Ce n’est pas exactement les mots qu’il emploie (déjà, parce qu’il ne parle pas français !), mais le message est bien là. Rami Ismail est connu pour être l’un des fondateurs, avec Jan Willem Nijman, du studio Vlambeer (Ridiculous Fishing, Luftrausers…) dont le mot d’ordre était déjà la créativité. Dans un article publié par Loot Level Chill, Rami Ismail donne son point de vue tranché sur l’état de l’industrie du jeu vidéo :
« Je pense que l’industrie du jeu vidéo est en échec quand il s’agit de soutenir les développeurs qui expérimentent et innovent. Les éditeurs, les investisseurs et les actionnaires financent les mêmes projets sans risques, de plus en plus tard dans leur développement, poussant même les développeurs les plus créatifs à faire les mêmes jeux avec les mêmes idées prévisibles, celles du dernier truc à la mode. Et cela reste comme ça jusqu’à ce que quelqu’un réussisse à casser le moule et crée quelque chose de vraiment nouveau – alors, l’argent se met à courir derrière cette nouvelle idée jusqu’à ce qu’elle soit remplacée à son tour. » (traduit par la rédaction)
Difficile de lui donner tort, à grande comme à petite échelle. Combien de Battle Royale se sont mis dans la roue de Fortnite depuis que ce dernier a tout remporté en piquant l’idée de PUBG ? Combien de clones de Vampire Survivors sont apparus sur Steam après le succès de poncle ? L’habitude même de créer des genres avec le suffixe -like (GTA-like, Soulslike, …) n’est-elle pas l’illustration de ce que dénonce Ismail ?
Il appuie ici sur le financement des projets, mais les joueurs ne sont pas non plus complètement étrangers au phénomène : les jeux les plus attendus des mois qui viennent sont des suites. On pense à Hollow Knight Silksong, qui a réussi à casser Steam à sa sortie tant les joueurs étaient impatients de le découvrir, ou à, évidemment, GTA VI.
Seulement, en tant que développeur de jeu vidéo lui-même, en tenant de tels propos, Rami Ismail va devoir se montrer à la hauteur de ses critiques ! C’est justement dans le cadre de son prochain jeu, Australia Did It, qu’on lui a donné la parole. Le titre, édité par Mystic Forge, semble être un joyeux mélange des genres, mixant le tour par tour, le shoot’em up, et une pincée de deckbuilding.
Australia Did It nous place en effet aux commandes d’un train, dont il va d’abord falloir sécuriser le départ dans une phase de combat au tour par tour, dont l’originalité réside dans le fait que les unités peuvent fusionner pour des résultats… inattendus (« l’expérience est la clé, mais ne vous faites pas exploser ! », dit le communiqué de presse !).
Puis, le voyage peut commencer, lançant alors la phase de « bullet hell inversé », puisque c’est bien notre train qui va cracher ses milliers de boulettes en temps réel pour dégager la route. Enfin, si vous arrivez à bon port, vous vous verrez gratifier de cartes offrant divers bonus, permettant de construire différentes stratégies…
Le mélange des genres sera-t-il convaincant ? Australia Did It se placera-t-il au-dessus de la mêlée de « clones » que dénonce son créateur ? Réponse sur PC, un peu plus tard cette année…
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