Des bidouilleurs de génie ont décidé de ramener Concord à la vie en mettant en place un serveur custom permettant de faire tourner la version bêta du jeu, celle, à peu de chose près complète, qui avait été mise à disposition peu de temps avant la sortie de la version 1.0 morte-née.
Red, Real et Gwog, les trois développeurs du projet, n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’ils avaient déjà ramené d’entre les morts LawBreakers (sorti en août 2017, et fermé un an plus tard, en septembre 2018) ou Hyenas, qui a connu plusieurs phases de bêta mais fut annulé avant même sa sortie commerciale. Dans un entretien donné à Polygon, Red confie qu’il n’était pas autant intéressé par Concord que par le projet de faire revivre un titre perdu :
« Je n’étais pas vraiment intéressé par le jeu quand il fut présenté lors du State of Play de 2024. Pour moi, il s’agit surtout de retrouver un « lost media » que personne ne semble vouloir faire tourner à nouveau, mais plus je travaillais sur le projet, plus j’ai dû plonger profondément dans les fichiers du jeu. On peut vraiment voir les efforts que les développeurs lui ont consacrés, même si le jeu n’a pas trouvé son public, même si ce sont des choses qui ne me parle pas personnellement. En voyant la somme de travail que le jeu a réclamé, c’est difficile de ne pas respecter ça »
Red déclare aussi « beaucoup se soucier de la préservation des jeux vidéo ». Et son travail montre une nouvelle fois que dans ce domaine, les passionnés sont plus efficaces et plus engagés que les éditeurs eux-mêmes.
Pour mettre en place ces nouveaux serveurs, qui demanderont encore un peu de travail, les trois développeurs ont dû passer par une phase de reverse engineering, et contourner les protections anti-piratage et anti-cheat mises en place par feu Firewalk Studio. Soit se comporter en « pirates » eux-mêmes.
C’est le paradoxe de la préservation du jeu vidéo : les éditeurs s’en détournant, le piratage est actuellement quasiment la seule manière de conserver et de garder en vie les jeux qui ne sont plus commercialisés, tels que Concord. Et pourtant, bien que leur travail serait jugé par beaucoup comme étant d’utilité publique, Red, Real et Gwog ne sont pas à l’abri d’actions en justice que Sony pourrait entreprendre…

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