Capcom est, aux côtés de SEGA, Nintendo ou Namco (aujourd’hui Bandai Namco) l’un des grands noms historiques du jeu vidéo. Fondé au début des années 80, la société connait depuis de nombreuses années un succès qui détonne dans une industrie où les annonces de licenciements et autres fermetures de studios sont quasiment quotidiennes.
Difficile de le voir comme tel tant son nom est installé et ses productions souvent synonymes de blockbusters (de Mega Man et Street Fighter à Monster Hunter et Resident Evil, en passant par Devil May Cry…), pourtant, l’entreprise japonaise fait aujourd’hui figure d’électron libre. Un qualificatif qu’on aurait, sans trop réfléchir, plutôt accolé à Devolver Digital, par exemple, l’entreprise se donnant beaucoup de mal pour passer pour le « punk » du jeu vidéo. Cependant, à y regarder de plus près, certes, Devolver propose des programmes vidéo rigolos et décalés (« Devolver Direct »), mais pour au final faire quand même un peu comme tout le monde : sortir des jeux-service (Fall Guys) et licencier (chez Good Shepherd et Artificier, -50% de personnel ou chez Nerial, -40%…).
Xbox bouleverse complètement son modèle économique, PlayStation ne sais pas où il va, SEGA semble coincé dans une boucle temporelle dans laquelle il recycle, et rerecycle ses gloires passées, le géant Embracer a explosé en vol et Warner Bros. Games ne tient que par la magie (qui commence à s’étioler) d’Harry Potter. Et au milieu, Capcom semble marcher sur l’eau : la société japonaise vient de déclarer une nouvelle année de profits record pour la huitième année consécutive !
Alors quel est son secret ? Peut-être la réponse est elle à aller chercher du côté du cœur de métier du développeur. Capcom fait ce qu’il sait faire, sans courir après le succès des autres. Il peut certes expérimenter, et se planter, comme ce fut le cas avec les tentatives multijoueurs de Resident Evil, mais ces expériences restent circonscrites et marginales. Un autre élément de réponse réside peut-être aussi dans la politique de l’emploi de la société : quand tous les autres licencient à tour de bras, même quand un jeu fonctionne, Capcom recrute ! La société a déclaré se tenir à ses engagements de recruter une centaine de personne chaque année, complètement à rebours de l’industrie.
Les ressources humaines sont « un moteur de croissance indispensable »¹ pour Capcom, et c’est pour que ses salariés puissent continuer à déployer leurs talents que le japonais fait construire un nouveau bâtiment, dont l’achèvement et programmé pour 2027. De nouveaux studios en forme d’engagement à long termes en faveur de ses équipes, dont on aimerait qu’il serve de modèle à d’autres. Mais pourquoi s’inspirer d’une société qui a un demi-siècle d’expérience dans le jeu vidéo, qui fabrique des jeux qui restent dans le top des ventes pendant plusieurs années, et qui bat ses propres records de profit chaque année quand on peut faire comme… Roblox ?!!
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