Dans le domaine des 4x, la franchise Civilization reste une véritable référence. Imaginez donc, à eux deux, les cinquième et sixième opus avoisinent aujourd’hui les quinze millions d’unités vendues en cumulé. Alors, lorsque Civilization VII a été annoncé en 2024, huit ans après son prédécesseur, les attentes étaient énormes, autant du côté des joueurs que de Take-two, la maison mère.
Malheureusement, passé l’excitation des débuts, le soufflet est bien vite retombé et après quelques mois d’exploitation, le dernier-né de la saga serait loin de répondre aux attentes. C’est en tout cas ce que montrent les chiffres sur Steam. Le jeu peine à attirer son public sur ce qui devrait être sa plate-forme de prédilection, et, fait encore plus inquiétant, les pics de joueurs en simultané restent aujourd’hui inférieurs à ceux de Civilization 5 et 6, pourtant sortis huit et quinze ans plus tôt.
Alors le comble des mordus d’histoire serait-il d’être bloqués dans le passé ? Là est toute l’ironie de la situation. Il y a sans doute un peu de vrai, mais la saga Civilization est loin d’être la seule touchée. Lorsque pendant des années, un titre, un film ou un album a fait parti de votre quotidien, plusieurs émotions peuvent se bousculer au moment de l’annonce de son successeur: une forte attente, mais aussi une peur d’être déçu, voire un total désintérêt. En psychologie, c’est ce qu’on appelle la protection préventive, c’est à dire l’évitement d’une expérience pour éviter les émotions négatives, comme la déception. Et lorsqu’on évoque la franchise Civilization, on parle de jeux à la durée de vie quasi infinie, et donc à l’engagement émotionnel très élevé.
Mais dans notre histoire, tout ramener à la psychologie ne serait pas honnête, et il faut également rendre hommage à l’avis des joueurs. Civilization VII ne serait-il pas tout simplement moins bon que ses prédécesseurs ? De nombreux utilisateurs se sont plaints d’un contenu trop pauvre au lancement, et même les nouveautés proposées par les développeurs semblent ne pas avoir convaincu la communauté. La mayonnaise n’a pour le moment pas pris, mais Take-Two n’a pas dit son dernier mot, enchainant les mises à jour et les patchs. Mais ne serait-il pas déjà trop tard ?
Autre ironie, Strauss Zelnick, le patron de Take-Two serait quant à lui heureux des premières semaines d’exploitation du jeu. Si on peut y voir au choix une bonne partie de langue de bois ou un optimisme un poil excessif, certains de ses arguments sont toutefois entendables. Civilization VII n’en est qu’aux balbutiements de son histoire, et on ne pourra vraiment mesurer la réussite du jeu que sur un temps long. Surtout, avec l’arrivée du jeu sur la Switch 2 et une édition VR dans les tuyaux, l’éditeur compte bien aller chercher un nouveau public. N’oublions pas non plus que le jeu n’est pas sorti sur le Game Pass de Xbox, contrairement à d’autres gros jeux de ce début d’année. Quelques motifs d’espoir donc, même si le bouche à oreille n’a pour le moment pas eu l’effet escompté.
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