension de l’histoire, cependant, l’inverse apporte néanmoins un capital nostalgique certain, le connaisseur ne pouvant que se réjouir de voir son passé flatter. Cela dit, il faudrait être éminemment complaisant pour passer outre l’histoire proposée. Car, finalement, qu’apporte réellement le film à la franchise ? Tout ne semble que redite, une sorte de condensé de ce qui a pu notamment être raconté précédemment.
À une note près, nous assistons pas à grand-chose de nouveau, et ce, même dans un point de vue plus général. L’amour étant une valeur très commune de la plupart de productions japonaises. Mais, au-delà de cela, Freedom est très frustrant et également très gênant. Les bons sentiments pèsent et rendent le temps long, limite insupportable. Plutôt que touchant, le film devient porteur d’une mièvrerie affligeante.
À cause de cela, Seed Freedom nous laisse avec un sentiment amer. Certes, dire que nous avons passé un mauvais moment à le visionner serait proche du mensonge. Et dire qu’il nous a ébloui serait tout autant fallacieux. À la vérité, il nous laisse dans un entre-deux où nous éprouvons une sorte de sentiment que l’on pourrait qualifier d’amour/haine ». Un sentiment qui nous empêche d’en prendre totalement plaisir.
Décidément, Gundam Seed Freedom laisse perplexe et fait naitre une sorte de sentiment doux/amer. Il se laisse voir aisément, mais son contenu est lourd, parfois difficile à supporter. Les sujets intéressants sont désamorcés par une tonalité mièvre tout à fait délétère, voire énervante, et les combats manquent d’unicité pour attirer grandement.
En d’autres termes, Gundam Seed Freedom ravira certainement pas tout le monde, mais il conquerra certainement le cœur du fan. Quoique, en termes d’antagoniste ou d’enjeu, la série nous a habitué à bien meilleur. À moins que notre regard à tout simplement changé, et notre attente aussi…
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